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Citations sur Rigodon (28)

Je vais me détendre, c'en est trop...drring !...une autre sonnette ! Le Figaro ! Mon habituel ! Comme il tombe pile...ma détente, sa nécrologie...mon nanan ! comment les gens riches peuvent vivre vieux, et si heureux !...incroyable !...en leurs châteaux, rappelés à Dieu! 80...90...100 ans ! bénis au possible...Grands-croix de tout ! et Saint-Sépulcre !...et ces funérailles du tonnerre...oints, ointes, Evêque, Préfet, Syndicats et le Diable lui-même dans son tilbury…
Mon Figaro, ma détente !...
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Juste au moment, les chandelles, les vertes !... de partout, de tous les nuages... vous connaissez... les « avertisseuses »... ensuite la routine, les « blanches » ... et puis les bombes... vous avez eu bien de la veine si ça ne vous est pas arrivé... nous, je ne sais plus combien de fois... drame comique à récapituler... Montmartre... Sartrouville... Saint-Jean-d'Angély... Francfort... etc... Berlin... que même ici Meudon vingt-cinq ans plus tard j'ai un trou de cratère, un effondrement très traître juste devant porte du jardin, que tous les voisins disent que c'est moi, que c'est temps qu'on me chasse, qu'ils pétitionnent que la Préfecture fasse quelque chose !... oh je me moque pas, je me rends compte qu'Attila était que petite bière lui et son herbe qui poussait plus... moi c'est des cratères, où je me trouve !... partout je m'amène tout tourne pourri, sol et végétaux et bétail... les êtres humains rien qu'à me voir perdent envie de tout, bibine et manger et sommeil... voilà où c'en est !... quand je pense que cet effondrement très traître juste à la porte de mon jardin provient, je sais qu'on me croira pas, du bombardement de Renault... je l'ai vu, je sais, nous étions là-haut à Montmartre, exactement rue Girardon, au coin vous savez, pas au diable !... n'empêche que dans mille ans encore tous les blancs, tous, devenus jaunes, « superbrasilias », n'importe quel effondrement en Mars, la Lune, ou la petite Ourse, ça sera encore tout de ma faute !... je suis prêt !...
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[...] ... La Vigue se lève ... les bras en croix ... la tête tombante ... çà y est ! ... le Christ ! ...

- "Commandant, je ne peux plus bouger ! ... je ne peux plus aller ! ... tuez-moi ! tuez-moi ! ..."

Plein de sanglots ...

- "Non, certainement ! ... pas vous monsieur Le Vigan ! au moins pas tout de suite ! ... vous vous vouliez partir au Sud, je crois ... vous toujours au Sud !"

Comment le savait-il ?

- "Oh, oui commandant ! ... Rome ! ... Rome ! ..."

Ils étaient d'accord ...

- "Demain monsieur Le Vigan ... par le Brenner ... Rome ! voulez-vous ?"

Oh et comment ! ... la joie dans les larmes ... tout de suite ! ...

- "Ah Ferdinand ! et toi Lili ! pardonnez-moi ! je n'en pouvais plus ! ... j'avais demandé déjà ... là-haut !"

Il nous avait doublé ! la vache ! ... d'où il avait demandé ? ... à qui ?

- "A Harras !

- Eh bien saloperie t'aurais pu un peu ...

- Seul, Ferdinand ! ... Je voulais être seul ! tu me comprends ? ... vous me pardonnerez ! ...

- Seul à Rome ?

- Oui Ferdine ! oui ! seul, il faut !"

Il reprend sa pose Christ ... devant nous, là ... les larmes, tout ... cette contrition, douleur à l'âme lui venait de loin ... je l'avais vu en transe à Grünwald avec ses mignonnes, les deux garces ... polonaises, vous vous souvenez ? qu'ils priaient ensemble, et tout ...

- "Tu garderas mon Bébert, Lili ? ... tu sais comme je l'aime ..."

Il étend le bras droit vers nous, au-dessus de nous ... très doucement ...

- "La Vigue, je vois tu nous bénis ..." [...]
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- Il n'a ni syntaxe, ni style ! il n'écrit plus rien ! il n'ose plus !

