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3,8

sur 1135 notes
Patience Portefeux perd vraiment patience ...
Un mari cané comme Léon , une mère en EPHAD qui lui coute un fric fou et deux filles à entretenir. Traductrice judiciaire en français-arabe , elle galère pour un salaire minable, c'est à dire peau d'balle !
Alors quand elle entend, lors de ces écoutes, qu'un quintal de chichon est éparpillé façon puzzle dans la nature, son sang ne fait qu'un tour , son ADN familial endormi refait surface sous la peau de la Daronne qui Pète le feu !
Cela faisait un moment que la Daronne me faisait de l'oeil avec ses gros sacs tati . Une fois ouvert, le livre pas les sacs, plus moyen de le lâcher, on le dévore de bout en bout et on en veut encore...
En moins de deux cents pages, Hannelore Cayre vous brosse dans un style incisif et un humour corrosif le portrait d'une femme terrassée par les aléas de la vie qui par un juteux concours de circonstance va se métamorphoser en super Daronne !
C'est pas moral mais ça fait du bien... au moral.
C'est le genre de portrait de femmes mûres que l'on voudrait plus souvent revoir dans les romans noirs.
Je n'ai pas encore vu le film avec Isabelle Huppert mais La Daronne version papelard , elle déchire un max !
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Patience est son prénom, et de la patience il lui en faut pour tenter d'oublier son ex-statut privilégié de fille puis épouse de gangsters pétés de thunes.

Mais la vie honnête ça va bien deux minutes vois-tu, les fins de mois sont difficiles et la vile tentation tentatrice devrait bientôt pointer son museau.

Ainsi naîtra donc "la Daronne".


J'ai lu ce petit néo-polar il y a quelques semaines et j'avoue qu'il ne m'en reste pas grand-chose aujourd'hui, hormis le souvenir d'un moment de lecture jubilatoire bien que trop bref, et d'un récit plutôt bien écrit, caustique et sans prétention.

On me dit à l'instant que le film éponyme sort aujourd'hui. Coïncidence de ouf. Même pas fait exprès, je le jure sur mes économies.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Patience a grandi dans un milieu tout à fait atypique où son père se livrait à des transports plus ou moins louches avec les pays orientaux. Elle a étudié les langues arabes de façon approfondie.
Après la perte de son mari très apprécié, elle effectue des traductions pour le ministère de la Justice.
Son travail n'est pas déclaré. Elle assume ses deux filles et sa mère placée en maison de soins.
Elle demande à ne pas traduire les propos des terroristes car c'est humainement trop difficile.
C'est ainsi qu'elle est amenée à traduire des communications entre dealers marocains qui trafiquent de la drogue dont les plantes sont cultivées au Maroc, préparées et acheminées en France via l'Espagne.
Elle en arrive à éprouver beaucoup d'empathie pour eux et à connaître les ficelles de ce trafic illicite.
Réduite à la pauvreté, Patience Portefeux va avoir l'idée et surtout l'opportunité de passer de l'autre côté de la barrière et devenir à son tour revendeuse de drogue et blanchisseuse d'argent et ce, après 25 ans passés du côté "honnête".
Elle en prend des risques notre dame Patience surnommée "La Daronne".
Hannelore Cayre a un très beau style d'écriture,des références à la littérature, un humour on ne peut plus direct et caustique et un sens de la mise en scène perfectionné. Je vois bien le livre transposé au cinéma.

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Comment une honnête femme, veuve, élevant seule ses deux filles, peut-elle avec son simple salaire de traductrice employée au noir par le Ministère de la justice, leur payer des études, leur assurer un avenir et financer l'EHPAD de sa mère grabataire ? le verdict est sans appel : la voie du salariat même avec heures supplémentaires est sans issue. Patience, quinquagénaire, sans perspective d'avenir, mène une vie de sacrifice : traduire de l'arabe les écoutes téléphoniques des trafiquants de drogue, servir d'interprète à leur procès, rendre visite à sa mère alors que cette dernière a besoin de soins constants et de plus en plus onéreux…jusqu'au jour où le hasard entrecroisant les destinées elle se retrouve mêlée à un trafic de drogue entre la France et le Maroc et reprend allègrement le chemin de ses ancêtres…le peuple de la route et des affaires louches. Et devient la Daronne.

Un très bon polar plein d'humour et de quelques vérités sur notre société qui nous mène sur les traces de femmes courageuses même si pas tout à fait irréprochables, française, marocaine, chinoise, toutes dévouées à leur familles, transportant dans leurs sacs Tati l'avenir de leurs proches… Quelques réflexions très pertinentes sur le fonctionnement de la justice et le sort réservé aux vieux…ainsi qu'à leurs familles, saignées à blanc. Autre trafic sur fond de chantage affectif pas très reluisant non plus. Non seulement on dévore ce roman de Hannelore Cayre avec plaisir mais on s'identifierait presque à notre ménagère dealeuse…inquiète pour l'avenir de ses enfants.
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Patience Portefeux, 53 ans, pas de rêve, peu d'avenir, si ce n'est celui d'une routine promise et d'une retraite éteinte.

