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EAN : 9782844541086
464 pages
Dervy (11/02/2002)
4/5   4 notes
Résumé :

Gilles Ménégaldo - Avant-propos. Maurice Levy - Lovecraft, trente ans après Donald Burleson - Thématiques lovecraftiennes : préfiguration de la déconstruction Gilles Ménégaldo - Résonances poesques dans la fiction de H. P. Lovecraft Florent Montaclair - L’influence d’Abraham Merritt sur H. P. Lovecraft : vers un renouvellement des motifs fantastiques Alain Chareyre-Mejan - Le timbre du silence Roger Bozzeto - Lovecraft en proie à ses monstres Denis Me... >Voir plus
Que lire après H.P Lovecraft : fantastique, mythe et modernité : Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, août 1995Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans Lovecraft : 30 ans après, Maurice Lévy présente l'homme sous un jour très défavorable en se basant uniquement sur la biographie par Lyon Sprague de Camp et le peu de lettres traduites et publiées en France. Nuançant son propos il continue pourtant en listant les défauts de son oeuvre et pense en conclusion qu'elle vieillit mal, ne sauvant sans trop de conviction l'aspect poétique et la métaphore psychologique de la quête d'identité. Cet article est affreusement daté et rempli d'opinions saugrenues qui finissent par minorer la qualité de l'oeuvre originale, un comble pour ouvrir ce colloque de faire appel à un homme si peu moderne.
Dans Lovecraft précurseur de la théorie de la déconstruction par Donald R. Burleson, à l'aide du post-structuralisme il identifie les thèmes des écrits de Lovecraft. le refus de la primauté est la prise de conscience de la place insignifiante de l'être humain. le thème de la connaissance interdite impose un secret salvateur destiné à être violé, l'ignorance est tranquillité d'esprit, la révélation rend fou. le thème des apparences illusoires se retrouve bien dans le masque et le Grand Dieu Pan. le thème de la survie transgressive correspond à la survivance des Anciens, de leurs séides de rites et de mots antédiluviens. le thème de l'objectivisme onirique découle de l'incapacité à différencier le rêve et la réalité. Tous ces thèmes mènent au rejet de l'anthropocentrisme. Lire Lovecraft c'est entrevoir un savoir interdit sans être certain de ce qu'on a vu.
Dans Résonances poesques dans la fiction de H.P. Lovecraft, Gilles Menegaldo s'intéresse à ce qui rapproche Lovecraft d'Edgar Allan Poe, l'influence de la littérature gothique, une posture en retrait du monde, Lovecraft intégrant Poe à sa mythification littéraire, la possession et la quête des origines, la folie constitutive de la narration. L'influence est relativement légère et Lovecraft s'en éloigne en basculant dans le cosmocentrisme.
Dans L'influence d'Abraham Merritt sur Howard Phillips Lovecraft : vers un renouvellement des motifs fantastiques, Florent Montaclair explore l'influence réciproque entre les deux auteurs, les créatures hybrides aquatiques, certaines scènes et principes de fantasy sont empruntés par Lovecraft tandis que Merritt adopte de son côté la confrontation entre science et surnaturel, un homme moderne est projeté dans un monde mythologique technologiquement archaïque dirigé par la magie. Ces deux auteurs partagent aussi avec Jules Verne l'aventure souterraine comme métaphore des Enfers et l'onirisme du récit. L'influence réciproque est tellement flagrante à la lecture de Démons et merveilles et le gouffre de la Lune qu'il y a une co-création d'un nouveau fantastique à l'époque.
Dans le timbre du silence, Alain Chareyre-Méjan explore la dimension sonore des récits de Lovecraft, l'instauration d'une présence audible qui provoque la peur, le cri et l'indicible, les onomatopées, touchant au fondement de l'épouvante littéraire.
Dans Lovecraft en proie à ses monstres, Roger Bozzetto interroge la notion de monstrueux dans le récit hyperbolique qu'utilise Lovecraft. Les monstres réveillent des questions sur l'identité, les anomalies dans la descendance, des êtres hybrides à l'origine indicible, le tout psychologiquement poussé par son histoire familiale liée à la folie.
Dans le rhéteur et le pornographe, Denis Mellier montre que le style hyperbolique et excessif, perçu comme médiocre, de l'écrivain a un hyperréalisme qui s'oppose à la subtilité suggestive et qui s'épanouit dans l'exubérance descriptive.
Dans Entre le sublime et le grotesque : la phobie de l'autre et sa représentation dans les rêves régressifs de Randolph Carter, Max Duperray analyse la quête de Randolph Carter, cernée par le privatif et le négatif supposant l'apparition et la révélation, entre le voyage onirique et la rencontre fantasmagorique devant l'altérité qui se cache. On revient à l'autobiographie psychique, le reflet d'une hybridation, d'un commerce illicite et monstrueux.
