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EAN : 9782847348125
294 pages
Tallandier (15/09/2011)
4.25/5   4 notes
Résumé :

Villa Diodati, Cologny, 1816. Il était une fois un poète qui, lors d'une nuit sombre et pluvieuse sur les rives du Lac Léman, met au défi ses hôtes d'écrire la meilleure et la plus abominable histoire de fantôme. Ce poète n'est autre que Lord Byron, et dans ses amis se trouvent entre autres, Mary Shelley. Cette nuit-là, Mary Shelley est incapable d'écrire une ligne, voulant inscrire son récit dans un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lecteur babéliote, laisse-moi te présenter une situation pour le moins précaire...
Supposons que tu te balades dans ta locale métropole, et, soudain, dans la gueule béante de la benne ordurière, tu aperçois furtivement un livre intitulé "Frankenstein". Tu fais un pas en arrière et ton coeur se met à battre : ce n'est pas le roman de Shelley, mais un livre de Florescu/Cazacu ! Et en "fan connaisseur", tu sais déjà de quoi il s'agit - c'est sans doute un récit de ce fameux été pluvieux 1816 à la villa Diodati, où a vu le jour l'immortel héros de Mary, cette représentation vivante de l'esprit de la récup'.
Alors, tu t'attardes, ni vu ni connu; tu fais semblant d'admirer la devanture de la boucherie chevaline et la vitrine d'un tatoueur, tout en espérant que celui-ci ne sortira pas pour te demander quel motif gothique ou romantique as tu choisi. (Les deux !) Et dès que le troupeau endimanché passe, tu ravales ton amour propre et tu plonges ton bras dans les cartons de pizza et un tas d'autres vestiges du jour, pour voir si c'est vraiment ce que t'espères...
....oh ! C'est encore mieux !

J'ai lu quelques autres livres qui abordent de près ou de loin la genèse de "Frankenstein"( les biographies de Shelley et Byron d'André Maurois, la belle biographie de Mary par Cathy Bernheim, le soporifique roman de Paul West, "Le médecin de Lord Byron", ou "Young Romantics" de Daisy Hay), mais nulle part la naissance de ce légendaire récit n'est traitée en exclusivité et avec une telle précision.
Les auteurs se lancent sur les traces de Mary et du cercle byronien pour nous révéler d'innombrables faits historiques, suppositions insoupçonnées, détails et anecdotes. Leur style agréable et fluide se lit comme un roman - d'ailleurs, le mémorable séjour de Mary, Percy Shelley, Lord Byron, Claire Clairmont et William Polidori près du lac de Genève a été romancé plus d'une fois ! C'était une époque presque heureuse où tout allait encore relativement bien pour chacun d'eux...

le livre met chaque protagoniste dans son contexte familial et historique, avant de se concentrer sur Mary - l'influence de ses illustres parents, ses lectures, ses voyages ( lieux romantiques, folklore et légendes locales), son intérêt (assez faible) pour les théories scientifiques, ses amis et son cher Percy - tout ça est déjà le terrain bien préparé avant cette mémorable soirée orageuse où Byron propose : "Ecrivons chacun une histoire de fantômes !".
Les dés sont jetés - et l'un des plus grands mythes populaires de tous les temps voit le jour.

Malgré l'accueil mitigé de critiques littéraires lors de sa première parution (1818), le récit est suffisamment touchant et horrifiant à la fois pour trouver le chemin direct vers un lecteur ordinaire. Mary, à son insu, a créé un mythe fondateur sur lequel on bâtit encore de nos jours, devançant ainsi la plupart de ses illustres contemporains. Peu de gens lisent encore "Childe Harold", "Waverley" ou "Prometheus Unbound"; le roman gothique n'est plus qu'une curiosité... et peu de gens ont effectivement LU le livre de Mary !
le but de Mary était d'écrire une histoire "terrifiante" - de nos jours on peut difficilement la qualifier comme telle; si on apprécie le livre, c'est plutôt pour son parallèle avec la légende de Prométhée qui a osé braver les dieux, et pour les questions d'ordre philosophique que soulève la lecture. Et peut-on le classer véritablement comme le précurseur de la SF ? Il est, certes, question de la création d'un homme artificiel, mais la science dans les passages "scientifiques" est toujours habilement éludée...

Les auteurs retracent aussi l'évolution de "Frankenstein" à travers les pièces de théâtre et les adaptations cinématographiques, pour déceler un autre "mythe dans le mythe" - celui de Boris Karloff où la créature commence déjà à se confondre avec le créateur.
Ils remarquent à quel point on s'éloigne de l'original, pour constater (le livre date de 1975) qu'aucune de ces adaptations n'était jamais fidèle au roman de Mary.
On l'a eu seulement en 1994 avec le film de Kenneth Branagh (j'ai séché les cours pour aller le voir !) - et ce beau film romantique a passé presque inaperçu...

"Frankenstein" de Radu Florescu et Matei Cazacu est un intéressant document qui ravira les passionnés.
Il ne me reste qu'à bien regarder lors de mes promenades en ville, si je ne trouve pas aussi "Dracula" de Cazacu ! Mais je suis suffisamment convaincue pour l'acheter !


