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EAN : 9782070363315
192 pages
Gallimard (08/05/1973)
3.73/5   1036 notes
Résumé :
Les discours se succèdent.
Le général Suter est absent, perdu dans sa rêverie.
Des tonnerres d'applaudissements ébranlent les voûtes de l'immense salle de spectacle. 10 000 voix clament son nom.
Suter n'entend pas.
Il joue nerveusement avec l'anneau qu'il porte au doigt, le tourne, le change de doigt et se répète à mi-voix l'inscription qu'il y a fait graver :
LE PREMIER OR — DÉCOUVERT EN JANVIER 1848
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Critiques, Analyses et Avis (111) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 1036 notes
Qu'est-ce qui est juste ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? C'est ce à quoi nous invite à réfléchir ce livre.
L'Or se présente sous la forme d'un bref roman, plutôt une sorte de biographie historique dédiée à un drôle d'énergumène, citoyen suisse, américain d'adoption, nommé Johann August Suter.

L'homme a véritablement existé. Il s'agit ni plus ni moins que du fondateur de la Californie moderne, du moins celle dont nous parle un écrivain comme Steinbeck dans ses nombreux romans sur une Californie regorgeant de fruits et de légumes, offrant du travail à tout le monde. (La Californie, comme nombre d'endroits idylliques sur la Terre, a beaucoup changé de visage depuis lors.)

Blaise Cendrars utilise un style assez sobre et sans détours mais parfois teinté de lyrisme, qui peut possiblement rappeler Saint-Exupéry, le tout découpé en de très brefs chapitres.

D'abord parti de rien, homme au passé un peu louche, comme de nombreux autres émigrants qui firent le choix des États-Unis naissants, Suter va faire fortune en faisant fructifier la vierge Californie (alors mexicaine) grâce au travail des Hawaïens et des Indiens. Il est presque déjà à la tête d'un empire agricole lorsque, par malheur (quelle ironie !), un ouvrier découvre un immense filon d'or. Évidemment, le secret sera éventé et déclenchera la fameuse ruée vers l'or.

Blaise Cendrars nous invite à réfléchir sur le genre de traumatisme que peut créer un afflux massif d'émigrants tel que celui qu'a connu la Californie au cours de l'année 1848, faisant par exemple passer la population de San Francisco de 800 habitants à plus de 25 000 deux ans plus tard. Les chiffres réels dépassent tout ce que l'on peut imaginer créant une mutation de la Californie telle que peut-être aucune autre région du monde n'a connu en si peu de temps.

Le flot des pauvres bougres avides d'or et de fortune vont faire irruption sur les terres de Suter et finalement l'exproprier de chez lui, alors même qu'il est légalement le véritable propriétaire de cet or.

S'ensuivra une longue et incertaine bataille juridique et un paradoxe : une fortune ruinée par la découverte de l'or, laissant un vieillard aux abois sans espoir de rentrer dans son dû, oublié, détesté ou méprisé de tous.

Pour ceux que cela intéresse, je conseille de lire cette biographie en parallèle avec la nouvelle La Perle de l'authentique californien qu'était John Steinbeck, qui traite dans le fond un peu du même sujet.

Je crois que ces deux petits ouvrages se répondent parfaitement avec des angles d'attaque très différents et nous amènent tous deux à nous interroger sur ce qu'est " le Juste ", ce qu'est " la Possession " et enfin, ce qu'est " la Richesse ".

Oui, croyez-m'en, il y a beaucoup de philosophie aussi derrière la vie de cet homme et cette montagne d'or. Mais ceci, n'est bien évidemment que mon avis, assurément pas une pépite et encore moins de l'argent comptant, c'est-à-dire, bien peu de chose par les temps qui courent...
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Le 6 mai 1834, Johann August Suter, citoyen suisse, quitte son pays... je devrais plutôt dire "fuit" son pays car il laisse derrière lui femme et enfants. Mais que lui prend-il ? le désir de voyager. Il va ainsi à Paris puis aux États-Unis. A New-York, il se fait embaucher comme livreur, lui, le fils de la dynastie "Suter", des papetiers ayant fait fortune. Mais Johann est sans le sou et peu lui importe son ascendance. Mais le démon du voyage le ronge. Hop, direction le Missouri... les îles Sandwich, Honolulu.. Inutile de préciser qu'en attendant, sa femme et ses quatre rejetons se morfondent, sans nouvelle ! Et, comme pour se déplacer, il faut de l'argent, Johann n'hésite pas à monter des affaires peu scrupuleuses. Son credo est : "il faut oser".

