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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je vous invite à découvrir le premier roman de P.E. Cayral, publié par les Éditions Anne Carrière.

Cet auteur de nouvelles, dont nous avions déjà remarqué les publications dans un grand nombre de revues, signe ici un roman polyphonique d'une belle fluidité stylistique. Sur le fond, j'ai pourtant regretté que le roman ne soit pas plus exclusivement centré sur la fratrie. Celle-ci, composée d'un très singulier trio soudé par une triple naissance, est endeuillée à vie par un quatrième frère mort-né dont on pressent en effet les conséquences fatales sur les trois autres.
Telle que l'annonce le titre d'une phrase courte et cinglante qui résonne comme un glas, la plainte de l'enfant mort ne parvient pas à s'éteindre. Se cristallise alors en chacun des frères, puis, par extension, dans la psyché familiale, un noyau de vie et de mort autour de la blessure d'origine, tandis que chacun fait corps avec le grand absent et n'en finit pas d'entendre son agonie.
Un roman très sensible et une belle écriture. À noter également que les Éditions Anne Carrière ont effectué un travail éditorial remarquable qui donne à ce livre une rare élégance.
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Quand je termine un roman, quand je tourne la dernière page, j'ai toujours l'impression de trahir, d'abandonner les personnages. Après quelques heures, quelques jours vécus en leur compagnie, je les laisse à la solitude de leur destin. Avec le premier roman de P. E. Cayral ce fut encore plus difficile tant chacun d'entre eux est bouleversant.

J'ai beaucoup aimé l'histoire – plutôt triste pourtant – de cette fratrie, cette fratrie de triplés : Grégoire, dit Greg ou encore PS car premier sorti du ventre de sa mère, Gilles, dit Gil, et Gustave, que l'on appelle plus simplement Gus. Les trois frères vivent en Bretagne entre terre et océan avec leurs parents, Luc, qui s'occupe de sa ferme et Léa qui, elle, s'enferme dans ses livres. Et puis, tous les autres qui gravitent autour de la famille. Et chacun de prendre la parole, de dire, de raconter, la vie, leurs choix. L'un reprend la ferme, un autre s'enrôle dans l'armée et le troisième dans la vente de sous-vêtements féminins. Choix de vie, d'amour, de résilience, ou…pas. C'est grave, émouvant, poignant.

De ce roman, en dehors de l'immense tendresse ressentie à l'égard de ces garçons et de leur entourage, j'ai été impressionnée par l'écriture de P. E. Cayral. L'envie m'est souvent venue de lire cet ouvrage à voix haute tant la poésie est présente et le rythme mélodieux. On a là une écriture travaillée à l'extrême tout en restant discrète, élégante et limpide, des mots choisis magnifiquement tressés, des idées joliment évoquées "Une vague brûlante me submergea telle une sève nouvelle : j'eus l'impression de prendre racine comme un épi de printemps, irrigué par le trop-plein de la source et dressé impétueusement vers le ciel." La construction est parfaite, maîtrisée, et rien dans le texte n'est banalité. J'ai trouvé ce récit à voix multiples d'une grande richesse tant par le nombre de récitants que par la beauté et l'intelligence de leurs propos.

Mais, me direz-vous, pourquoi ne parler que de trois frères alors que "Au départ, nous étions quatre" ? La réponse est dans le roman, subtilement insérée, et à l'origine des heurs et malheurs de chacun. Je ne vous en révélerai pas davantage.

Une très belle surprise, un premier roman de grande qualité, un moment de lecture extrêmement fort.

Merci aux Editions Anne Carrière et à l'auteur pour cette lecture qui m'a particulièrement touchée.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Grégoire (PS), Gustave, Gilles, et Gabriel. Ils étaient quatre.

Quatre garçons dans le ventre de Léa. Quatre garçons destinés à grandir en Bretagne, entre terres agricoles et océan, leur peau salée, tannée par le soleil.

Ils étaient quatre. Ils seront trois. Les triplés.

Cette absence de l'enfant mort-né hante le récit. Il ne peut quitter sa famille bretonne. Sa famille ne peut l'effacer. Au départ, ils étaient quatre.

Récit choral extrêmement émouvant, magnifiquement écrit qui dessine subtilement la douleur de nos pertes, la résilience et l'impossibilité de nos choix.

Un roman tout en symbole, comme sa couverture…

Un grand merci @Vleel sans qui je serai passé à côté de cette merveille et de ce coup de coeur qui m'a émue aux larmes et à serrer mon petit coeur

Lisez-le !

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Pas moins de onze personnages se partagent la narration de ce premier roman au titre assez énigmatique, et posera patiemment ses fondations au fil des pages.

C'est l'histoire d'une famille rurale dont le destin sera scellé dès la naissance de ceux qui au départ étaient quatre, mais….

Onze personnages qui ne sont pas tous de la famille, certains sont des pièces rapportées d'autres plus éloignées, ou moins, mais dont il serait dommage d'en révéler davantage.

Le destin des uns et des autres se façonnement depuis la vie-in utero, depuis la blessure originelle.

Par le jeu subtil de changement de point de vue, P.E.Cayral parvient à décortiquer chaque personnage au cours d'une tranche de vie qui n'en finit pas de mouvoir et finalement se désintégrer sans que forcément l'on sente les choses arriver.

Ce roman m'a autant surprise que scotchée de part sa grande maturité, sa construction virtuose et son style travaillé. Son déroulé est surprenant ; en effet, on ne voit pas vraiment arriver les choses, et les évènements. L'auteur possède un certain talent à tenir son lecteur sur le qui-vive en ce qui concerne l'évolution de chacun des personnages.

