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Citations sur Le Siècle des chimères, Tome 1 : Les Ogres du Gange (12)

- Au fait, Tewp, vous êtes gallois ?
- Non, je suis né à Brighton. Vous auriez pu le lire dans mon dossier. Pourquoi cette question ?
- Vous ne saviez pas ? Tewp veut dire "imbécile" dans le patois du pays de Galles. Ne vous formalisez pas, mon vieux, mais je trouve que vous portez ça très bien !
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- Vous ne croyez pas en la réalité de Jésus-Christ?
- Pas une seconde! Si le Christ est un si beau personnage de conte de fées, c'est qu'il n'est rien d'autre qu'une construction de kabbalistes... Beaucoup de gens vous en parleraient mieux que moi et démonteraient pour vous les mécanismes de cette invention. Mais cette fausseté première de la religion chrétienne n'empêche pas qu'au fil des siècles une sorte de condensation se soit produite, une condensation des espoirs, des rêves et des souffrances que cette croyance a générés. Croyez un mensonge avec suffisamment de force pendant des années, Tewp, et cela devient une réalité aussi forte et aussi agissante que n'importe quelle vérité première. C'est une des bases de la magie.
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- Magie, sorcellerie, prêtrise... Tout cela se vaut. Quand un sacerdote catholique, orthodoxe ou protestant officie, dit la messe ou livre les derniers sacrements, que croyez vous donc qu'il fasse ? Qu'il gesticule dans le vide ? N'appelle-t-il pas à agir des forces qui le dépassent ?
La question me choqua.
- Mais un prêtre chrétien ne peut tout de même pas être comparé à un vulgaire sorcier, madame de Réault !
- Justement si, officier ! Les religions sont des sorcelleries cadrées et entrées dans des institution. Rien d'autre.
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La peur de la souffrance, David Tewp, est une clef universelle à laquelle toutes les créatures sont sensibles. C'est un secret simple, mais qui peut ouvrir presque toutes les portes du monde... Presque toutes...
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Je ne parle pas de ces faux diplomates du consulat général d’Allemagne à Calcutta, qui ne sont rien d’autre que des informateurs ordinaires.
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J’avais connu un professeur à Londres ; un avocat qui avait préféré quitter son cabinet privé pour aller enseigner à l’université. Il aidait les étudiants de province sans relations à forcer les milieux clos de la politique ou des affaires. Il leur ouvrait des portes. Provoquait des rencontres. Créait des opportunités. Il appelait cela « faire entrer le vent dans la maison » et pensait que l’Angleterre périssait de ne pas suffisamment renouveler ses élites. Mettre le pied à l’étrier à quelques provinciaux sans le sou était, je crois, sa façon à lui d’être patriote. Même après toutes ces années, je ne sais si sa conduite était le fruit d’un altruisme véritable ou si d’autres espérances l’animaient. Quoi qu’il en soit, c’est grâce à lui que je suis entré au MI 6, le service de renseignements britannique outre-mer.
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Quel jour était-ce exactement ? Je crois que le tampon sur mon livret militaire indique quelque chose comme le 13 ou le 14 septembre 1936. C’est autour de cette date que je suis arrivé aux Indes. Evidemment, j’ai tout de suite été émerveillé. Je n’avais quitté Brighton que pour venir faire mon droit à Londres, l’année de mes dix-neuf ans. Avant cela, je crois bien n’avoir jamais passé une seule nuit en dehors de la maison de mes parents. J’avais toujours mené une vie tranquille, sans plus d’attentes que d’impatiences... la vie ordinaire d’un jeune Anglais de la classe moyenne. Sans vrais problèmes. Sans vraies ambitions non plus... Ce qui m’est arrivé est le simple fait du hasard. Le destin a voulu tout cela. Moi, non.
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Plaines des Indes, montagnes d’Asie ou mégapoles des Amériques, les exotismes du Siècle des chimères doivent paradoxalement beaucoup aux atmosphères très provinciales de l’Orléanais et du Berry. Comme les premières lectures, les paysages où l’on passe sa jeunesse marquent évidemment l’imaginaire d’un poinçon fort dont il est impossible d’effacer tout à fait la trace. C’est donc dans ce terroir de landes et de marais, chez Maurice Genevoix et Alain-Fournier, qu’il faut chercher les premiers filaments qui, tressés à bien d’autres influences plus tardives, composent la toile de fond de cette tétralogie. Sans les brumes montant des bords de Loire, sans les forêts de Sologne et le soleil pâle jouant sur ses étangs, pas de Siècle des chimères. Ou plutôt un Siècle différent, porteur d’autres couleurs et d’autres références. Mais cela n’est pas arrivé et c’est bien en me laissant volontairement influencer par ces décors particuliers, ensemble vaporeux et entêtants, que j’ai laissé venir à moi l’idée de cette longue quête, de cette vengeance triple qui ouvre le premier axe du récit.
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- Vous ne croyez pas en la réalité de Jésus-Christ?
- Pas une seconde! Si le Christ est un si beau personnage de conte de fées, c'est qu'il n'est rien d'autre qu'une construction de kabbalistes... Beaucoup de gens vous en parleraient mieux que moi et démonteraient pour vous les mécanismes de cette invention. Mais cette fausseté première de la religion chrétienne n'empêche pas qu'au fil des siècles une sorte de condensation se soit produite, une condensation des espoirs, des rêves et des souffrances que cette croyance a générés. Croyez un mensonge avec suffisamment de force pendant des années, Tewp, et cela devient une réalité aussi forte et aussi agissante que n'importe quelle vérité première. C'est une des bases de la magie.
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Les coloniaux, eux, savaient déjà que l’édifice impérial se lézardait irrémédiablement. La base de notre pouvoir aux Indes, l’armée, était déjà largement infiltrée par les réseaux nationalistes. La plupart des sous-officiers indigènes avaient pris conscience que l’Angleterre ne pourrait pas une nouvelle fois soutenir une guerre en Europe et maintenir la paix dans ses colonies. Le pays tout entier frémissait, vibrait d’une attente. Je l’ai senti tout de suite lorsque je suis arrivé à Calcutta. Une tension d’avant l’orage, une condensation d’ozone et d’électricité qui grésillait tout autour de nous et qu’une simple étincelle suffirait à faire éclater... Le colonel Hardens, mon supérieur direct, en était lui aussi très conscient.
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