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Critique de Tandarica


Un des derniers recueils publiés du vivant de Paul Celan qui ne manque pas de cumuler un certain nombre de paradoxes. D'abord, Celan a écrit ses poèmes durant une période très difficile, marquée par des séjours en hôpital psychiatrique, mais il était très fier de l'oeuvre qui avait atteint une forme de densité, d'amplitude selon lui. C'est aussi une oeuvre cosmopolite où l'on croise les villes de Hambourg, Copenhague, Prague ou Mangalia où il s'est rendu avec Petre Solomon et Nina Cassian, des amis roumains. L'allemand employé par Celan, du fait de sa polysémie et de l'usage érudit extrêmement travaillé des mots composés, souples dans la langue de Goethe, est toutefois intraduisible. Jean-Pierre Lefebvre a eu recours aux notes, sans doute bien plus étendues que le texte, dont beaucoup très intéressantes (Rosa Luxemburg et les buffles de Roumanie pour le poème "Coagula" par exemple). Par-delà mes lacunes, j'ai regardé souvent l'allemand, puisque, il n'est pas inutile de le rappeler, il s'agit d'une édition bilingue. Celan avait indéniablement raison d'être fier, même si son impeccable technique le rendait plus hermétique. Il a laissé la clé de son recueil dans le poème "Un vacarme" : "C'est/la vérité même qui/est entrée/parmi les hommes/ au beau milieu/des bourrasques de métaphores". Rien que le titre, "Atemwende", "La Renverse du souffle", changement de respiration, la bourrasque du souffle métaphore, vacarme de la respiration qui renverse tout. Germanophone né roumain dans une ville aujourd'hui ukrainienne puis résident français (sa nationalité?), pour Celan le changement c'était (!) tout le temps, comme il respirait jusqu'au... dernier souffle.
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