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Henri L. P. Astor (Traducteur)
EAN : 9782070707720
266 pages
Gallimard (10/11/1989)
3.59/5   45 notes
Résumé :
L'auteur de ce livre est l'un des plus brillants représentants de la littérature espagnole contemporaine. La ruche, qui a obtenu un grand succès dans tous les pays de langue espagnole, est-elle un roman ? Une série d'instantanés plutôt - de flashes - dont l'ensemble constitue un document extraordinaire sur le Madrid de 1942. Une "histoire" ? Non, mais cent histoires entrecroisées dont les personnages passent tour à tour ou simultanément devant l'objectif. Ce n'est q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Assez bizarrement, ce livre m'a fait penser à Verre cassé de Alain Mabanckou. Enfin, pas si étonnant que cela, me direz-vous, puisque dans les deux cas, les auteurs nous narrent, à travers des discussions de bar, le profil social et politique de leur époque. Sauf que si un des deux a inspiré l'autre, c'est forcément Camilo José Cela, la muse, car son livre a été édité bien avant, en 1953.

Les anecdotes qu'il nous offre se situent une bonne dizaine d'années plus tôt. Franco a pris le pouvoir -il ne faut pas oublier que Cela a été franquiste avant de tourner casaque et le livre se situe dans un subtil entre-deux- et l'armée allemande commence à connaître des revers au grand dam des Madrilènes protagonistes de ce livre. Ceci dit, la plupart, qu'ils soient aristocrates ou filles immigrées de la campagne, mangent le diable par la queue.

Camilo José Cela rend compte en tout cas de manière édifiante de la ségrégation de classes dans cette Espagne de l'après-guerre civile.

Un livre à lire à coup sûr comme étant un classique de la littérature espagnole du 20e siècle, plus que pour le coup de coeur qu'il procurerait.
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La Colmena
Traduction : Henri L. P. Astor
Préface : José María Castellet

ISBN : 9782070707720

Le nombre de personnages que l'on voit ou dont on entend parler dans "La Ruche" a toujours fait sinon polémique, certains ergotant avec plus ou moins de mauvaise foi sur leur nombre précis, en tous cas plongé le lecteur digne de ce nom dans une phase de béatitude admirative ... ou agacée. Mais attention ! "La Ruche" est bien un roman, axé sur cinq chapitres et un épilogue, lesquels se présentent un peu comme des alvéoles. Dans chacune d'elles, un groupe de personnages (principaux, secondaires ou simples utilités) dont beaucoup se croisent et s'entrecroisent avec les occupants des cinq autres alvéoles, la première marquant le début du livre dans le café que tient doña Rosa, veuve, obèse, barbichue, grande gueule, plutôt stricte en affaires mais dans le fond assez sympathique. Chien qui aboie ne mord pas, dit-on et, dans le cas de doña Rosa, c'est vrai que, si elle s'étrangle d'aboiements du début jusqu'à la fin de la journée, au point que toute sa clientèle se trouve toute perdue lorsque, d'aventure, la terrible femme ne se risque qu'à quelques mots amers et à quelques ricanements de l'ouverture jusqu'à la fermeture de son établissement, elle mord rarement. Parfois, elle fait suivre un client qui n'a pas payé ou s'est montré malpoli (enfin, selon elle) par l'un de ses serveurs afin qu'il règle l'affaire mais en général, ledit serveur, tout en racontant la façon épouvantable dont il a roué de coups le malotru et l'a pratiquement laissé fin prêt pour les Urgences, s'est contenté de suivre un peu le réprouvé en question en échangeant au besoin avec lui une cigarette ...