Son taf' de traductrice au ministère de la justice n'est peut-être pas le plus flamboyant qui soit, certes, mais pour quelqu'un d'opportuniste et de déterminé comme Patience, il est le boulot idéal.

Elle n'était personne.
Elle allait devenir La Daronne.

J'ai bien aimé ce portrait acide de femme rebelle bien décidée à (re)prendre sa vie en main.
Des fastes de sa jeunesse perdue à son morne quotidien de veuve, Patience avait de quoi se poser deux-trois questions quant à l'utilité de son plan retraite...qu'elle n'avait point.
Mais ça, c'était avant...

Court, caustique et incisif, cette Daronne séduit grâce à un phrasé authentique dégoisé par un personnage attachant et hors norme.
Mais ce que je déplore, c'est justement la brièveté de ce récit et le développement de certains personnages manquant furieusement d'épaisseur.
S'il est un gros point fort, c'est ce questionnement inhérent à chacun sur la fin de vie d'un proche et les moult interrogations légitimes sur l'absence de portes de sortie dignes de ce nom, promesse de fin de vie épanouie...Bon, digne serait déjà pas si mal.

Beaucoup rêvent leur vie.
La Daronne a décidé de vivre ses rêves au détriment de tout cadre légal.

La Daronne, hautement fréquentable !
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Voilà un roman noir comme je les aime, sans violence avec de l'humour, beaucoup d'humour !
Hannelore Care nous invite à faire la connaissance de Patience Portefeux, fille de parents juifs rescapés des camps reconvertis en escrocs trafiquants de drogue sous couvert de leur entreprise de transport.
De son mari mort prématurément d'une rupture d'anévrisme au milieu d'un éclat de rire, il lui reste deux filles, qu'elle peine à élever d'autant que la majorité de ses revenus passe dans le loyer de la maison de retraite où sa vieille mère acariâtre tarde à mourir.
Pour gagner sa vie, elle traduit les écoutes téléphoniques dans les enquêtes des stups et du grand banditisme, travail lucratif mais non déclaré par le Ministère de la Justice ! Au noir, oui ! Ce qui, le besoin criant d'argent se faisant sentir, va l'amener à franchir une ligne dangereuse.

Il est difficile d'en dire davantage sans risque de spolier.
Mais suivre Patience dans ses pérégrinations de mafieuse est un régal, c'est jubilatoire, politiquement incorrect.
L'écriture d'Hannelore Cayre est vive, sombre, ironique, mais elle réussit à devenir grave lorsqu'elle évoque la fin de vie des personnes âges en maisons de retraite.




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Un polar réjouissant d'anticonformisme et de cynisme! Et tout à fait politiquement incorrect!

La Daronne galvaude un doctorat en langues arabes en faisant, pour la BRB, des traductions assez pointues de conversations très codées entre dealers, captées sur les écoutes téléphoniques.

Elle met à profit des antécédents familiaux assez lourds -qui l'ont en quelque sorte destinée à la magouille- pour s'insinuer dans les dites conversations, y jouer un rôle et s'y faire un nom- enfin : un blaze- : celui de la Daronne.

La marge est mince entre une zélée auxiliaire de la justice et de la police et une authentique racaille, sherpa du sac Tati bourré de H, reine du blanchiment à coup de Chamonix orange- je vous laisse découvrir!

Tout ça dans les meilleures intentions du monde: le métier d'interprète ne nourrit pas sa femme, et quand on est veuve et mère de deux filles en plein cursus studiorum, il faut bien vivre et faire vivre!

Derrière l'humour, regard douloureux - très certainement autobiographique- sur les mouroirs de vieux, sur les soins palliatifs conçus comme de l'acharnement thérapeutique, et vision décapante de la misère des banlieues - sans travail, sans espoir, sans issue- mises en coupe réglée par de petits caïds à la limite de l'idiotie congénitale, ou par des machos barbus et incultes qui n'ont que le coran à la bouche sans l'avoir même jamais lu. Tandis que les femmes, elles, bossent, là où les Céfrancs ne veulent plus aller: elles bossent à l' hôpital, elles bossent à l'EPHAD, elles bossent à la crèche, elles bossent avec dévouement, avec empathie, avec courage, et surtout ,elles bossent pour peau de balle...

Alors parfois l'une d'elles passe la ligne jaune, comme Khadidja, comme Madame Fo.

Comme la Daronne.

On les comprend, on s'identifie à elles, on tremble qu'elles ne soient découvertes...

