AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782492118067
236 pages
LES TROIS NORNES (11/05/2022)
4.06/5   31 notes
Résumé :
1219 après les Grandes Larmes, les sorcières causent la fin de la mort et la création d'infranchissables murs de brume. Contraints de chasser les défunts transformés en spectres dévoreurs, les Hommes se tournent vers le Culte du Grand Œil.
Soeur Mahagarta, inquisitrice de l'Ordre de l'Iris Argenté, retourne sur la terre de son enfance, l'île de Tuewlik, pour assister à la noyade de sa mère. Accompagnée de son vieux voisin, la chasseuse de sorcières compte res... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Nous regrettons la mortVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 31 notes
5
7 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
La mort n'est plus. En effet, à l'expiration de leur dernier souffle, les humains deviennent de dangereux spectres contre lesquels les vivants ne peuvent se prémunir qu'avec du sel. Les sorcières en seraient la cause, ainsi que de l'élévation d'infranchissables barrières de brume. Depuis lors, les prêtres et les soeurs inquisitrices du Culte du Grand Oeil traquent toutes les sorcières afin de les éliminer dans l'espoir de faire revenir la mort. Fàinella est l'une de ces soeurs. Elle a été chargée par sa hiérarchie de retrouver celle que l'on surnomme la Corneille Blanche, pendant qu'elle retourne sur sa terre natale pour noyer sa mère devenue une non-morte. C'est accompagnée d'un vieil homme que Fàinella s'engage dans cette nouvelle mission qui pourrait bien ébranler ses certitudes, qui sait ?

Dans Nous regrettons la mort, on pose ses valises dans un univers de fantasy remarquable et détaillé dans lequel Arnaud Cazelles a donné à son monde imaginaire un historique et une chronologie précis. Après des années de guerre et de pillages, les quinze clans, installés sur les îles situés au nord du continent d'Aboshàt ont entériné la paix par le truchement d'un traité. Depuis lors, ils vivent à l'écart avec leurs propres croyances, en dépit de l'hégémonie du Culte du Grand Oeil. Néanmoins, celui-ci demeure vivace sur le continent grâce au zèle de ses disciples qui gagnent toujours plus de terrain pour convertir les peuples et éteindre les sources de magie en supprimant les sorcières. On y retrouve ici des influences celtiques, à travers la présence de druides ou par le parallèle que l'on peut faire avec la dissolution progressive de la religion polythéiste celte dans la culture romaine. Sous la plume d'Arnaud Cazelles, la magie se nomme le viviccia et forme des noeuds de pouvoir perceptibles et utilisables que par une poignée d'élues. C'est aussi une source d'énergie utilisée pour ensorceler des armes servant à combattre les spectres et alimenter les navires-cathédrales, une sorte de bateaux volants qui ajoute une touche steampunk à l'ensemble.

Nous regrettons la mort est un roman court mais bien mené qui nous conte le road-trip d'un duo de personnages détonnant. Elle est jeune, lui est un homme vieillissant. Elle s'est converti au Culte du Grand Oeil, lui croit aux anciens dieux. Ils semblent incompatibles pour ce voyage et pourtant ils finiront par se compléter. Fàinella est un personnage plutôt ambivalent. Par sa chevelure rousse et ses racines, elle incarne l'image populaire que l'on se fait de la sorcière. Pourtant, elle s'est destinée plus par opportunité que par réelle conviction à la fonction de chasseuse. Au fil de l'aventure, on découvre donc cette femme dans toute sa complexité. Curieuse et pugnace, elle s'est hissée par sa seule volonté à une position élevée. Mais en retournant chez elle, elle va se confronter à son passé et à une réalité dont elle s'était coupée en partant. Ce voyage est donc l'occasion d'une introspection personnelle qui s'avéra à la fois douloureuse et perturbante. Un parcours qui fait d'elle une protagoniste particulièrement intéressante à suivre, d'autant qu'elle centralise à la fois des forces et des faiblesses. Quant à Callean, il se retrouve embarqué bien malgré lui dans ce périple dans lequel il va prendre part et jouer d'ailleurs un rôle décisif. Arnaud Cazelles nous brosse donc le portrait d'un personnage âgé en mettant en exergue toutes les problématiques liées à l'âge avec d'un côté, les douleurs du corps, la baisse du tonus et le dynamisme amoindri et de l'autre côté, l'expérience et la sagesse qui sont d'indispensables atouts. Sa volonté de protéger et de préserver Fàinella dégage une vision paternelle. C'est vraiment un personnage très attachant, particulièrement dans sa démarche. Personnellement, j'ai eu un vrai coup de coeur pour ces deux protagonistes, autant pour l'évolution que l'auteur leur donne que pour les liens qu'ils tissent entre eux.

