Turbulences

Lire cet ouvrage n'est pas un acte anodin, le monde de Cécile Césaire Lanoix vous accueille au creux de ses nouvelles, mais laissera très certainement des traces dans votre propre univers.
C'est d'abord la conteuse qui vous invite, la pédagogue qui vous transmet des savoirs, l'humaniste qui vous enseigne la diversité de l'être, la philosophe qui vous soumet les questions fondamentales qui font débat au plus profond de notre réalité quotidienne.
Vous vous laisserez capter, voire capturer par ses histoires, dans leur apparente simplicité. Ne vous fiez justement pas aux apparences.
C'est de cette manière que l'auteure vous initiera subtilement à la connaissance de l'âme humaine ainsi qu'aux travers de nos contemporains, sans pour autant se départir de sa bienveillante neutralité.
Suivez le fil d'Ariane que la conteuse laisse tout au long de ce parcours, vous verrez que chaque mot a sa raison d'être et que la réalité peut quelquefois se jouer de nous.
Peut-être saurez-vous percevoir les différents niveaux de réflexion à développer à partir des thématiques abordées. Quel que soit votre âge, vous trouverez certainement la matière nourricière, la « substantifique moelle » nécessaire à votre lecture.

Des vies qui vont à l'encontre du monde. Des rêves. Des idées. Sept histoires présentant l'humain dans toute sa force. Dans toute son humilité. C'est ainsi que plein pied, nous entrons dans l'histoire de ces hommes. de ces femmes au destin loin de ce que l'on peut imaginer.

Turbulences... Contrairement au titre, ce recueil est un concentré de forte douceur. D'une immense tendresse; Des vies qui peuvent ressembler à celles de tout un chacun. Des histoires à travers un kaléidoscope d'images et d'émotions. Des bouts de vie racontées avec une grande simplicité. Une grande sensibilité. Chaque récit déclenche une crise de fous rires. un brin de nostalgie. Une auréole de tendresse. Un regard dans le vague avec un sourire flottant sur les lèvres. Invitant à continuer la lecture avec gourmandise.

Au fur et à mesure d'une lecture addictive, nous découvrons l'univers de Monsieur & Madame Tout le monde. A travers la magie des mots. La lecture s'est faite d'une traite dès la première phrase lue. Turbulences est un recueil d'une grande force. D'une grande beauté. Dont les récits se font dans une grande simplicité. Les chutes sont spectaculaires. C'est un recueil de nouvelles qui invite au dépaysement.  A la découverte. Par le biais de la poésie des mots. La magie des descriptions. La forte simplicité des descriptions. C'est un recueil qui se savoure mot par mot. Page par page. Pour le plaisir de ces vies contées.

Sept nouvelles à déguster avec gourmandise. Cécile Césaire Lanoix nous entraîne dans des univers quotidiens où émergent l'étrangeté, voire l'inquiétant. Comme l'écrit Patrick Lanoix dans sa préface :

« Suivez le fil d'Ariane que la conteuse laisse tout au long de ce parcours, vous verrez que chaque mot a sa raison d'être et que la réalité peut quelquefois se jouer de nous ».

Parmi les sept nouvelles de ce recueil, j'ai beaucoup aimé « L'autre monde », une histoire basée sur un voyage dans le passé. Sujet qui fait beaucoup fantasmer mais qui ici se mêle d'émotion avec cette lettre d'une nièce à son oncle à remettre dans le passé. On sait que dans ce genre d'histoire le retour vers le présent est souvent problématique, mais Cécile Césaire Lanoix a su résoudre ce problème par une élégante pirouette.

Un petit mot aussi sur « La maison à 1 € », la nouvelle qui ouvre le recueil et qui est très bien menée : une maison qui sait choisir ses occupants et réserve de drôle de situations aux personnes qu'elle n'aime pas.

N'ayons plus peur des turbulences : elles peuvent nous ouvrir de nouveaux horizons !

Un recueil dans la lignée du précédent, "Drôles d'histoires", avec 7 courtes nouvelles dans un genre littéraire qu'affectionne à juste titre l'auteur car il lui convient bien. On retrouve son style, sobre et simple, peut-être encore plus précis, son goût pour la mise en scène d'instants de vie insolites, parfois à la limite du fantastique. Ma préférée, c'est la 6e, avec sa chute mailicieuse et tendre à la fois.
Lien : https://www.yrle.com/nic