3. LA LÉGENDE DE LA SÉPARATION
En ce temps-là, il y a bien longtemps, les hommes n'étaient
pas encore bien nombreux sur la terre. Non, ils n'étaient pas
nombreux, et toutes les familles de la tribu habitaient le même
grand village. Le Créateur avait fait les hommes, puis après eux
le gorille, et puis le singe, et puis les nains de la forêt, et puis
les autres animaux, et tous vivaient ensemble dans le même grand
village : la paix régnait parmi eux, et c'était Ndun qui les
commandait tous. Quand il y avait une palabre, soit entre les
hommes, soit entre les animaux, on comparaissait devant lui et il
jugeait avec sagesse, car il était vieux et prudent et ses frères
l'aidaient. Souvent le Créateur descendait au village et on lui
rendait les honneurs qui lui étaient dus, et il s'entretenait avec
Ndun. La paix régnait au village et le Créateur était content.
Bonnes sont les paroles des anciens !
Mais la dispute vint bientôt. Elle vint lorsque parmi les femmes
il y eut beaucoup de vieilles et qu'il y eut aussi beaucoup de
jeunes. En allant aux champs, les vieilles marchaient vite, vite,
et les jeunes devaient suivre. Arrivé aux plantations, il fallait
travailler, travailler beaucoup. Les vieilles chargeaient les jeunes,
et celles-ci s'en plaignaient ; mais leurs maris leur donnaient
tort et Ndun également.
Le travail est pour les femmes, pour toutes les femmes !
1. LA LÉGENDE DE LA CRÉATION
Quand les choses n'étaient pas encore, Mébère, le Créateur,
il a fait l'homme avec les terres d'argile. Il a pris l'argile et il a
façonné cela en homme. Cet homme a eu ainsi son commence-
ment, et il a commencé comme lézard. Ce lézard, Mébère l'a
placé dans un bassin d'eau de mer. Cinq jours, et voici: il a passé
cinq Jours avec lui dans ce bassin des eaux; et il l'avait mis dedans.
Sept jours; il fut dedans sept jours. Le huitième jour, Mébère
a été le regarder. Et voici, le lézard sort; et voici qu'il est dehors.
Mais c'est un homme. Et il dit au Créateur : Merci.
QUELQUES PROVERBES ENGOUDA
La vieillesse n’a pas de remède
L’œuf deviendra coq.
Celui qui épouse une belle, épouse les tourments.
L’indiscret ne garde secret que ce qu’il ignore.
Interview de : Pierre Corbucci
pour son livre : LA DISPARITION D'ARISTOTELES SARR
paru le 18 janvier 2024
Résumé du livre :
Un roman aux accents tragiques qui entraîne le lecteur au coeur de la forêt amazonienne dans le combat qui oppose l'humain à la nature.
Amérique du Sud, années 1920. Lieutenant du génie, Aristoteles Sarr est chargé d'aménager une piste d'atterrissage au coeur de la forêt amazonienne. le survol de cette zone jamais cartographiée doit permettre de prolonger le chemin de fer. Convaincu du bien-fondé de sa mission, le jeune lieutenant n'a pas conscience que la jungle est animée d'une vie propre, que ses ténèbres fourmillent de dangers, et qu'à vouloir dominer la nature, on a tôt fait de s'en attirer les foudres. Aux abords de l'extravagant palais de la Huanca, dernière enclave humaine avant l'inconnu, d'étranges disparitions se multiplient.
Un roman picaresque aux mille nuances de vert, aussi puissant qu'une tragédie antique.
Bio de l'auteur :
Pierre Corbucci est né en 1973. Après une enfance varoise, il étudie et enseigne l'histoire et la géographie avant de mettre sa plume au service de diverses agences de communication. Esprit curieux, mélomane avisé, voyageur alerte, il est toujours à l'affût de nouvelles histoires. Son goût marqué pour les littératures d'Amérique latine et le roman d'aventures lui donne envie d'explorer de nouveaux horizons littéraires. Fervent admirateur de Blaise Cendrars et de Gabriel García Márquez, il entraîne ses lecteurs aux confins de la jungle amazonienne à travers ce second roman.
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