La Californie fera son malheur. Si pour, Julien Clerc - excusez l'anachronisme - ♫♫ La Californiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie est une frontière ; Entre mer et terre, le désert et la viiiiiiiiiiie ♫♫.... pour Johann, ce sera une barrière qui mettra fin à tous ses rêves. Croyant faire une affaire en faisant l'acquisition d'un bout de terre pour une bouchée de pain, il croit créer une nouvelle Helvétie. Il fait venir du monde, s'enrichit et songe même à faire venir - il était temps - sa femme et ses enfants. Mais c'était sans compter sur la découverte de l'or...

Le style n'est pas à tomber à la renverse, il faut bien le dire. Mais il est rapide et donne l'impression d'un certain mimétisme avec la vie trépidante du personnage. Un roman vite lu mais qui fait passer quelques heures agréables de lecture, d'autant plus que le récit s'inspire d'un personnage historique. Bon, c'est romancé, certes, mais le lecteur ne sera pas dupe.

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La Californie ♬, la Californie ♬
La Californie ♬, la Californie ♬

Quelle incroyable histoire, celle de ce fameux Johann August Suter ! Triste et merveilleuse à la fois...
Écoutez plutôt ! L'or - La merveilleuse histoire du général Johann August Suter est une histoire vraie, celle de la Californie, celle de la découverte de l'or en Californie, celle d'un homme dont les terres de Californie firent sa fortune et dont la découverte de l'or sur ces mêmes terres en fit sa ruine et peut-être sa folie aussi.
Il fallait tout le talent d'un chroniqueur comme Blaise Cendrars, tout l'art de savoir nous raconter une histoire, nous tenir en haleine jusqu'au bout du récit, comme s'il nous transmettait un conte.
Bien sûr, nous savons le terrible destin de cet homme, Johann August Suter, ce qui l'attend puisque son sort est déjà scellé dans le sous-titre du livre « L'or l'a ruiné ».
Mais qui était ce fameux Johann August Suter, qui n'était pas plus général que moi je suis chef d'escadrille ? Un Suisse germanophone issu d'une famille d'industriels, qui décide de laisser tout derrière lui, femme, enfants, dettes, zones d'ombres et de débarquer à New-York en 1834 à l'âge de trente-et-un ans. Laissez-lui le temps de traverser le continent américain, là-bas à l'ouest il va faire d'une contrée désertique peuplée de Mexicains et d'Indiens un eldorado fertile et prospère qu'il baptisera la « Nouvelle Helvétie ».
Tout va très bien durant plusieurs années, Johann August Suter est un riche et respectable propriétaire terrien, humain, attentif aux conditions de travail des personnes à son service. Il devient sans doute à cette époque-là l'un des hommes les plus fortunés du continent américain et peut-être même du monde. Tout va très bien jusqu'à ce matin de janvier 1848, lorsqu'un des ouvriers au service de son exploitation agricole donne un malheureux coup de pioche dans la roche, libérant une pépite d'or. Aïe ! Johann August Suter sent tout de suite que ce n'est pas bon du tout. Mais il ne faut surtout pas que ça se sache... « Chut ! Il faut garder le secret... N'en parlez à personne autour de vous ! Que tout ceci reste ici, entre nous... » Et que pensez-vous qu'il se fit ? En quelques heures, le secret va être éventé comme une trainée de poudre et des nuées de pauvres bougres affamés vont déferler sur ses terres comme la vérole sur le bas clergé breton... À partir de ce moment-là, tous les malheurs du monde vont s'abattre sur les épaules de Johann August Suter.
Séduit par cette ascension prodigieuse et cette désescalade insensée, Blaise Cendrars traite cet itinéraire à la manière d'un reporter, d'une chronique journaliste. Il a sans douté été séduit par ce paradoxe incompréhensible, le grand destin à la fois magnifique et dramatique d'un homme ruiné par la découverte de l'or sous ses pieds. Avouez, quand même !
Autour de ce destin incroyable, c'est aussi une peinture saisissante de cet épisode mythique de la ruée vers l'or et de la folie qui s'empara de ces hommes mus comme des vagues de bestiaux vers l'eldorado, devenant des brutes prêtes à tout, de pauvres hères saisis de cupidité vorace, de cruauté, cherchant la fortune, la découvrant aussi vite qu'ils auront rendez-vous avec la folie, l'ivresse de l'alcool, le malheur du monde et ses abysses de perdition...
Blaise Cendrars fait de cette biographie une fable étonnante qui en dit long sur l'humanité. Et au coeur de cette fable, de cette biographie sans doute romancée, surgit un personnage que Blaise Cendrars rend humain et pathétique, la figure tragique d'un conte antique, dont le destin lui échappe brusquement et à jamais. À croire que des dieux mal inspirés se seraient amusés à jeter un sort maudit à cet homme, à jouer avec lui comme si c'était une marionnette !
A priori, on pourrait penser que l'écriture de Blaise Cendrars ici n'a rien d'extraordinaire. L'émotion est tenue à distance. Mais il y a dans ce style vif et épuré quelque chose qui saisit cette histoire avec force pour en extraire une étrange et édifiante fulgurance, un peu comme un coup de pioche libérant une pépite d'or.