"La Ruche", c'est comme la Vie et, forcément, comme dans l'existence, on y trouve de tout . Des thèmes comme l'homosexualité par exemple (avec la mère de l'un des membres du couple gay que l'on retrouve étranglée dans son lit, une serviette éponge autour du cou), les relations sexuelles souvent adultères ou illicites au regard de la Loi mais clairement explicites à ceux du lecteur, et plus encore les mutations qui bouleversent la société madrilène de l'époque (l'action se situe en 1942) au lendemain de la Guerre civile, alors que les Allemands tiennent toujours dans les steppes russo-asiatiques, allaient donc interdire de parution ce roman-clef de son auteur dans son pays natal jusqu'en 1963. Et c'est "en exil", en 1951, que "La Ruche" fut éditée pour la première fois, à Buenos Aires, en Argentine, avec un succès immédiat.

Ignoré par la plupart des lecteurs français qui ne lisent que les best-sellers ou les nouveautés, même si celles-ci ne valent pas grand chose, José Camilo Cela, qui s'était déjà fait remarquer avec "La Famille de Pascual Duarte" quelques années plus tôt, est l'un de ces auteurs qui, bien qu'ayant accepté de vivre sous Franco, entendait écrire comme il le désirait et faire renaître une littérature espagnole qui, depuis la Génération de 1898 (grosso modo), avec des auteurs comme, par exemple, Pío Baroja, faisait désormais, et malgré l'éclat sans conteste de sa jeunesse passée, plus du "sur-place" qu'autre chose. le plus étonnant, et ce qui prouve sans doute le mieux la valeur de cet écrivain, c'est qu'il y est parvenu et que des auteurs contemporains, de langue ibérique ou pas, le saluent comme un maître.

Dans "La Ruche" (moins toutefois que dans "La Famille de Pascual Duarte"), le récit demeure assez linéaire et l'auteur ne cherche visiblement pas à imposer un style particulièrement déconstruit ou novateur. Il prend ses personnages, leur donne vie et les fait nous raconter l'histoire d'une Espagne déboussolée, qui se cherche encore (et se cherchera encore longtemps). Dans le viseur de l'écrivain, les gens de la petite bourgeoisie et des classes moyennes inférieures, pauvres, voire très pauvres. Cela, qui en a vu d'autres à cette époque, n'hésite pas à nous évoquer le trafic d'enfants qui se fait par exemple dans la capitale. Si le petit gitano de six ans qui danse jusqu'à 2 heures du matin par les rues pour pouvoir consommer son seul "repas" de la journée dans une gargote d'habitués avant de s'étendre sur le trottoir, sous un pont, avec d'autres membres de sa "famille" gitane et de repartir, dès sept heures le lendemain, pour retourner chanter, danser - et gagner sa pauvre petite existence - sait se méfier des messieurs trop gentils, il n'en est pas de même pour tous. Et puis, la Guerre est passée par là. Beaucoup d'orphelins sont restés sur le pavé ou à la charge d'un parent souvent pauvre qui finit par les vendre à un réseau, voire à un notable, telle la petite fille, Cristina, que sa tante vend tout simplement à un riche médecin pédophile dont on peut penser qu'il dirige lui-même une filière dont il entend faire profiter à bon prix ses "amis."

Dans cette Espagne où Franco, certes, l'a emporté mais dans cet univers qui vit toujours de tickets de rationnement et où la stabilité demeure encore menacée par la Seconde guerre mondiale, demain est loin d'être sûr. On ne sait plus trop qui est qui, le travail est rare, l'argent encore plus et, si l'on vend les enfants, les femmes (et les hommes) n'hésitent pas à se prostituer. Il y a bien quelques privilégiés mais ils sont rares. Ainsi, nous croiserons peu de représentants de la classe ouvrière et encore moins de notables vraiment riches. Ceux que nous a dénichés l'auteur sont, eux aussi, sur la corde raide. Ils le savent et se doivent tout de même de travailler même si leur situation financière est moins inquiétante que celle, par exemple, de Melle Elvira, une cliente de doña Rosa qui, grâce au ciel, a su gagner la sympathie de la patronne de café. Songez que, très, trop souvent, le "dîner" de Melle Elvira, qu'elle prend en lisant quelques pages des "Mystères de Paris" d'Eugène Sue, ne se compose que de quelques châtaignes chaudes ou tièdes, seul aliment consistant qu'elle ait pu s'acheter auprès d'une marchande des rues. Tout ça dans une chambre si peu chauffée que la malheureuse entasse tous ses vêtements sur le lit pour pouvoir dormir un peu ...