Nous regrettons la mort est un roman d'action qui enchaîne les péripéties sans temps mort. En outre, Arnaud Cazelles a ponctué son récit de complots politiques, ce qui ne gâche en rien au plaisir de lecture. C'est également un texte intéressant du point de vue des thèmes traités puisqu'il nous parle de deuil, de vieillissement et de regret. Or, ce n'est pas forcément la panacée des récits de fantasy. Alors, c'est clairement un bon point pour ce livre qui se démarque... suite sur Fantasy à la Carte


Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          130
Ne tournons pas autour du pot, "Nous regrettons la mort" fait parti de ces romans de qualité qui n'ont malheureusement pas le succès qu'ils méritent. A ceux qui lisent ces lignes et qui cherchent de la bonne fantasy, attardez-vous un instant ici.

Vous trouverez dans ce roman un univers très bien construit notamment grâce à sa propre mythologie, ses croyances et son histoire. le tout est non seulement cohérent mais également attractif. Difficile de s'ennuyer avec autant de richesse narrative et les jolis messages que le texte essaie de transmettre. On y trouve des belles relations, des remises en question interne et externe aux personnages, des réflexions sur la vision du monde qui les entoure, leurs croyances et sur l'importance de nos actes et nos principes.
A côté de cela, Arnaud Cazelles nous offre une magie druidique bien exploitée et qui fait sens. Pas de grands discours sur son utilisation malveillante ou bénéfique, au contraire, le texte souligne par lui-même la nuance grise qu'on peut en retirer. Pas de leçon de morale sauf celle qu'on devrait tous connaître : rien de ce que nous utilisons est bon ou mauvais, c'est comment et à quelle fin nous l'utilisons qui est condamnable.
Le tout est porté par une ambiance celtique/bretonne, bien humide et brumeuse comme je les aime. Ca colle parfaitement au récit et je trouve que ça change pas mal de ce qu'on a l'habitude de voir en fantasy où les univers sont souvent tres verdoyants ou bien arides. Personnellement, cette lecture m'a dépaysé et ça fait du bien.
Autre point positif, ce sont les personnages qui accompagnent notre lecture. Ils sont intéressants, bien développés et permettent des visions différentes dû aux différences d'âges, classes sociales ou religieuses. de fait, on n'a pas le droit à un seul point de vue unique mais bien plusieurs visions qui nous aident à appréhender le récit sous tous les angles et ainsi comprendre de manière cohérente comment les personnages évoluent et ainsi apprécier le dénouement de l'histoire.

Je ferai toutefois quelques petits reproches à l'ouvrage (pardon Arnaud Cazelles, cela n'enlève rien à la qualité de votre travail !).
Tout d'abord, il est un peu difficile d'entrer dès le début dans l'histoire. le choix de la forme "hachée " qui vient ponctuer le texte d'extraits de contes, légendes, articles ou versets religieux sont parfois compliquées à saisir. C'est un univers riche qui lui donne une force et une profondeur mais qui parfois est dur à appréhender sans carte et sans vraiment séparer les textes fondateurs de ce monde avec le récit que nous, lecteurs, parcourons.
Vous l'aurez compris, c'est un récit complexe et il est vrai que si on n'est pas habitué à de la fantasy, ce n'est vraiment pas le genre d'ouvrage que je conseillerai pour débuter. Par contre, pour ceux qui sont des connaisseurs, aiment réfléchir et arpenter des textes différents et qui demandent une attention particulière, vous trouverez ici votre bonheur.
Et petite remarque sur le choix éditorial : la police est selon moi vraiment petite. Pour les personnes comme moi qui ont besoin de lunettes pour lire et qui ont les yeux qui se fatiguent vite, c'est assez dur de rester longtemps sur le texte. Et c'est vraiment dommage parce qu'on est obligé de couper sa lecture...

