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3,8

sur 336 notes
Monsieur Origami est le livre choisi par un membre de notre club de lecture pour le mois de juin 2022. Critères : moins de 250 pages, édité en livre de poche, permettant d'avoir un débat. Si les deux premiers critères sont aisément remplis, j'ai beaucoup plus de doutes sur ce qu'on va bien pouvoir raconter ce samedi.

J'avoue avoir beaucoup de mal avec les auteurs francophones qui écrivent sur le Japon et / ou les Japonais. A l'exception notable d'Aki Shimazani, la Québécoise et d'Amélie Nothomb, qui est la plus Japonaise des Belges.

Quelle accumulation de clichés sur le Japon dans Monsieur Origami : le zen, le washi, l'origami et un zeste de deuxième guerre mondiale ! Si le papier washi est fin, je suis restée sur ma faim (de lectrice).
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Lire Monsieur Origami, c'est entrer dans un autre monde fait de silence et de contemplation, c'est se retirer de la vaine agitation du monde et faire une pause, prendre son temps. Ralentir le rythme pour méditer, profiter de ce que nous sommes ici et maintenant. Une invitation à « être »… « À quoi sert-il d'avoir si être nous manque… »
Ce roman, j'allais dire ce poème, d'une grande perfection formelle, raconte la vie d'un homme : Maître Kurogiku. Son métier consiste à fabriquer du papier : le washi. Les branches du kōso, un mûrier, permettent de fabriquer ce papier qui est à la fois souple et très résistant. On peut s'en servir pour créer des lampes, des sacs, des parois japonaises…
Fabriquer du washi est un art au Japon et Maître Kurogiku a hérité de son père ce savoir-faire. Mais, s'il vend les moins belles feuilles, il garde celles qui lui plaisent pour se livrer à sa passion : l'origami.
Il aime en effet plier le papier. Et surtout, le déplier. Il médite en observant les plis. C'est un art, une philosophie, une façon de concevoir la vie, d'échapper au temps.
Un jour, alors qu'il avait vingt ans, Maître Kurogiku quitta son pays avec trois pousses de kōso. Il alla en Italie.
Bien plus tard, il rencontre un homme : Casparo, un jeune horloger qui a un projet.
Parfois les deux hommes parlent, souvent ils se taisent.
Evidemment, Casparo aimerait savoir pourquoi ce maître en origami a tout quitté du jour au lendemain pour aller en Italie. Mais, il sait que « toute beauté a sa part d'ombre », alors il attend le bon moment pour poser sa question…
Ce premier roman de Jean-Marc Ceci est un conte poétique d'une grande beauté : chaque mot, chaque virgule, chaque silence est à sa place. La description quasi documentaire de la fabrication du washi est un véritable enchantement : les gestes sont minutieusement décrits et l'on a l'impression de se trouver dans la pièce où l'artisan fabrique le papier. de même, toute la philosophie zen liée au pliage du papier est fascinante. On sort de cette lecture comme apaisé par la beauté du monde et des choses que l'auteur déploie devant nous. L'humour de l'auteur, présent ici et là, achève de nous enchanter…
Connaissez-vous la légende des « mille grues » ? Savez-vous ce qu'est « le pli vallée » et « le pli montagne » ?
Ouvrez le livre de Jean-Marc Ceci, dépliez-vous et laissez-vous aller…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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C' est un petit livret plus qu'un livre. A peine 157 pages. A peine 20 lignes par page. Au bas mot. Pas un mot plus haut que l'autre. On respire. On contemple. On réfléchit. On se tait. On écoute et on voit.
Mr Origami est passé Maître dans la fabrication du papier Washi qu'il fabrique à partir des tiges de kõzo, un mûrier du Japon à feuillage caduc dont il a importé et implanté les pousses en Toscane. Pourquoi l ‘Italie ? Pour y chercher la femme aimée entr'aperçue et perdue.

« Lorsque l'hiver arrive, Maître Kurogiku va dans son jardin et coupe des tiges de kõzo. Il les réunit en fagots et les place en position verticale dans un bain de vapeur pour les ramollir et recueillir plus facilement les écorces.,il laisse les écorces sécher puis en ôte les dernières impuretés brunâtres. Il pose les écorces sur le sol-ou la neige s'il y en a- pour les blanchir au soleil. Malgré le froid de l'hiver, Maître Kurogiku lave les écorces dans un bain d'eau de rivière glaciale. Pendant plusieurs jours. Ensuite il les plonge dans une casserole d'eau de rivière bouillante jusqu'à ce qu'elles soient ramollies. Malgré le froid de l hiver, Maître Kurogiku lave à nouveau les écorces dans une petite bassine d'eau de rivière glaciale. Il procède avec minutie. A genoux. Écorce après écorce. Pour en ôter les dernières impuretés. Ce processus demande du temps et de la patience. »

On l ‘a compris, ce petit bijou est une leçon de vie. On y croise Elsa, la signorina Tchao, Ima la chatte lascive et Casparo, le vagabond qui rêve de fabriquer une montre compliquée. C'est un conte intemporel, quelques pages zazen qui lissent nos pensées, les épurent sur du papier immaculé patiemment séché au soleil de la vie, pour en faire des graines de poésie, puis des origamis de sagesse.
En ces temps de pandémie, d'individualisme forcené, de terrorisme sanitaire, de brouillard médiatique et de bourrage de crâne, Mr Origami, alias Maître Kurogiku, est un baume apaisant sur la plaie de nos doutes.

