Je lis souvent ce qu'écrivait Freddy, de la Chaux de Fond
quand j'ai envie de voyager sans mettre mes pieds l'un devant l'autre
quand j'ai envie de lire un si mauvais poète
mauvais poète parce qu'il n'avait pas la gueule de l'emploi
mais poète transporteur,
partons avec lui dans le transsibérien,
sur un steamer
ou bien dans une ruée vers l'or;
posons nous des questions sur la force de la poésie
la connaissance du monde et du destin
en 1913 - deux ans avant de perdre le bras droit durant la guerre -
il sait : et mes mains s'envolaient aussi
Cendrars visita des pays, des gens, des rêves,
tout voir, tout vivre je suis tous les visages
toujours rattachés à une histoire des mots
- ceux des autres, les siens aussi -
à Anvers où il clochardise seule l'épaisseur du petit volume que j'avais dans la poche (Les testaments de Villon) me séparait de mon compagnon et m'empêchait de devenir une parfaite canaille, comme lui…
Le poète voyageur qui déborde d'univers
Du catalogue de Leporello, des mille trois femmes de Dom Juan aux mille et trois clochers de Moscou.
Une vie d'écriture poétique à peine plus longue que celle d'Arthur - quelques années
Et puis des romans, des souvenirs des articles.
Et tous ses fils qui ont traîné sur les routes qu'il a ouvertes - Kerouac,
Chatwin, Duval,
Newby et mêmes les médiocres ou les mondains, tous ses fils.
On lira
Blaise Cendrars en mangeant son pâté d'olives, avec un vin rouge de pays
sur une terrasse dans un cabanon des Goudes
on écoutera Honegger; ses sonorités accompagnent les vers de
Cendrars dans mon esprit, et Pacific 231 avec la Prose du transsibérien et de la petite Jeanne de France
Les citations viennent de ses
poèmes, de ses livres de souvenirs et de ses romans
© Mermed
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