Oh ! rassurez-vous, Camilo José Cela est à dix-mille lieues du pathos ou du mélo . Lui, il raconte. Aussi simplement que possible. Avec des touches d'ironie qui aident à faire passer l'affaire, soit en soulignant le désespoir de l'époque, soit en le tournant en ridicule. Avec réalisme aussi, mais un réalisme qui ne frôle jamais les périlleux abîmes de l'excès. de temps à autre, il donne la parole à l'un de ses personnages principaux en nous invitant, pour un temps, dans ses pensées les plus intimes. Mais c'est assez rare sauf, peut-être, en ce qui concerne Manuel Marco, notre "fil rouge" qui se glisse d'alvéole en alvéole, poète et anarchiste, bien entendu mais qui se garde en principe de faire de la politique. Enfin, c'est ce qu'il affirme . Pourtant, un soir, dans la nuit madrilène, il subit un contrôle d'identité et, sans que Cela se montre vraiment précis sur la question, à partir de là, il devient comme un homme traqué qui fait les manchettes des journaux.

Mais pourquoi ? Pour le meurtre de doña Margot, la mère du quinquagénaire homosexuel - avec laquelle il ne semble pourtant n'avoir jamais entretenu de rapports ? Ou parce que le policier de la veille, prêt à faire du zèle ou tout à fait de bonne foi, le soupçonne d'amitiés "rouges" ?

Il y a des ellipses dans "La Ruche", ellipses probablement souhaitées par son auteur. Deux ou trois personnages apparaissent, qui donnent l'impression de devoir par la suite tenir leur partie, mais qu'on ne reverra plus dès la moitié du livre sans savoir dans quels gouffres elles ont disparu. On les croirait surtout destinées à renforcer ce climat ambigu, glauque, dangereux (pour tous, sauf pour les "huiles", et encore y avait-il des rivalités au sein même des gouvernants) que Cela nous dépeint sans avoir vraiment l'air d'y toucher. On croirait qu'il était là par hasard, qu'il a vu par hasard et qu'il a pris des notes parce qu'un écrivain, c'est plus fort que lui, tout lui fait bois.

Aux admirateurs, aux simples connaisseurs de la littérature espagnole et hispanique et de toute la culture qu'elle recouvre, "La Ruche" est un livre que je recommanderai avec enthousiasme de déguster dans les règles. Après tout, ce "Petit Tour du Monde Par Les Livres" est fait pour ça : découvrir des auteurs pour nous inconnus mais qui ont laissé leur empreinte, qu'on l'apprécie ou pas, dans l'univers littéraire de leur pays. Or José Camilo Cela est sans conteste l'un des chefs de file de cette littérature hispanophone qui va se régénérer après la Guerre civile, grâce et malgré le Franquisme, régime ô combien ambigu, nous le découvrons de plus en plus aujourd'hui, avec le recul dont le Temps et L Histoire patinent toute chose.

