AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur De seuil en seuil (11)

AUJOURD'HUI ET DEMAIN

Ainsi je soutiens, pétrifié, le
lointain, où je t'emmenais.

Lavés
d'une pluie de sable les deux
trous à la limite inférieure du front.
A scruter,
tu y trouves l'ombre.

Battu
de marteaux soulevés en silence,
l'endroit
où l'oeil-aile m'a frôlé.

Derrière,
creusée dans le mur,
la marche où le souvenir est accroupi.

Ici
se distille, avec le don des nuits,
une voix
dans laquelle tu puises à boire.
Commenter  J’apprécie          100
Sept heures de nuit, sept ans de veille :
tu joues avec des haches,
couché dans l'ombre de cadavres dressés
- ô les arbres que tu n'abats pas ! -,
le faste des choses tues à la tête,
la vétille des mots aux pieds,
couché, tu joues avec des haches -
et comme elles enfin tu étincelles.
Commenter  J’apprécie          90
NUIT

Pierraille, éboulis. Et un bruit de tessons, grêle :
l'heure s'adresse à toi.

Echange d'yeux, enfin, à contretemps :
arrêtée sur l'image,
devenue bois,
la rétine _ :
le signe d'éternité.

Pensable :
là-haut, au milieu des poutrelles du monde,
stellaire,
le rouge de deux bouches.

Audible (avant le jour ?) : une pierre,
qui en prit une autre pour cible.
Commenter  J’apprécie          60
EN BAS

Rapatrié dans l'oubli,
le dialogue convivial de nos
yeux lents.

Rapatrié syllabe après syllabe, réparti
sur les dés aveugles le jour, vers quoi
se tend la main du joueur, grande,
dans l'éveil.

Et le trop de mes paroles :
déposé sur le petit
cristal dans le fardeau de ton silence.
Commenter  J’apprécie          60
SOUS UN TABLEAU

Houle de blés surplombée d'un vol de corbeaux.
De quel ciel le bleu? Celui d'en bas? D'en haut?
Flèche tardive, décochée depuis l'âme.
Sifflement plus fort. Fournaise plus proche. Les deux mondes.
Commenter  J’apprécie          50
On m'a dit qu'il y a
dans l'eau une pierre et un cercle
et sur l'eau un mot
qui dépose le cercle autour de la pierre.

J'ai vu mon peuplier descendre vers l'eau,
j'ai vu comment son bras agrippait les fonds,
j'ai vu ses racines vers le ciel implorer de la nuit.

Je ne l'ai pas poursuivi,
je n'ai ramassé que cette miette
qui a la forme de ton oeil et sa noblesse,
j'ai retiré de ton cou la chaîne des sentences,
j'en ai bordé la table où la miette fut posée.

Et n'ai plus vu mon peuplier.
(p. 13)
Commenter  J’apprécie          30
D’une clé qui change,
tu ouvres la maison où
tournoie la neige des choses tues.
Au gré du sang qui sourd
de ton oreille ou ton œil ou ta bouche,
ta clé change.

Ta clé change, le mot change,
qui peut partager la course des flocons.
Au gré du vent qui te repousse
La neige se roule autour du mot.
Commenter  J’apprécie          20
Figure double

Fais que ton œil dans la chambre soit une bougie,
ton regard une mèche,
fais-moi être assez aveugle
pour l'allumer.

Non.
Fais qu'autre chose soit.
Commenter  J’apprécie          20
Celui qui nous comptait les heures
compte encore.
Que peut-il bien compter, dis ?
Il compte, compte.

Il ne fera pas plus frais,
ni plus nuit,
ni plus humide.

Seul ce qui nous a aidés à guetter :
guette maintenant
pour soi.
Commenter  J’apprécie          10
L'INVITÉ



C'est bien avant le soir
qu'entre chez toi celui qui a échangé le salut avec l'obscurité.
Et bien avant le jour
qu'il s'éveille
et attise avant de partir un sommeil,
un sommeil résonnant de pas :
tu l'entends traverser à grandes enjambées les lointains
et lances au loin là-bas ton âme.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (34) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1219 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}