C'est un petit livre intrigant pour moi à plusieurs titres. Tout d'abord, je ne retrouve pas la voix de
Cendrars dans ces contes. A force de recherches, j'ai appris qu'il n'était pas encore allé en Afrique au moment de l'écriture et qu'il a écrit ces contes à partir d'anthologies dont il s'est inspiré, ou plutôt, il les a réécrit en les mêlant et les arrangeant à sa sauce. Effectivement, certains ne me semblaient pas totalement inconnus.
Ensuite, le titre qui ne laissera pas indifférent, en particulier en ce moment. Connaissant un peu
Cendrars et son goût pour le monde, les cultures, les populations, il est clair que ce titre ne se veut pas ni raciste ni condescendant, ironique peut-être. le mot "nègre" est utilisé ici un peu avant le concept de "négritude" qui est un terme positif, valorisant. N'empêche, j'ai du mal à regarder ce petit livre avec son titre et son illustration de couverture sans un certain à priori. La question qui se pose est de savoir pourquoi Gallimard a voulu rééditer récemment ce recueil sans en changer le titre sachant qu'il était lu dans les écoles, ou sans au moins mettre une notice explicative de l'époque et du contexte...
Passons, pour en venir aux contes eux-mêmes, j'ai été surprise et déroutée (sans que ce soit forcément négatif) par les premiers contes qui se terminent sans morale, et même plutôt en queue de poisson.
Ces contes sont particulièrement imagés et fourmillent d'animaux, d'hommes qui n'en font qu'à leur tête ou qui sont punis injustement, et des éléments de la nature violents ou conciliants selon les événements.
Bref, j'ai trouvé cette lecture plaisante, instructive et pleine de sagesse, il y a de quoi organiser des discussions intéressantes en classe autour de ces récits.
J'ai découvert une toute autre facette de
Cendrars, ici.