J'ai vraiment bien accroché à ce roman, tout particulièrement à la plume de l'auteur et à son univers. C'était une belle aventure livresque et si un jour un autre recit de Arnaud Cazelles porte sur ce monde-ci ou dans le même genre, vous pouvez compter sur moi pour être l'une des premières à me procurer l'ouvrage ! Ce serait un bonheur de replonger dans un récit aussi beau, prenant et intéressant.
Commenter  J’apprécie          50

Toujours dans ma démarche de lire plus d'auteur français, cette année j'ai découvert ce très beau livre publié chez la maison d'édition indépendante Les trois nornes.
C'est l'histoire d'une chasseuse de sorcières qui va devoir retourner sur ces terres natales afin d'éliminer la sorcière locale, la Corneille blanche.
Dans ce monde d'inspiration celtique, la mort a disparu suite au sortilège raté d'une sorcière puissante. Quand la fin approche le corps des humains commencent à se dégrader, comme une maladie qui ronge, les humains deviennent peu à peu des spectres dévoreurs. le seul moyen de s'en débarrasser est de procéder à la cérémonie de la noyade,  les corps sont noyés dans la mer car le sel est le seul moyen de les détruire. Mais ils ne sont pas détruits en totalité, les âmes restent bloquées dans le océans.
Cette cérémonie est orchestrée par le Culte du Grand Oeil, le culte religieux en place dans ce monde en réponse aux différentes croyances païennes.
Fainella la sorcière que l'on suit est un personnage très bien construit et complexe qui aura de moultes conversations intéressantes avec son compagnon de voyage, le fromager bougon. Preuve que même lorsque l'on a des idées et croyances contraires, on peut dialoguer et tisser de solides liens.
Le texte apporte des réflexions sur la mort, les souvenirs, la place des religions.
On suit notre duo dans leur avancée sur des terres qui donnent l'impression de marcher sur les côtes bretonnes, lire leur périple c'était marcher avec eux et humer le bon air fais d'une Bretagne légendaire, avec druides, sorcières et spectres.
Certaines fois les thèmes m'ont fait penser à la légende de l'Ankou, même s'il n'est pas question de l'Ankou mais plutôt de son absence.
Le rythme est bon, la construction intelligente, la partie sur le passé de Fainella arrive au bon moment pour éclairer davantage le lecteur sur ses motivations. Je trouve que le fait de suivre le point de vue d'une chasseuse de sorcières ouvre une perspective intéressante.

Un univers riche avec des personnages bien construits, ce fut une excellente découverte que je recommande.

Commenter  J’apprécie          50
On se retrouve aujourd'hui avec la poursuite de ma découverte des romans d'Arnaud Cazelles, auteur français dont j'ai adoré Balles perdues, chez Oneiroi, l'année dernière. Nous regrettons la mort prend place dans un univers fantasy original et bien construit et retrace l'histoire de Fàinella, une inquisitrice chargée de capturer la Corneille Blanche, une des sorcières les plus renommées de son temps.

Quand je parlais d'un univers bien construit, jugez plutôt. le peuple insulaire “barbare” dont est issue Fàinella m'a semblé assez proche de la civilisation viking : organisé en clans, vénérant plusieurs dieux auxquels sont confiées les saisons, craignant la magie druidique. Mais l'archipel de Rarmoàn vit aussi sous la férule de l'Inquisition du Culte du Grand Oeil, qui cherche à éradiquer ces anciennes croyances en commençant par exterminer toutes les sorcières, bonnes ou mauvaises. Pourquoi ? Parce qu'un jour, l'une d'elles a éradiqué la mort, transformant tous les défunts en spectres dévoreurs.

Fàinella a volontairement quitté les siens à l'âge de 11 ans pour rejoindre les rangs de l'Inquisition. Elle est devenue Soeur Mahagarta, une chasseuse de sorcières, et revient sur les terres qui l'ont vue naître en quête d'une promotion, conditionnée par la capture de la fameuse Corneille Blanche.

De nombreuses retranscriptions de courriers, discours ou écrits historiques divers nous permettent de découvrir l'univers et tous ses enjeux. Bien que très intéressants parce qu'ils donnent de la profondeur au récit, ils sont cependant très (trop ?) nombreux et nous coupent souvent dans notre lecture, ce qui est un peu dommage. J'ai également trouvé celle-ci ardue du fait du choix de la police d'écriture. Elle est vraiment trop petite, d'autant plus que les dialogues sont somme toute assez rares. Les pages sont donc très chargées, ce qui ne donne pas toujours envie de s'y plonger.