Ergo, si vous aimez l'Espagne, sa langue et le monde qu'elle a engendré hors du Vieux Continent, jetez un coup d'oeil à José Camilo Cela : il en vaut, croyez-moi, largement la peine. :o)
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Un livre étrange qui n'est pas à proprement parler un véritable roman. Mais qui est un ramassis de scènes qui se déroulent à Madrid en 1942. On y croise près de deux cents personnages qui ont tous plus ou moins un lien entre eux, d'où le titre "La ruche". L'atmosphère de ce livre est assez sordide car l'auteur nous plonge dans l'univers des maisons de passe, des mères maquerelles, de la prostitution. On y croise la misère, des marginaux, des oisifs, des parasites... et beaucoup gravitent autour du café de la richissime et antipathique dona Rosa.
Un texte coloré, amusant parfois, souvent grinçant et caustique. Un livre un peu confus du fait du nombre important de personnages qu'il renferme. Mais sa lecture n'est pas monotone. Une découverte intéressante.
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Le roman La ruche, du prix Nobel Camilo José Cela, me laisse une drôle d'impression et je ne peux pas dire qu'elle soit positive. Je n'ai pas accroché mais alors là, pas du tout. Trop de personnages, beaucoup trop. Et autant de situations différentes… Et pourtant, même si le roman choral n'est pas le type que j'affectionne particulièrement, je n'en suis pas à mon premier. Dans ce cas-ci, il me manquait une intrigue principale qui porte le roman sur ses épaules, qui rassemble tous ces personnages, qui donne un sens à l'ensemble. On peut toujours considérer La Ruche comme une critique sociale du Madrid des années 40, où on peut voir la misère des petites gens et l'oisiveté des plus fortunés, s'entrecroiser sans jamais vraiment se toucher. Bien sur, tous se retrouvent au café de doña Rosa, et puis le meurtre de doña Margot les affecte tous à leur façon. Plus j'écris, plus je crois que mon jugement est sévère mais il est difficile de se défaire d'une impression… et du sentiment de confusion qui a suivi. Peut-être que, si l'auteur s'était attardé plus longuement sur les premiers personnages présentés avant de sauter au suivant, j'aurais pu m'attacher à quelques uns et, conséquemment, m'intéresser à leurs aventures. Pourtant, ils étaient colorés, certains ont fini par sembler fascinants. Et que dire du style de l'auteur ! Un bon mélange d'humour (parfois décapant), de violence, alterné avec des descriptions réalistes (presque documentaires). Mais, lorsque je l'ai découvert, il était trop tard. À partir de là, j'avais commencé à compter les pages et les minutes que je mettais à terminer ce bouquin. Bref, un roman avec beaucoup de qualités mais qui reste, pour moi, une petite déception.
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"J'aimerais développer l'idée que l'homme sain n'a pas d'idées. Pour faire l'histoire, il faut ne pas avoir d'idées, comme pour faire fortune il est nécessaire de ne pas avoir de scrupules".
Voilà le principe que pose l'auteur en préface de la troisième édition, et qui se décline en effet dans cette ruche : un roman sans idées, peuplé d'hommes et de femmes sans idées, se contentant de s'agiter les uns les autres, sans scrupules souvent, sans orientation, sans guère d'espoir, comme des pièces d'un puzzle mouvant qui en délivre au final quand même une, de grande idée : le tableau d'une société mise à mal, déboussolée, racornie par des années de guerre et d'oppression, une société ayant perdu le sens et le désir et se raccrochant à quelques lambeaux de vie sans joie : qui à un cigare au fond d'un café, qui au bras d'un homme, qui à la piécette mendiée.
L'accès ne m'aura pas été immédiat à ce livre étrange constitué de centaines d'instantanés de vie dans le Madrid de 1942, tous très immersifs mais ne permettant pas de dégager spontanément de lignes de force, d'autant que l'auteur, factuel, cynique, souvent cruel et parfois tendre, ne guide pas la pensée. Et pourtant au fil des pages une sensation surgit et se déploie, celle d'un gâchis, d'une misère dénuée de sens, du spectacle d'une communauté engluée dans un bras mort de l'histoire et que l'on peine à imaginer repartir de l'avant.
En ce sens, cet étonnant roman est un témoignage magistral de la réalité des années franquistes, loin des livres d'histoire.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Note de la première édition

Mon roman " La Ruche", premier livre de la série " Chemins incertains ", n'est qu'un pâle et modeste reflet, qu'une ombre de la réalité quotidienne, de l'âpre, tendre et douloureuse réalité.

