Une promenade magique dans Paris

La place du Palais-Bourbon se cache à l'arrière de l'Assemblée nationale. Une représentation de la Loi par le sculpteur Jean-Jacques Feuchère occupe un piédestal gravé.

Sur le côté droit du socle apparaît le symbole de l'Ouroboros, symbole de totalité.
Sur le côté gauche, un oeil unique encastré dans un triangle inversé sert de support à une balance. L'oeil unique est l'un des grands classiques de l'iconographie maçonnique. Il représente le Grand Architecte de l'Univers, principe fondateur reconnu par un nombre important d'obédiences. Comme si une Mère-loi supérieure veillait discrètement sur l'édiction des lois profanes...

Lors de toute réunion rituelle, les franc-maçons se doivent d'être gantés de blanc afin de signifier la pureté de leurs intentions. On dit que Walt Disney, lui aussi franc-maçon de son état, aurait ganté Mickey en référence à la tenue des Frères.

De François Ier à Louis XIV, le Louvre est le principal palais des rois de France. Depuis le baptême de Clovis, la royauté française est intimement liée au christianisme, source symbolique de sa légitimité. Cet héritage religieux octroie à la fonction politique du roi une dimension sacerdotale (il est le lieutenant de Dieu sur terre, et c'est à ce titre notamment qu'il est doté du pouvoir surnaturel de guérir certaines maladies). Contrairement aux attentes, les bas-reliefs et les sculptures multiplient les références à des divinités des panthéons de l'Antiquité gréco-latine et égyptienne.

Les motifs renvoient :

- au soleil et à ses avatars (Apollon, Osiris) ;
- à l'Anima Mundi et ses représentations (Minerve, isis) ;
- à la conception du temps comme éternel retour (l'Ouroboros) ;
- l'illustration conséquente de l'âge d'or comme période de référence et promesse d'avenir ;
- le pythagorisme comme doctrine de création du monde et de maîtrise de l'homme sur celui-ci (les allégories de la Géométrie, de l'Astronomie, etc...).

La fontaine Saint-Michel illustre le combat du chef des armées célestes et du démon.

Saint Michel cumule les emplois de général d'armée, tueur de dragon, gardien de tombeau, juge de la pesée des âmes, maître de la foudre et de la rosée.

Le groupe sculpté par l'artiste Davioud représente non pas la mort du démon sous l'épée de Michel, mais sa maîtrise. Les énergies représentées par Satan sont donc potentiellement positives, à condition d'être disciplinées par un principe supérieur. Ce jeu entre le « vil » et le « noble » rappelle le principe d'évolution de la matière tel qu'il est classiquement décrit par l'alchimie.

La créature céleste représente le croyant ou l'initié (l'ange) en lutte contre ses passions et ses faiblesses (le monstre). L'ange effraie le démon en le menaçant de son arme, mais dans le même temps il lui indique le ciel de son index levé. Ce signe est un rappel à l'ordre, un renvoi aux valeurs supérieurs. Il ne s'agit pas de nier l'ombre mais de la discipliner pour en tirer profit.

Lucifer (littéralement, le « porteur de lumière ») représente la malignité de Satan transcendée. Satan, le génie de la violence et de la discorde, doit s'effacer pour que Lucifer, l'ange porteur de lumière, héros prométhéen du savoir et de la civilisation, puisse régner sur la cité des hommes.

« Cathédrale » vient du mot « cathèdre » qui désigne le siège de l'évêque. Comme pour tous les temples, c'est le lieu où s'effectue de manière privilégiée l'union entre le monde divin et le monde de l'incarnation. Cette union, ce lien est à la source même du mot « religion », dont l'étymologie nous apprend qu'il vient du verbe latin religare, « relier ». L'espace extérieur à la cathédrale est considéré comme profane tandis que la nef est sacrée. Le croyant pénètre dans l'édifice dos au couchant et remonte vers le point d'origine du lever du soleil. Ce faisant il quitte symboliquement le monde commun pour entrer dans le monde lumineux divin.

L'Eglise Saint-Sulpice est un des hauts lieux de l'ésotérisme parisien. Dans sa nef se matérialise le méridien de Paris, sous la forme d'une ligne de cuivre. Symboliquement le méridien est l'axe du monde et l'origine du temps. Sa présence fait de l'endroit qui l'accueille un pivot cosmique, le lieu capital et sacré par excellence.

En longeant la façade sud de l'église, on peut apercevoir un pélican en surplomb du toit de la chapelle de l'Assomption. Selon la symbolique chrétienne, le pélican est une allégorie du Christ, qui s'est sacrifié pour racheter l'humanité, comme le pélican se mutile pour nourrir ses petits.