Ce sont les modernes héroïnes de ce monde sans pitié.
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Étrange mélange d'humour et de désespoir, c'est un polar avec une intrigue minimale (quelques surprises quand même) et des personnages intéressants, en particulier la traductrice au service de la police. C'est aussi la rébellion d'une femme vieillissante mais pas résignée. Elle n'épargne personne : une fois franchie la limite du bon goût et de la morale, elle peut écorcher similairement ses parents égoïstes et les petits trafiquants stupides.
J'ai bien aimé l'humour omniprésent, l'écriture vive et intelligente. J'ai aussi été frappé par la description de la vie en Ehpad, résidents poussés vers le délire et direction cynique obsédée par le fric. Ce thème me touche particulièrement (je ne sais pas pourtant si j'aurai envie de lire le dernier livre de Delphine de Vigan), mais ici aussi Hannelore Cayre avec son esprit corrosif me ferait presque rire.
Je ne suis pas un lecteur assidu de littérature policière, ne vous fiez pas à mon jugement, mais j'ai trouvé le ton original, le récit pas du tout superficiel et j'ai dévoré ces pages avec délectation.
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Patience Portefeux, est une quinquagénaire, veuve de surcroît, qui travaille en tant que traductrice en langue arabe pour le ministère de la justice, un métier sous payé et lorsqu'il l'est, c'est souvent au noir. Ayant élevé seule ses deux filles, elle a la lourde charge de sa mère, en EHPAD, qui lui coûte toutes se économies.

Spécialisée dans la transcription des écoutes téléphoniques en relation avec les trafics de drogue, elle se familiarise avec ses acteurs et découvre ainsi que Khadija, l'aide-soignante marocaine qui s'occupe de sa mère, se trouve être la mère d'un chauffeur dont elle suit les pérégrinations lors de ses heures de retranscription de leurs propos pour la police.

Apprenant que qu'une opération d'interception du trafiquant en flagrant délit se prépare, elle décide sans se cacher de prévenir l'aide soignante et incite le dealer et son complice à jeter en rase campagne et de ce fait ainsi abandonnent toute leur cargaison de drogue. Prise en plein engrenage entre sa vie professionnelle et personnelle (elle fréquente un flic de le brigade des stups), Patience en profite alors pour récupérer la marchandise et la vendre pour son propre compte, devenant ainsi malgré elle, en plein coeur de Belleville et dans le milieu « la Daronne », à la barbe des flics.

Long monologue qui explique pourquoi et comment Patience est devenue traductrice pour la Justice et la police, le livre décrit avec réalisme le travail d'un auxiliaire du juge qui lui est aujourd'hui précieux, mais aussi les réseaux et filière en matière de stupéfiants. En revanche, j'ai trouvé le personnage de Patience, bien que cash dans les affaires (et de cash il en est évidemment question dans son trafic !), particulièrement sensible ne serait-ce qu'en considération du dévouement sans limite à sa mère placée en institution et à ses filles alors que les échanges de marchandises paraissent peu crédibles ...
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J'ai souvent vu / lu des critiques sur La Daronne et pourtant ce n'est que bien des années plus tard, que j'ai eu envie de me plonger dans ce roman. Je ne vais pas vous mentir, l'élément déclencheur ça a été la bande annonce du film avec Isabelle Huppert qui m'a vraiment motiver. Et quel coup de coeur pour cet excellent livre que je regrette maintenant de ne pas l'avoir découvert plus tôt.

Patience est une femme veuve, ses deux filles ont quitté le nid et elle travaille comme traductrice judiciaire. C'est une femme toute simple a qui ont ne prête pas attention et pourtant à la cinquantaine, elle va se reconvertir en dealeuse et va devenir La Daronne. Scenario atypique et drôle, le roman se dévore.

L'écriture est méticuleuse et le cynisme de l'auteure apporte une touche en plus. Les grands sujets de société sont abordés avec un certain parti-pris de l'auteure mais tellement criant de vérité.

Prudence nous donne une bonne leçon de vie : il faut saisir les opportunités de la vie à tout âge et toutes les reconversions sont possibles. Pour autant, je ne suis pas certaine de me lancer dans le trafic de drogue, je vous rassure. C'est un personnage original car terriblement banal. Elle fait partie de ces gens que l'on croise chaque jour sur son pallier, dans le métro ou en ville sans jamais lui prêter attention et pourtant. Elle est aussi terriblement attachante et parfois très touchante notamment quand elle essaie de s'occuper de sa mère en fin de vie. Rusée, elle cache plus d'un tour dans son sac pour notre plus grand plaisir.

Je m'attendais à une fin différente mais là encore Prudence a réussi un tour de maitre et je lui tire mon chapeau. En tout cas, elle va beaucoup me manquer.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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