A lire et à relire parce que la vie, c' est simple comme bonjour. Et tout le reste n'est que vacuité.
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Une envie d'une petite pause littéraire, une envie de découvrir un art japonais, une envie d'une réflexion philosophique sur la vie. Ne cherchez plus c'est dans ce petit roman, depaysant, écrit comme des haïkus, un premier roman qui se laisse dévorer en peu de temps, à découvrir.
Merci à Babelio et aux editions Gallimard
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Très beau livre que ce premier roman de Jean-Marc Ceci, un auteur italo-belge qui écrit comme un Japonais. le texte est tout en simplicité, en délicatesse et en légèreté.

A travers l'histoire de la rencontre entre Casparo, un jeune homme qui veut construire la montre la plus compliquée du monde et Monsieur Origami, grand spécialiste des origami, qui a quitté le Japon cinquante ans plus tôt, l'auteur aborde l'histoire récente du Japon, la technique de l'origami, … et émaille le tout de réflexions sur le temps, la profondeur de la vie, la vacuité de la beauté, le tout dans une approche très orientale, teintée de fatalisme tout nippon ...

L'écriture est épurée, aérée, économe et offre un véritable moment de silence, de repos, de répit dans le flux incessant d'images et le tapage médiatique ambiant. En dépit du peu de pages, c'est un livre qui ne se lit pas vite, qui se savoure lentement, un peu comme un bon vin. Un livre avec peu de mots, beaucoup de blancs et de silence (ou de vide diront certains …) que le lecteur est invité à remplir avec ses propres images, ses propres pensées, sa propre respiration.

Malgré ma tendance de lectrice boulimique, j'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman. Et à le relire, car oui c'est le genre de livre qu'on tient toujours sous la main et dans lequel on se replonge avec plaisir …
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Cet OVNI littéraire – on ne peut pas vraiment parler de roman – se déguste comme une gourmandise, avec un plaisir intense et avec l'envie d'en reprendre une fois terminé. C'est que Jean-Marc Ceci a trouvé une forme de littérature très originale, à la fois proche du haïku par sa construction codifiée et du bréviaire zen par sa philosophie. Pour le résumer, on pourrait se reporter à la page 20 :
« Maître Kurogiku quitte le Japon à l'âge de vingt ans.
Avant de partir, son père l'invite au chadò, la cérémonie traditionnelle du thé.
Il lui donne un bout de papier plié.
Un origami.
Il représente une grue. »
Si on prend soin de déplier cette page vingt, on y retrouvera tout le livre. On saura que Kurogiku est Maître dans l'art de fabriquer du papier à partir du kòzo, le mûrier à papier, papier appelé washi qui sert à la confection des origamis ; on comprendra que c'est à cause du visage d'une Italienne rencontrée dans son village qu'il décidera de partir ; que c'est un déchirement pour son père de voir s'envoler son fils ; qu'il va alors lui confier ce qu'il a du plus précieux.
Après avoir appris tout cela, on peut à nouveau déplier toutes ces histoires pour en découvrir d'autres aspects.
On retrouvera alors trois plants de kòzo dans les bagages de Maître Kurogiku ; on apprendra tout de la manière de fabriquer le washi ; on découvrira les règles de l'origami. Des règles simples qui rendent «l'exercice de l'art compliqué». le déchirement y est, par exemple, interdit ; qu'il existe une légende autour de la grue en origami.
On l'aura compris, ce récit peut, en se dépliant encore plusieurs fois, révéler encore bien davantage. Nous entraînant vers la tragédie d'Hiroshima, vers la culpabilité d'un père, vers des rencontres au bout d'un long voyage, vers la façon d'apprendre et de transmettre, vers une philosophie qui nous expliquent que «les êtres et les choses appartiennent à ceux qui s'en occupent.», qu'«on ne peut comprendre où l'on va si l'on se sait d'où l'on vient.» et que cette quête peut prendre toute une vie.
En dépliant ce livre, prenez bien soin de goûter à chaque page. Attardez-vous nous seulement à la quête de Maître Kurogiku, mais aussi à celle de son père, de son ami horloger qui aimerait rassembler en une montre tout le temps, d'Elsa qui les accompagne. En fouillant un peu, vous verrez alors un nouveau prodige : de nouvelles connaissances, d'autres émotions apparaissent… accompagnées d'une furieuse envie de relire encore chaque page, de repartir sur les pas de Monsieur Origami. Un livre magnifique de simplicité et de profondeur.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un livre empreint de sérénité, qui va à l'essentiel on y découvre que l'origami n'est pas un loisir mais un acte philosophique qui nous fait réfléchir. C'est une voie reposante pour combattre l'agitation du monde d'aujourd'hui. Une lecture " à déplier", un origami, dont le sens riche et complexe ne peut être saisi qu'après avoir dépassé l'apparente simplicité des phrases. Prenez le temps de goûter à l'allégorie de la montre, vous ne serez pas déçus.
Bonne lecture.
Lisa
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Une histoire toute simple – A 20 ans, Kurogiku quitte son Japon natal à la recherche d'une belle italienne à la chevelure couleur de geai, aperçue par la fenêtre. Il ne sait rien d'elle, juste ce mot Ciao, lancé dans la rue. Il part en Italie, avec pour seule fortune 3 graines de Kôzo, le mûrier à papier dont l'écorce sert à la fabrication du Washi, le papier japonais. 40 ans plus tard, devenu Maître Kurogiku, il perpétue ce savoir-faire ancestral, dans la ruine qu'il habite depuis son arrivée en Italie. Un jour, un jeune homme lui demande l'hospitalité, commence entre eux une relation faite de respect, de contemplation et de peu de mots.