♬ Mais la Californie est si près d'ici
Qu'en fermant les yeux, tu pourrais la voir ♬
Du fond de ton lit ♬
La Californie ♬, la Californie ♬♬
La Californie ♬, la Californie ♬♬
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En 1834, Johann August Suter abandonne sa famille, et quelques dettes, dans la région de Bâle et traverse le nord de la France jusqu'au Havre où il s'embarque pour l'Amérique. Il végète quelques années à New-York, puis décide de rejoindre la Californie, alors mexicaine. Son esprit d'entrepreneur fait merveille, il y bâtit un empire, la Nouvelle Helvétie, et devient, pense-t'il, l'homme le plus riche du monde.
Mais, alors que la Californie rejoint les USA, on découvre de l'or sur les terres de Suter. La ruée vers l'or détruira la quasi-totalité des biens de celui qui n'est encore que Capitaine...

Avec ce court roman, rédigé en moins d'un mois et demi, Blaise Cendras s'essaie à un nouveau genre, le roman d'aventure. L'or connaîtra un succès mondial.
La trame de l'oeuvre combine le destin dramatique de l'aventurier, peut-être un peu trop arrogant et sûr de lui quand la fortune fut arrivée, et la grande aventure de la conquête de l'ouest américain, et plus particulièrement de la construction de la Californie, terre presque vierge à l'époque. La ruée vers l'or, épisode particulièrement célèbre, que l'auteur présente plutôt sous ses mauvais angles (alcool, pillards, escrocs, etc.), joue évidemment un rôle essentiel dans cette aventure.
Quand je lis des romans de la fin du 19ème ou du début du 20ème siècles, je constate souvent que la forme a vieilli. Ce n'est pas le cas ici. le style, résolument moderne lorsque le roman est publié en 1925, reste toujours d'actualité ; phrases, paragraphes et chapitres courts et nerveux, écriture riche, mais directe et sans fioriture. Cendras rejoint ici Alexandre Dumas, faisant de Suter un D'Artagnan malchanceux du 19ème siècle.

Un roman épique qui se lit facilement.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Quelle histoire stupéfiante que voilà ! Et dire que je n'en avais jamais entendu parler.