(...)Mon roman- pour des raisons particulières- a été publié en république Argentine ; je crois qu'un air nouveau- nouveau pour moi- fait du bien à la lettre imprimée.
L'architecture de mon livre est complexe, et m'a demandé beaucoup d'efforts. Il va de soi que mes difficultés proviennent aussi bien de cette complexité que de ma propre maladresse. L'action se déroule à Madrid- en 1942- au milieu d'un torrent- ou d'une ruche- , de gens qui parfois sont heureux, et parfois ne le sont pas- Ils ne défilent pas- entre ses pages m'en ont fait voir de toutes les couleurs au cours de cinq bonnes années. Si j'ai visé juste, ou si j'ai manqué la cible, c'est au lecteur de le dire.
Je ne sais si mon roman est réaliste, idéaliste, ou naturaliste ; si c'est un roman de mœurs , ou quoi que ce soit. D'ailleurs, je ne m'en préoccupe guère (...)
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[...] ... M. Suárez fit attendre le taxi devant la porte. Son déhanchement devenait badin. Il ajusta ses lorgnons et s'engouffra dans l'ascenseur. M. Suárez habitait avec sa mère, une femme déjà âgée, et ils s'entendaient si bien que, le soir, avant de se coucher, la dame allait le border et lui donnait sa bénédiction.

- "Tu es bien, fiston ?

- Très bien, mamie chérie.

- Alors, à demain, s'il plaît à Dieu. Couvre-toi bien, ne va pas prendre froid. Dors bien.

- Merci, ma petite maman, toi aussi ; fais-moi la bise.

- Tiens, mon fils ; n'oublie pas de réciter ta prière.

- Non, mamie. Bonsoir."

M. Suárez a environ cinquante ans ; sa mère, vingt ou vingt-deux de plus.

M. Suárez arriva au troisième, lettre C, sortit sa clef et ouvrit la porte. Il pensait changer de cravate, se coiffer soigneusement, se passer un peu d'eau-de-Cologne, inventer un pieux mensonge et s'en aller bien vite, toujours en taxi.

- "Mamie !"

La voix de M. Suárez hélant sa mère depuis la porte chaque fois qu'il entrait chez lui, faisait penser un peu à celle des Alpinistes du Tyrol qu'on voit dans les films.

- "Mamie !"

De la chambre de devant, où la lumière était allumée, personne ne répondit.

- "Mamie ! Mamie !"

M. Suárez commença à se sentir nerveux.

- "Mamie ! Mamie ! Oh ! mon Dieu ! Oh ! moi je n'entre pas ! Mamie !"

M. Suárez, poussé par une force assez bizarre, suivit le couloir. Cette force assez bizarre, c'était probablement la curiosité.

- "Mamie !"

M. Suárez, qui avait presque la main sur la poignée de la porte, fit marche arrière et s'enfuit en courant. Sur la porte il répéta encore :

- "Mamie ! Mamie !"

Puis il sentit que son coeur battait très fort et il redescendit l'escalier quatre à quatre.

- "Emmenez-moi à la Carrera de San Jerónimo, en face du Congrès." ... [...]
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Un chat se faufile entre les tables, un chat gris, luisant; un chat plein de santé et d'euphorie; un chat gonflé d'orgueil et de présomption. Il se fourre entre les jambes d'une dame et la dame sursaute.
- Chat du diable! Allez coucher!
L'homme à l'histoire sourit avec douceur.
- Mais, Madame, ce pauvre chat! Quel mal vous faisait-il donc?
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-Quelle époque, n'est-ce pas, Martin?
-Oui, Filo, quelle époque? Mais les choses s'arrangeront, tôt ou tard.
-Tu crois?
-N'en doute pas. Le progrès, c'est fatal, impossible à arrêter, c'est quelque chose qui a la force des marées.
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Doña Margot, les deux yeux grands ouverts, dormait du sommeil des justes à la Morgue, sur le marbre froid d’un des tables. Les morts de la Morgue n’ont pas l’air de personnes mortes, on dirait des mannequins assassinés, des marionnettes dont les fils sont cassés.
Un polichinelle égorgé est plus triste qu’un homme mort.
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