Ah, turpitude ! menterie éhontée !... plein de style que je suis ! que oui ! et pire !... bien plus ! que je les rendrai tous illisibles !... tous les autres ! flétrides impuissants ! pourris des prix et manifesses ! que je peux comploter bien tranquille, l'époque est à moi ! je suis le béni des Lettres ! qui m'imite pas existe pas !... simple !... allons ! que je regarde où nous sommes ! tonneaux éventrés, terrasses, pissotières inondées ! immense désespoir ! ah grands-croix de toutes les Légions, bons à lape, falsifis suprêmes !... pitié j'aurais si je pouvais mais je ne peux plus ! qu'ai-je à foutre de tous ces doléants ?
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Allons !... allons ! à notre chronique !... je vous perds encore, bel et bien... y a ma tête, la brique, vous savez... ce n'est pas une raison... je vous parlais photographies, du narcissisme, de l'arrogance des prémacchabs... oh, c'est bien simple ! pas que l'alcool, l'auto, les vacances... la photo a fait l'essentiel, fait remonter l'homme, toute l'espèce, à des siècles avant les cavernes... vous pouvez les voir tous les jours, photographiés, en transe cabotine, ouvrez votre journal habituel, que n'importe quel gorille aurait honte... des fresques rupestres aux Lumières, ça pourrait aller... tout à la main !... mais à présent regardez autour et dans votre journal habituel... ces bouilles à lunettes, à frisettes... je peux parler moi !... qu'ai tant à me faire pardonner !... mes trois points d'abord !... soi-disant renouveau du style !... Cousteau, l'Huma, Sartre, les Loges, l'Archevêque, s'en sont fait des maladies... et cent autres ! mille autres ! et qui s'en relèveront pas, jamais ! peuchère !... qu'en gigotent encore dans leurs tombes...
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Si on savait ce qui vous attend, on bougerait plus, on demanderait ni pont-levis ni porte...pas savoir est la force de l'homme et des animaux...
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vite, une conférence de presse, je convoque... je lis!...texte de Barjavel...

« Pour moi, le vingtième siècle ne compte jusqu'à présent qu'un novateur, c'est Ferdinand. Et je dirai même qu'un seul écrivain. J'espère que tu n'en seras pas froissé. Il est tellement au-dessus de nous. Qu'il soit torturé et persécuté est normal. C'est affreux d'écrire cela quand on pense que c'est un homme vivant, mais en même temps, à cause de sa grandeur, on ne peut s'empêcher de le considérer en dehors du temps et des contingences qui l'écrasent. Je crois profondément que plus un homme est grand, plus il s'expose à être blessé par tous. La tranquillité n'est que pour les médiocres, ceux dont la tête disparaît dans la foule. Céline voudrait revenir à Paris ou en France, et tu fais tout ce que tu peux pour l’aider, mais dis-toi bien ceci : où qu'il soit, il sera persécuté. Son désir de trouver la paix ailleurs qu'à l'endroit où il est, n'est qu'un rêve. Il ne trouvera la paix nulle part. Il sera persécuté jusqu'à la mort ; où qu'il aille. Et il le sait bien. Et il n'y peut rien, ni nous non plus. Nous pouvons seulement proclamer, à chaque occasion, qu'il est le plus grand, et encore en faisant cela nous attirons sur lui les haines décuplées des petits, des médiocres, des châtrés, de tous ceux qui crèvent de haine jalouse dès qu'on leur relève la tête pour leur montrer les sommets. Ils sont la multitude. »
Je m'attendais à un petit effet... aucun !... au contraire !
– Son Barjavel, oh, là ! là! aussi pourri que lui !... à la fosse avec !"
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D'abord il n'y a personne sauf nous... nous nous ne comptons pas... dans cette avenue jusqu'au beffroi, rien... pas un chat... ah, si !... Bébert !... Lili l'a sorti de son sac... il a déjà fait sa toilette... ses oreilles, ses pattes une à une, soigneusement... Bébert est pas le greffe souillon, puisqu'il a un moment dehors, à l'air, au jour, il profite... c'est pas l'Hilda, casquette framboise, sa gueule, ses cris, qui va le déranger !... Bébert sa toilette finie, replie ses pattes, se remet sa queue bien, en place, en boucle, et regarde loin, au loin... il ne nous regarde pas... digne, je dirais... la chef de gare, elle, est pas digne... elle s'en fout... elle en veut trop à son Siegfried !... je dis « son », j'en sais rien... toujours, ils se tutoient... ratatiné sur ce banc, ce qu'il veut lui : pas remuer !
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Il entend quelque chose... c'est vrai ! chutt ! chutt ! un train... poussif... loin encore et plein de fumée... chutt! ce doit être le Berlin-Rostock... depuis huit jours qu'il est annoncé... mais les billets ? je demande autour... y a plus de billets, plus de guichets, on monte comme ça... on payera plus tard, qu'ils disent... mais on monte comment ? là maintenant on le voit ce tortillard... il est tout en bois... cinq... six wagons... tout hérissés vous diriez par tout ce qui dépasse des fenêtres... des chenilles sont ainsi, hérissées... là vous voyez tout ce qui dépasse... cent bras, cent jambes... et des têtes !... et des fusils !... je connais des métros à craquer, des trains si combles que vous y glisseriez pas un doigt, mais là ce tortillard est si bourré, si hérissé de jambes, de bras, de têtes, que vous êtes forcé de rire... tout ce qui lui dépasse des carreaux... il s'approche... pchutt! pchutt! mais c'est pas tout !... immédiat après la loco, une plate-forme, un canon et des artilleurs...
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... parvenu un certain tournant, plus rien compte, que la rigolade et le cimetière...
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