Du côté des points positifs, je citerai bien évidemment l'évolution de Fàinella. C'est un personnage assez fascinant, partagé entre son amour rentré pour les siens et l'éducation stricte qu'elle a reçue. Au début du récit, elle se présente comme une inquisitrice intransigeante, voire méprisante, convaincue du bien-fondé de sa mission. Mais elle va très vite se rendre compte que tout n'est ni tout noir ni tout blanc, et que le Grand Inquisiteur qui l'envoie cache peut-être de sombres desseins. Elle est entourée de personnages secondaires sympathiques, qui nous permettent de disposer de points de vue différents sur la situation.

Si j'ai beaucoup aimé l'univers, les personnages ainsi que l'atmosphère celtique dans laquelle l'intrigue se déroule, il n'en reste pas moins que ma lecture n'a pas été un long fleuve tranquille. J'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire, la faute à quelques problèmes de rythme et à ces longs pavés sans le moindre dialogue. Je devais parfois me forcer un peu pour reprendre ma lecture, même si certains passages ont réussi à m'emporter comme par magie. Un sentiment un peu mitigé, donc, mais la conviction qu'Arnaud Cazelles est capable du meilleur et l'intention de le suivre de près.
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          50
Je suis depuis plusieurs années Laurène Beles sur Youtube (les mots de l'imaginaire) qui a lancé sa maison d'édition en 2020 ou 2021 Les trois Nornes. J'ai eu le roman par son financement participatif (avec mon nom à la fin et tout).
Nous suivons la jeune Fainella, inquisitrice pour le Grand Oeil qui chasse et brûle les sorcières dans un monde où la mort n'existe plus. Lorsque vient le trépas, le défunt devient un spectre, une sorte de « zombi » agressif qui attaque et tue sans discernement. le seul moyen de s'en débarrasser est de procéder au rituel de la noyade dans la mer car le sel est leur seule faiblesse.
Au début du récit, Fainella se retrouve missionné par le Grand Inquisiteur de chasser et ramener la sorcière qui a tué la mort : La grande Corneille. Pour l'aider dans sa quête, elle est accompagnée de son ancien voisin, ancien marin devenu fromager. Commence alors un voyage dangereux qui les changera à jamais.
J'ai beaucoup aimé ma lecture, c'est un monde de fantasy très librement inspiré de l'inquisition, des chasses aux sorcières du 17e s., des villages isolés irlandais et des légendes druidiques. le livre est faussement court car bien qu'il ne fasse que 236 pages, le texte est écrit assez petit et les paragraphes très remplis. La plume de l'auteur est très descriptive, je n'ai pas eu de mal à imaginer les grands navires cathédrales, les armes des inquisitrices et les manifestations de magie. On s'attache vite au vieux bourru qui jure et tient tête à la jeune génération mais aussi à la jeune femme, tiraillée entre les préceptes de son ordre et les souvenirs de son enfance bercée par les anciens dieux.
Je recommande cette lecture, ne serait-ce que pour l'originalité du monde, mais aussi pour soutenir les petites maisons d'éditions comme Les Trois Nornes qui travaillent exclusivement en France (auteur, illustrateur, imprimeur…)
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Deux êtres, deux générations, deux mondes. Une île.
Commenter  J’apprécie          210
- Dis-moi, Fài', les monstres, c'est eux ou nous ? Moi, je cogite encore. Alors je me disais que ton Grand Œil aurait peut-être une réponse rassurante à me donner, marmonna Callean, livide.
Commenter  J’apprécie          30
- Mon enfant, du roi au peuple, du religieux au païen, tous peuvent manipuler le passé pu salir la mémoire des défunts,pour servir leur propre cause. Les morts et les non-morts n'ont plus le pouvoir dénoncer la vérité. Ne reste que ceux qui fabriquent l'Histoire et la consigner, expliqua Liuhta s'en tenant aux faits.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Arnaud Cazelles (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arnaud Cazelles
Nous regrettons la mort d'Arnaud Cazelles : Nouvelle parution des Trois Nornes
autres livres classés : fantasyVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Arnaud Cazelles (1) Voir plus

Lecteurs (113) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2478 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..