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Critique de Dandine


J'avais aime La Daronne, son humour, son style alerte, la facon discrete de l'auteure d'insinuer ses convictions sociales. Un petit vent rafraichissant balayant les grands espaces des romans noirs.

Avec Richesse oblige je me suis senti en terrain familier, pas vraiment connu mais pas trop etranger. L'auteure y developpe deux histoires, distinctes mais dont on sent tout de suite le rapport, une qui se passe a l'epoque de la commune de Paris, et l'autre de nos jours. Deux histoires par chapitres interposes. Comme si Hannelore Cayre avait suivi les cours de l'ecole d'ecriture d'une university americaine. Ca c'est pour la novation. Ce qui n'a pas change c'est le style. Et l'ironie. Ladite Cayre a une langue bien pendue pour se moquer (denoncer?) des turpitudes de la societe capitalisante. Une langue bien deliee. Avec des pleins et des delies selon les chapitres. Les pleins pour le 19e siecle. Les delies pour notre epoque (mais ou a-t-elle appris a faire des pleins et des delies sur ordinateur?).

Et elle seme a tout vent des citations d'ecrivains comme Zola et Mirbeau, de moins celebres mais magnifies par elle comme Victorine Brocher, de politologues comme Marx et Condorcet, d'hommes politiques comme Thiers, meme une replique de de Funes dans La folie des grandeurs. Tout ca pour nous dire que ce debut de XXIe siecle prend des airs de XIXe. Et pour nous lecteurs actuels c'est loin d'etre un compliment. Regardez autour de vous! Indignez-vous! nous crie-t-elle.

Il n'y a pas de grand suspense mais l'intrigue est rondement menee, avec par-ci par-la quelques passages qui vont du drole au desopilant. le cote pamphlet social est peut-etre trop appuye, mais c'est dans l'air du temps et de toutes facons tout a son honneur. Elle fustige autant un passe honteux qu'un present contestable. Et les femmes qu'elle met en scene! Pas jolies mais marrantes, et lutteuses, des gagnantes malgre leurs nombreux handicaps, des heroines comme on devrait aimer, des modeles ( a suivre, pas a photographier).

C'est dire que j'ai apprecie ce livre. Moins que La Daronne, mais j'ai aime. Mon conseil, multiple, pas pareil pour le lecteur-papier et le lecteur-liseuse: le lire en une heure sur la plage de Porquerolles (ou dans un balcon de Trouville, ecoutant la pluie) ou en debattre avec le psy ( -- a force de sourire, je ne sais plus si je me sens un peu con ou un peu coupable, docteur…).
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