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Moins fou et flamboyant que Moravagine, Dan Yack nous "emmène au bout du monde", comme le fait presque toujours ce bourlingueur de Cendrars...

Et cette fois, après une soirée bien avinée, trois artistes à la croisée des chemins et pleins de questions sur leur devenir artistique se font emmener par un mécène assez pompette lui aussi sur la banquise..rien de moins!

Après cette première partie où la narration adopte une stricte neutralité, c'est l'un des artistes, Dan Yack , sculpteur de son état, qui prend la plume et entreprend de rédiger sa confession. ...en même temps qu'il sculpte la banquise!!!

Rien que pour cette folie magnifique, le roman vaut le détour! Stalactites et icebergs garantis!
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"Et même maintenant que je voudrais tant parler, je ne sais pas comment dire que..."

Étrange objet que cette confession élusive en deux temps et innombrables mouvements. Avec ce roman "élastique", l'ami Blaise se crée un double, Dan Yack, milliardaire anglais, à la recherche d'un sens à sa vie.

Dans la première partie, "Le Plan de l'Aiguille", contée à la troisième personne à une cadence futuriste, notre héros fuit le monde et ses futilités, ici un chagrin d'amour. Il embarque dans son sillage trois artistes -un musicien syphilitique, un poète à la recherche du temps perdu et un sculpteur érotomane- avec lesquels il crée une phalange dysfonctionnelle sur un îlot de l'Antarctique. Happé par la vie, il fonde ensuite à Port-Déception (tout un programme) une utopique communauté de baleiniers qui vit en autarcie presque complète... Plus de mâles que de bien.

Hardiesse des images, surréalisme des situations,... Cendrars nous amuse gravement dans cette slapstick comedy où les bouffonneries chaplinesques se poivrent d'un cynisme désabusé. Ses descriptions des terres australes et de leurs colères fascinent, l'écrivain documentant sa fiction avec sagacité.

Avec "Les Confessions de Dan Yack", récit à la première personne, Cendrars donne la parole à son fac-similé d'encre : Dan Yack tente d'enregistrer sur les fragiles rouleaux d'un dictaphone quelques remembrances brumeuses. Il y divulgue également les notes secrètes de Mireille, une femme aimée aujourd'hui disparue. de divagations en repentances, le texte émeut davantage par ce qu'il tait que par ce qu'il révèle. Brûlures amoureuses et chagrins funestes.

On devine, à la lecture de cet émouvant palimpseste, nimbé de brumes bleues, des douleurs clandestines, des tourments indicibles. Moins flamboyantes que les autobiographies falsifiées que nous livrera le poète à la main coupée, Les confessions effleurent la vérité d'un homme.

Disparate, le roman, dans sa totalité, nous échappe tout comme Cendrars, insaisissable menteur. Tel le guesquel du roman, il donne autant de plaisir qu'il suscite d'amertume.

Ce livre, mélancolique, semble dissimulé dans le compartiment secret d'une oeuvre singulière : on le lit par effraction.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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J'aurais aimé aimé ma decouverte de Blaise Cendrars mais je ne suis jamais vraiment entré dans l'univers de Dan Yack.
Certes le personnage est fort intéressant et certes l'écriture le reflète bien.
Mais ce n'est pas pour moi et je me suis ennuyé, lisant même en sautant des lignes la dernière partie du livre.
Un auteur qui m'a échappé. Un autre Cendrars m'attend dans ma PAL. Une autre chance peut-être ?
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Blaise Cendrars crée des mythes.

Ses personnages, magnifiés par l'intensité de son écriture, prennent une consistance inégalable, et Dan Yack est sans doute celui de ses trois grands romans dont le héros atteint au plus près cette existence mythique. Cela tient avant tout à la construction narrative de ce livre, en deux parties bien distinctes, le Plan de l'Aiguille, récit à la troisième personne des aventures du personnage éponyme, de Saint-Pétersbourg à la Terre de Feu au début du siècle, puis Les Confessions de Dan Yack, enregistrées sur dictaphone par ce même personnage bien des années plus tard dans un chalet des Alpes. Entre les deux, la guerre, qui a tout changé, et qui est le point de bascule entre extériorité et intériorité, action et réflexion, burlesque et mélancolie.
Un roman double, contrepoint éclairant la vie sous deux angles bien distincts, émaillé de considérations sur l'art, l'amour, le cinéma, la vie moderne...
Et qui, à la façon des grandes figures mythiques, se referme en nous laissant une forte impression, celle d'une grandeur entrevue derrière la faiblesse et la trivialité, d'une lumière éclatante aussitôt étouffée, mais tout de même tangible, dans les mots de Cendrars...
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Ce qui renverse et qui différencie ce livre de tous les autres, c'est le vertige. le poète lucide raconte l'histoire d'un homme fougueux, solaire et aventureux qui hérite d'une fortune, et choisit de mettre le cap sur l'absolu sans se fixer de limite. Même si le début de la seconde partie est un peu déroutante, et que l'ensemble peut paraître décousu (l'ouvrage a été écrit sur une période d'une dizaine d'années), le livre garde une puissance évocatrice indépassable.
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Médité par Cendrars pendant une décennie, Dan Yack, initialement publié en deux volumes à quelques mois d'intervalle, est attendu en 1929 comme un des temps forts de l'année littéraire. Lancé à grand renfort de publicité, son second tome est si fortement pressenti pour le Goncourt que son éditeur fait imprimer en avance des bandeaux annonçant son élection — hélas, le Goncourt 1929 revient à Marcel Arland pour L'Ordre, Cendrars ne recevant qu'une seule voix.