Un très court premier roman, tout plein de zénitude, de dépouillement, de silence, de bon sens, de poésie, d'harmonie. 158 pages, 3 parties construites comme de longs haïkus.
Lien : http://www.levoyagedelola.com
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Voici un livre plein d'espace, de par sa mise en page, son texte épuré, les phrases courtes, les silences... de quoi respirer en profondeur pendant qu'on accompagne Maître Kurogiko, Casparo et Elsa dans cette initiation au zazen, à la fabrication du papier washi et à la quête de l'équilibre avec le monde. le ciel bleu de la Toscane donne de l'ampleur au souffle. Un récit simple au sens positif du terme et bienfaisant.
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Roman qui s'apparente à un petit conte esthétique et philosophique, Monsieur Origami fait partie de ces livres dont on a immédiatement envie de partager le ravissement de la lecture mais aussi de ne pas trop en dire, juste en suggérer le bel attrait (je ne sais si j'y parviendrais ici), pour pouvoir garder toute la petite magie qui opère encore en soi.

Appelé Monsieur Origami par les habitants du village de Toscane où il est venu s'installer à l'âge de vingt ans, Kurogiku, loin de son Japon natal, vit avec au fond de lui un secret espoir : celui de retrouver la belle inconnue qui un jour, il y a quarante ans de cela, traversa sa vie comme un songe. Elle est italienne, elle était ce jour-là d'une beauté sombre et envoûtante. «Cette femme m'apporte un prétexte à défaut d'une raison» se rappelle-t-il.

Autre fait particulier : Kurogiku est arrivé en Europe avec dans ses bagages les pousses d'un arbre nommé le Kozo, le mûrier à papier. Quelques années plus tard, il en extraira le Washi, matériau rare et essentiel à l'art de... l'Origami.
Un jour, vient à lui un jeune homme. Horloger de formation, il se prénomme Casparo. La méfiance réciproque de leur première rencontre passée, les deux hommes vont peu à peu apprendre à se connaître. Et la lumière se faire sur l'histoire de Kurogiku.
A la pratique assidue de l'art de l'Origami (de Oru «plier» et de Kami «papier») de Kurogiku, Casparo va répondre de son ambition d'inventer une montre «à complications», un système intégrant en lui seul toutes les mesures du temps existantes.
Kirogiku va alors lui suggérer : «À quoi sert-il d'avoir si être nous manque».
Étrange, jamais très loin d'eux, la présence discrète d'une femme. Elle se prénomme Elsa. Qui est-elle vraiment ?

Monsieur Origami de Jean-Luc Ceci est un roman très particulier. le texte n'y est pas abondant. L'intrigue impose un rythme au lecteur : celui-ci s'agrémente de variations plus ou moins lentes, se ponctue de silences, comme une respiration apaisée.

Avec une saisissante maîtrise dans le choix des mots et une belle connaissance des coutumes du Japon (l'Origami, la culture zen), l'auteur fait se confondre la passion (l'amour) avec la raison (la métaphysique), délivrant au travers de ses personnages une belle méditation sur le temps qui passe, la mémoire que nous en conservons, sur l'évanescence et l'irréductibilité des êtres et des choses.

Monsieur Origami est un beau roman, tout simplement lumineux. 
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