L'Or raconte l'histoire de la grandeur et de la déchéance de Johann August Suter, un self-made man tel que les Américains les adorent. Cet homme quitte tout ce qu'il a dans son canton suisse pour tenter l'aventure américaine dans les années 1830. Après s'être formé sur le tas à New York, il part vers la frontière et monte une affaire dans le Missouri.
Mais là-bas il n'arrête pas d'entendre parler de l'Ouest, au-delà des montagnes et des déserts, comme d'un pays de cocagne. Il apprend le nom de cette région : la Californie. Il est décidé à y faire fortune. Après bien des aventures il réussit à créer une puissante entreprise. Il est le gardien des frontières du nord menacées par les Indiens. Il a l'oreille du gouverneur de la république de Mexico.
Et puis quelqu'un a un coup de pioche malheureux sur ses terres : de l'or.
Et c'en est fini. La ruée dévore tout son empire, comme un nuage de sauterelles, comme Attila.
Cette force de la nature, pétri de confiance en lui et en son destin, commence à douter. Il s'effondre, se relève, s'effondre à nouveau, se relève. L'histoire jusqu'ici centrée sur le succès devient tragique, pathétique.

Au travers de l'histoire de Suter, c'est tout un pan de l'histoire des États-Unis qui nous est relaté. Quand la Californie était espagnole puis mexicaine, alors que les États-Unis regardaient l'endroit avec l'avidité de vautours. Puis la guerre du Mexique, puis le passage d'une terre sauvage et peu exploitée à un État californien patriote et puissant.
Blaise Cendrars nous conte tout cela avec distance. Un style journalistique, presque télégraphique. Les phrases sont sèches, définitives. Même lorsqu'il nous décrit les états d'âme d'un Suter fracassé par la vie, il refuse de montrer de l'empathie. Que le lecteur ressente ce qu'il veut, lui ne l'influencera pas. Un style que je n'avais pas encore lu. Pas désagréable mais qui a souvent un goût de trop peu, qui donne envie d'ouvrir une encyclopédie, un Wikipédia voire un livre d'Histoire plus documenté.