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critiques presse (1)
Bibliobs
19 septembre 2011
Dans cette enquête palpitante sur un livre, sur ses adaptations au théâtre puis au cinéma, sur un mythe, sur nos peurs, sur la science aussi quand elle fait f de la conscience, nos deux chasseurs de vampires nous montrent que, si la réalité ne dépasse pas toujours la fiction, elle lui donne quelquefois de sacrés coups de pouce.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais si, en écrivant Frankenstein, Mary s'est inspirée des croyances locales, pourquoi ne l'a-t-elle pas révélée dans ses lettres et dans son journal ?
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La plupart des biographes de Mary ont également remarqué sa dépendance très marquée envers ses expériences, envers les choses entendues ou vues. Mary elle-même a admis sa dette envers les paysages naturels admirés et envers les personnes connues ou décrites par elle. Serait-il donc possible qu'elle ait délibérément détruit toutes les traces de ses sources pour ce récit en particulier, en vue de se créer une réputation d'originalité créative qui en réalité lui manquait - et que Claire ait été sa complice ?
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Nous n'offrons pas notre théorie comme la seule explication de l'écriture du roman. Il y eut indubitablement beaucoup d'influences à l'oeuvre sur Mary qui peuvent être tracées depuis son enfance jusqu'à l'été de 1816. En tout cas, nous ne sommes pas convaincus par l'opinion généralement admise, et que Mary elle-même voudrait nous faire croire, que Frankenstein fut le résultat d'un cauchemar, une conséquence indirecte d'une proposition d'écrire chacun une histoire de fantômes.
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Imaginons le soir du 16 juin : dehors la pluie et le vent frappent contre les hautes fenêtres donnant sur la véranda, les éclairs marchent au-dessus du lac, et le tonnerre fait entendre son écho dans les montagnes. À Diodati, tous se pelotonnent autour du feu dans le grand salon attendant la suite. Byron vient de choisir dans les rayonnages un livre que lui ou Polidori vient d'acheter à un libraire de Genève. Il est intitulé "Fantasmagoriana". Avec l'intonation appropriée, Byron lit l'histoire d'un époux qui embrasse son épouse pendant la nuit des noces pour découvrir, à son horreur, qu'elle s'était transformée en cadavre, celui d'une femme autrefois aimée. Le groupe, engourdi dans le silence, attend toujours.
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Dehors, la tempête continue sans relâche et la conversation se tourne naturellement sur les pouvoirs mystérieux de l'électricité, quand Byron raconte comment il a vu un arbre revenir à la vie après avoir été frappé par l'éclair. Les conversations tournent ensuite autour du galvanisme.....
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Au moins un de ses biographes suggère que notre alchimiste devenu médecin utilisa ses expériences sur les animaux pour rechercher, à l'aide de la pierre philosophale, les procédés chimiques ou autres qui donnent naissance à la vie. La philosophie de Dippel sur les relations entre le corps et l'esprit était très originale : il pensait que le corps était une substance inerte animée par l'esprit vagabond qui pouvait le quitter à tout instant pour infuser la vie à un autre. D'après la prémisse de Dippel, la création de l'impulsion de la vie se résumait à faciliter le passage de l'esprit dans le corps inanimé d'un autre. Mais il ne répondait pas à la question de savoir de quelle façon pouvait être réalisée cette opération. Cependant, à en juger d'après sa philosophie, le processus d'animation à la vie pouvait être réalisé par des rites magiques plutôt que par la science à laquelle prétendait croire Victor Frankenstein, le héros de Mary Shelley.

( Johann Konrad Dippel, un alchimiste obscure allemand du début de 18ème siècle - un modèle possible pour le personnage de Frankenstein ?)
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À sa manière tranquille et placide, Mary avait aussi souffert de la relation entre Byron et Shelley. Très probablement, sa fierté avait été blessée de voir Shelley faire si peu de cas de son intellect, Shelley qui montrait une préférence appuyée pour la compagnie de Byron. Qui plus est, elle trouvait la personnalité de Byron si écrasante qu'elle restait virtuellement muette en sa présence, incapable d'exprimer une seule idée. Très amoureuse de Shelley, elle était malheureuse de voir qu'il la négligeait des heures entières, occupé qu'il était à se promener avec Byron dans les collines environnantes, à parler avec Byron sur la véranda ou à naviguer avec lui sur le lac. Même dans ses moments d'oisiveté, Shelley semblait plus intéressé par la situation fâcheuse de Claire que par Mary.
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La première apparition de Karloff dans le rôle du monstre fut un véritable choc pour les simples spectateurs de cette époque. Nous voyons une porte s'ouvrir lentement et la créature entrer de dos. Alors qu'il se tourne avec lourdeur, la caméra se fixe dans un plan rapproché sur le fameux maquillage qui est devenu un classique. Le seul ingrédient qui fait défaut est la musique qui doit accompagner le personnage (un des principaux défauts du film est l'absence de fonds musical).
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On ne doit jamais sous-estimer la valeur d'une bonne partition musicale, spécialement dans le cas des films d'horreur.
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