J'ai apprécié l'écriture de P.ECayral, à la fois fluide, et élégante ; le roman est impeccablement construit, sensible , et finalement bien abouti pour une première !
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Ce livre magnifique m'a beaucoup plus touché à travers la forme de son écriture que sur le fond; il s'agit de "Au départ, nous étions quatre" de Cayral. le texte est particulièrement bien tourné, parfois comme un long poème, avec des images splendides qui exacerbent l'intérêt du lecteur comme des clins d'oeil pour retenir son attention.
L'histoire en elle-même, sans ce style et ces tournures de phrases très riches, en serait presque banale. Presque, si ce n'est celle de cette fratrie, quadruplés restés triplés très tôt dans leur vie. Leur enfance d'abord est belle, décrite avec leurs jeux de gamins: j'y ai retrouvé l'ambiance du film "Y aura-t-il de la neige à Noël" de Sandrine Veysset. Puis leur vie d'adulte écope des vicissitudes de l'existence, avec ses plaisirs, et, bien sûr, ses malheurs attendus, sans surprise mais bien amenés.
Curieusement certains chapitres commencent sans que l'on comprenne grand chose, sans préambule, sans mise en situation, sans prologue;  qui parle et de quoi ? Puis, à coups de devinettes ou d'indices subtilement introduits, tout s'éclaire. A partir de là s'installe un récit lumineux.
C'est un peu tout cela ce roman.
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L'histoire d'une grande fratrie à laquelle l'un des fils a toujours appartenu même s'il n'a jamais vécu. Mort-né. La part manquante. le quatrième. L'équilibre. L'autre nécessaire. Celui vivant un peu dans chacun des trois autres.

Trois frères nés à quelques minutes d'intervalle, éduqués de la même manière et qui s'engagent sur des chemins de vie différents, plus ou moins chaotiques. Des parents, trois fils, deux fiancées, deux amis ; autant de personnages épicés, colorés ou ternes, meneurs ou suiveurs, jouisseurs ou effacés peuplent ce très beau livre.

P.E Cayral est talentueux pour scruter au plus profond des âmes, montrer à la lectrice que j'étais pour lui, les diverses versions d'une même scène. Selon qu'il m'installait face au point de vue de l'un ou l'autre des protagonistes. J'ai suivi chacun d'entre eux, de leur naissance à un âge bien avancé, après des événements qui font grandir ou rétrécir.

Ne faut-il pas parfois toucher le fond pour mieux rebondir ?

Peut-on parler de deuil lorsqu'il s'agit d'un être manquant profondément mais qu'on n'a pas connu ? Des sujets abordés ici avec une tension et une intensité palpables.

Voilà donc un livre qui questionne sur l'héritage de la lignée familiale, les séquelles des traumatismes qu'on n'a pas vécus soi-même. Avoir conscience qu'ils existent. Un livre qui interpelle sur l'idée qu'il n'est pas possible de tout réparer dans l'existence, qu'il n'est pas possible de colmater toutes les failles et qu'il faudra faire avec. Vivre avec. Quoi qu'il arrive.

Une écriture belle, intelligente et poétique pour éveiller les consciences à travers un roman choral parfaitement orchestré. Un véritable coup de coeur pour moi.
Lien : https://laparenthesedeceline..
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J'ai mis plusieurs mois avant de lire "Au départ nous étions quatre" de P.E.Cayral. Il a attendu depuis le 28 septembre 2022, date de la belle dédicace de la première page.

En fait, lisant le premier chapitre, si fort, si puissant dès les premières phrases, j'ai voulu attendre d'être totalement disponible pour pouvoir le lire d'une traite, dans trop d'interruption, ou très peu, sans autres livres ouverts comme c'est mon habitude. J'ai immédiatement senti l'importance de pouvoir ne pas le lâcher, et les premières phrases nous entraînent et donnent le ton.

Il est des livres ou l'on ne veut pas que la dernière page arrive. On voudrait tant prolonger notre proximité avec ces trois frères, Greg ou plutôt PS, premier sorti, Gus et Gil, dont même la prononciation de leurs prénoms régale "comme on suce une dragée pour en chercher l'amande sous le sucre", laisse déjà deviner la complicité, la fusion et la rivalité. Et ce quatrième frère terriblement absent.

Une histoire de fratrie, de famille avec ses membres si différents partageant les mêmes liens.

De la naissance violente à la mort brutale, des hauts et des bas dans une richesse d'écriture et de descriptions si formidablement imagées et réelles que l'on s'identifie et qui nous ramènent aussi à notre propre enfance.

Un plein d'images comme de vieilles photos Polaroid un peu jaunies qu'on observe avec tendresse.

Une histoire de vie avec ses violences, ses charmes, ses joies et aussi ses non-dits.

Une histoire aussi des morts que "Cheyenne" en ami, accompagne, indispensable complice de la fratrie.

Une histoire aussi des femmes, Fleur/Fuego et Jéromine avec leur personnalité, leur force, leurs amours. Compagnes des frères fusionnant avec cette famille si forte.

Une histoire d'humanité, de la naissance, où la mort n'est jamais loin, à la mort précédant la renaissance.

P.E. Cayral nous embarque.
Plusieurs jours après avoir finalement tourné la dernière page, je reste impressionné ! Bravo !
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Un style ciselé, précis et poétique avec des premières pages qui vous marquent.
Une histoire émouvante, des personnages attachants, des parcours de vie denses et résilients, des destins ancrés solidement dans cette terre de Bretagne parfois rude.
Si vous aimez la littérature et les histoires de famille…
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