Dans Meurtres dans la rue d'Auseil, ou les je interdits de Lovecraft, Michel Graux s'intéresse à ce que Lovecraft met de lui dans la narration à la première personne. Une vie matérielle terne, une vie mentale grandiose et une lignée maudite forment un récit paradoxal entre les descriptions très détaillées et le vertige émotionnel ahurissant, le texte est brouillé pour le lecteur qui doute de la véracité de ce que raconte le narrateur, catharsis pour l'auteur.
Dans Lovecraft et l'imaginaire scientifique : la weird science, de 1926 à 1931, Michel Meurger présente la weird science à travers les premières nouvelles d'Edmond Hamilton, des humains insignifiants, des extra-terrestres à l'apparence animale supérieurs en science et antérieurs en présence sur la Terre et dans le système solaire, belliqueux et terrifiants mais sujets eux aussi au cycle de la disparition et du retour, un intérêt pour les civilisations anciennes, l'affirmation de la science face au créationnisme, et prouve que Lovecraft s'insère dans cette période de la fin des années 20 propice à ces thèmes.
Dans Mythe et métamorphose, Elsa Grasso s'intéresse au mythe de Pan, intérêt commun à Lovecraft et Arthur Machen, le caractère païen de la nature et inquiétant de la forêt, une panique devant les choses se montrent sans intermédiaire, sans forme.
Dans Randolph Carter, frère d'Ulysse – l'avisé et de Sinbad le marin, Jean-Pierre Picot étudie A la recherche de Kadath pour montrer une filiation avec Homère et Les mille et une nuits, étant aussi un hommage à Lord Dunsany.
Dans La gémellité et le double monstrueux du moi : deux exemples du double lovecraftien, William Schnabel traite du reflet et du masque, symboliquement du rapport de Lovecraft à ses parents.
Dans le méta-discours ésotériste au service du fantastique dans l'oeuvre de H.P. Lovecraft, Gilles Menegaldo teste l'image d'initié en ésotérisme qui a collé à Lovecraft, une quête initiatique qui mène à un savoir secret, l'universalité des rituels et un panthéon structuré, des références à des livres existants et inventés, mais ces caractéristiques apparaissent dans son oeuvre de façon anarchique et constituent plutôt un enrichissement fictionnel esthétique et d'ambiance, comme pour son discours scientifique.
Dans le Necronomicon ou la naissance d'un ésotérisme fictionnel, Jean Marigny présente les divers livres maudits imaginés du vivant de Lovecraft en réunissant les informations des diverses sources mais une grande partie du contenu de son article fait doublon avec l'étude précédente.
Dans le thème de la décadence chez C.A. Smith et R.E. Howard, Lauric Guillaud présente l'influence du décadentisme sur le fantastique et la fantasy dans la noirceur et le macabre chez Clark Ashton Smith et la violence chez Robert Ervin Howard. Malheureusement, des poèmes de Smith sont insérés sans traduction.
Dans Robert Bloch et le Mythe de Cthulhu, Jean Marigny présente vite fait les récits de Bloch en rapport avec Lovecraft dans un article qui cumule des informations pour la plupart déjà présentes dans les précédents articles.
Dans Lovecraft et le cinéma, Jean-Louis Leutrat montre les difficultés du cinéma à suggérer l'épouvante.
Dans L'Égypte et le cinéma dans l'oeuvre de Howard Phillips Lovecraft, Jean-Louis Leutrat voit le cinéma comme une allégorie du fantastique se superposant à la réalité et qui l'infeste. La période correspond dans la société à un engouement pour l'égyptologie, ce qui inclue un livre des morts et des dieux hybrides.
Dans Cinéma de la peur, cinéma de l'inconnu : de l'indicible à l'écran (la malédiction de Freaks), Isabelle Viville trouve dans Freaks un très bon exemple de la peur de l'inconnu en face d'une oeuvre, en cassant la distance avec la monstruosité dans un voyeurisme angoissant pour aboutir à la peur de l'autre.
Dans Hommages et pillages, Philippe Rouyer dégage le paradoxe de l'horreur subtile lovecraftienne souvent adaptée en films gore, mais John Carpenter s'est approprié les codes pour un résultat inquiétant.
Enfin dans une table ronde, Jacques Sadoul aborde la relation entre Lovecraft et Howard, Jacques Goimard et Jean-Luc Buard parlent de Lovecraft à travers l'édition française, Michel Meurger raconte le rejet des textes de Lovecraft par les intellectuels.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
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