C'est une belle découverte en tout cas.
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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
A une lieue de Besançon, Johann August Suter trempe ses pieds meurtris dans un ruisseau. Il est assis au milieu des renoncules, à trente mètres de la grand-route.
Passent sur la route, sortant d'un petit bois mauve, une dizaine de jeunes Allemands. Ce sont de gais compagnons qui vont faire leur tour de France. L'un est orfèvre, l'autre ferronnier d'art, le troisième est garçon boucher, un autre laquais. Tous se présentent et entourent bientôt Johann. Ce sont de bons bougres, toujours prêts à trousser un jupon et à boire sans soif. Ils sont en bras de chemise et portent un balluchon au bout d'un bâton. Johann se joint à leur groupe se faisant passer pour ouvrier imprimeur.
C'est en cette compagnie que Suter arrive en Bourgogne. Une nuit, à Autun, alors que ses camarades dorment, pris de vin, il en dévalise deux ou trois et en déshabille un complètement.
Le lendemain, Suter court la poste sur la route de Paris.
Arrivé à Paris, il est de nouveau sans le sou. Il n'hésite pas. Il se rend directement chez un marchand de papier en gros du Marais, un des meilleurs clients de son père, et lui présente une fausse lettre de crédit. Une demi-heure après avoir empoché la somme, il est dans la cour des Messageries du Nord. Il roule sur Beauvais et de là, par Amiens, sur Abbeville. Le patron d'une barque de pêche veut bien l'embarquer et le mener au Havre. Trois jours après, le canon tonne, les cloches sonnent, toute la population du Havre est sur les quais : l'Espérance, pyroscaphe à aubes et à voilures carrées, sort fièrement du port et double l'estacade. Premier voyage, New York.
A bord, il y a Johann August Suter, banqueroutier, fuyard, rôdeur, vagabond, voleur, escroc.
Il a la tête haute et débouche une bouteille de vin.
C'est là qu'il disparaît dans les brouillards de la Manche par temps qui crachote et mer qui roule sec.
Au pays on n'entend plus parler de lui et sa femme reste quatorze ans sans avoir de ses nouvelles. Et tout à coup son nom est prononcé avec étonnement dans le monde entier.
C'est ici que commence la merveilleuse histoire du général Johann August Suter.
C'est un dimanche.
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Le port.
Le port de New York.
1834.
C'est là que débarquent tous les naufragés du vieux monde. Les naufragés, les malheureux, les mécontents. Les hommes libres, les insoumis. Ceux qui ont eu des revers de fortune ; ceux qui ont tout risqué sur une seule carte ; ceux qu'une passion romantique a bouleversés. Les premiers socialistes allemands, les premiers mystiques russes. Les idéologues que les polices d'Europe traquent ; ceux que la réaction chasse. Les petits artisans, premières victimes de la grosse industrie en formation. Les phalanstériens français, les carbonari [...]. Des esprits généreux, des têtes fêlées. Des brigands de Calabre, des patriotes hellènes. Les paysans d'Irlande et de Scandinavie. [...] Les illuminés de toutes les révolutions de 1830 et les derniers libéraux qui quittent leur patrie pour rallier la grande République, ouvriers, soldats, marchands, banquiers de tous les pays, même sud-américains, complices de Bolivar. Depuis la Révolution française, depuis la déclaration d'indépendance, en pleine croissance, en plein épanouissement, jamais New York n'a vu ses quais aussi continuellement envahis.
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Le port.
Le port de New York.
1834.
C'est là que débarquent tous les naufragés du vieux monde. Les naufragés, les malheureux, les mécontents. Les hommes libres, les insoumis. Ceux qui ont eu des revers de fortune; ceux qui ont tout risqué pour une seule carte; ceux qu'une passion romantique a bouleversé.
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Le port.
Le port de New York.
1834.
C’est là que débarquent tous les naufragés du vieux monde. Les naufragés, les malheureux, les mécontents. Les hommes libres, les insoumis. Ceux qui ont eu des revers de fortune ; ceux qui ont tout risqué sur une seule carte ; ceux qu’une passion romantique a bouleversés. Les premiers socialistes allemands, les premiers mystiques russes. Les idéologues que les polices d’Europe traquent ; ceux que la réaction chasse. Les petits artisans, premières victimes de la grosse industrie en formation. Les phalanstériens français, les carbonari, les derniers disciples de Saint-Martin, le philosophe inconnu, et des Écossais. Des esprits généreux, des têtes fêlées. Des brigands de Calabre, des patriotes hellènes. Les paysans d’Irlande et de Scandinavie. Des individus et des peuples victimes des guerres napoléoniennes et sacrifiés par les congrès diplomatiques. Les carlistes, les Polonais, les partisans de Hongrie. Les illuminés de toutes les révolutions de 1830 et les derniers libéraux qui quittent leur patrie pour rallier la grande République, ouvriers, soldats, marchands, banquiers de tous les pays, même sud-américains, complices de Bolivar
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Ils {des voyageurs} ont traversé des solitudes toujours plates, des océans d'herbes où des orages quotidiens, d'une violence inouïe, éclatent soudainement sur le coup de midi pour ne durer qu'un quart d'heure, puis le ciel redevient serein, d'un bleu dur sur les franges vertes de l'horizon. Ils campent sous le croissant de lune moucheté d'une belle étoile; inutile de songer au sommeil, des myriades d'insectes bourdonnent autour d'eux, des milliers de crapauds et de grenouilles saluent la lente éclosion des étoiles. Les coyotes jappent. C'est l'aube, l'heure magique des oiseaux, les deux notes invariables de la perdrix. On repart. La piste fuit sous les sabots rapides des montures. Le fusil au poing, on quête une proie impossible.
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Bio de l'auteur : Pierre Corbucci est né en 1973. Après une enfance varoise, il étudie et enseigne l'histoire et la géographie avant de mettre sa plume au service de diverses agences de communication. Esprit curieux, mélomane avisé, voyageur alerte, il est toujours à l'affût de nouvelles histoires. Son goût marqué pour les littératures d'Amérique latine et le roman d'aventures lui donne envie d'explorer de nouveaux horizons littéraires. Fervent admirateur de Blaise Cendrars et de Gabriel García Márquez, il entraîne ses lecteurs aux confins de la jungle amazonienne à travers ce second roman.
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