Cet essai explore les points de convergence entre le cinéma et la philosophie. Résultat à mes yeux : trois quarts du propos dispensable et un quart stimulant ou hilarant. Dispensable car les rapprochements me semblent souvent tirés par les cheveux ou artificiels (faisant appel parfois à Deleuze, Barthes, Badiou etc). Des questions comme : le cinéma nous rend-il meilleurs ? Comment être sûr que le réel ne se réduit
pas à une vaste simulation ? (le rapport entre réalité et apparence)
Notes de lecture :
- le cinéaste le plus cité est Godard : « Je pense, donc le cinéma existe ». Ou encore : « le travelling est affaire de morale », « le cinéma est une forme qui pense », « le cinéma, c'est la vérité vingt-quatre fois par seconde ». P44
- Monty Python Flying Circus a mis en scène un match de foot opposant des philosophes grecs et allemands (1972). le jeu est arbitré par
Confucius, à la fin l'Allemagne est battue par la Grèce. P3
- à se tordre de rire : la tentative avortée de collaboration entre
Sartre et
John Huston ; le cinéaste américain a sollicité le philosophe pour écrire un scénario sur
Freud (1958) - on découvre un extrait de la bio de
Sartre signée
Annie Cohen-Solal :
Sartre vu par Huston
« Il était petit, trapu et aussi laid qu'un humain peut l'être. Un visage à la fois raviné et bouffi [ ] Impossible d'avoir avec lui une quelconque conversation. Impossible de l'interrompre. Sans reprendre le souffle, il me noyait sous un torrent de paroles. [ ] Il m'arrivait, épuisé par l'effort, de quitter la pièce. »
Huston vu par
Sartre
« …et puis, tout d'un coup, Huston disparaît. Bien heureux, si on le revoit avant le déjeuner ou le dîner. Huston n'est même
pas triste, il est vide sauf dans les moments de vanité enfantine où il met un smoking rouge, où il monte à cheval (
pas très bien), où il recense ses tableaux et dirige ses ouvriers. Impossible de retenir son attention cinq minutes : il ne sait plus travailler, il évite de raisonner … C'est le vide pur plus, peut-être que la mort…. Il fuit la pensée, parce qu'elle attriste. »
- Un court-métrage de
Samuel Beckett (1964) qui « travaille cette tension entre le visible et l'invisible ». Il « se place sous le signe du théorème du philosophe irlandais Berkeley, ‘être, c'est être perçu'. [ ] Loin d'être désincarné, il est interprété par
Buster Keaton ». P21 https://www.imdb.com/title/tt0060410/?ref_=ttmi_tt