Grand récit de formation souvent considéré comme le chef d'oeuvre romanesque de Cendrars, Dan Yack est un roman peuplé de doubles et marqué par les multiples renaissances symboliques de son héros, milliardaire excentrique qui se fait le mécène de trois artistes embarqués avec lui dans les frimas de l'Antarctique. Incarnation d'un homme moderne profondément transformé par l'expérience de la guerre, Dan Yack est aussi et surtout un reflet du poète, dont la quête artistique et le parcours amoureux deviennent matière romanesque, annonçant ainsi la période des grands textes autobiographiques.

Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
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Blaise CENDRARS fait partie de ces illustres écrivains dont on a entendu parler au moins une fois dans sa vie sans jamais lire aucune de ses oeuvres ou presque (à part peut-être quelques poèmes appris en primaire, et encore…).
Je ne suis pas sûr que Dan Yack soit le plus indiqué pour se plonger dans l'oeuvre dans l'auteur, car les premières pages sont pour le moins déroutantes. de même que les premières du Voyage au bout de la nuit m'avait rebuté une première fois. Mais il ne faut pas céder, il faut persister, prendre la peine de se plonger vraiment dans le texte pour le mériter pleinement. Car alors c'est un véritable délice intellectuel, et on voyage véritablement avec Dan Yack, on se retrouve à ses côtés à l'autre bout du monde, dans des terres a priori hostiles, près de l'antarctique, perdu dans des paysages qui ne sont pas sans rappeler le Sphinx des glaces de Jules VERNE, mais dans lequel la vie renaît. Car Dan Yack est un roman de paradoxes. Encore que… comme nous l'indique la longue introduction de Claude ROY, Dan Yack n'est pas un roman, mais la juxtaposition de deux textes a priori indépendants, écrits à quelques années d'intervalles. Et pourtant, quelle continuité dans ces confessions ! Comme si elles avaient été rédigées d'un seul trait !

Dans la première, le Plan de l'aiguille, on assiste à la folle expédition d'un milliardaire excentrique, richissime à l'insu de son plein gré ou plutôt suite à la disparition d'un oncle… Excentrique car avec lui tout se décide sur un coup de tête. Ainsi, suite à une déception amoureuse, et après avoir rencontré trois artistes suite à une soirée hautement alcoolisée (histoire de noyer son chagrin et sa peine…), le voilà qui les embarque, mécène, à l'autre bout du monde, dans une expédition qui ne laissera personne indemne, physiquement (on y perd son nez à force de le gratter dans ces rudes hivers) et psychologiquement (où l'auteur nous dépeint avec acuité le drame de la solitude ou plutôt de la trop longue promiscuité, même si dehors ce ne sont que des vastes étendues qui n'évoquent que la liberté…), si ce n'est notre héros qui se joue des dieux, et en profite pour monter une compagnie, et contribuer à faire le bonheur d'une petite centaine de personnes qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, alors qu'il a condamné ces « amis » qu'il a trop côtoyés…

(...)
Lien : http://www.iti1801.net/blog/..
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C'est le récit halluciné de ce voyage (très belle description d'un voyage en mer et de l'île avec ses paysages changeants selon le climat) et du séjour dont tout le monde espère réaliser l'oeuvre de sa vie mais dont tous ne reviendront pas indemnes et des relations entre des êtres qui ne se connaissent pas et n'ayant jamais connu des conditions de vie extrême. Très belle et longue digression sur le thême l'enfer ce sont les autres.....
A travers cette deuxième partie, y a t'il une volonté de rédemption pour Dan Yack, ou est-ce encore une volonté de flatter son orgueil ? Dan Yack cherche t'il aussi à mettre un terme à sa vie d'être humain sans destin ou volonté ?
Dans l'ensemble donc un récit, à la fois romancé, aussi à caractère autobiographique, d'aventures et d'êtres humains dont on cherche la finalité. Long livre à ne lire que par séquence pour mieux en apprécier le sel et l'originalité
Lien : http://passiondelecteur.over..
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test
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