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EAN : 9782491861315
372 pages
Culture & Racines (08/06/2022)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
L’opération militaire russe lancée le 24 février 2022 en Ukraine a des causes profondes qui remontent au moins à 2013. En effet, que s’est-il passé à Kiev, capitale de l’Ukraine, pendant l’hiver 2013-2014 ? Nous disposons aujourd’hui du recul suffisant. La révolution de la place Maïdan, présentée tout d’abord comme une insurrection spontanée du peuple ukrainien, s’est avérée finalement n’être qu’une nouvelle opération coloniale anglo-américaine d’ingénierie sociale ... >Voir plus
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
De fait, l’EuroMaïdan, comme son nom l’indique, n’est pas un évènement strictement ukrainien.
L’accord d’association signé entre l’UE et l’Ukraine en 2014, les négociations pour entrer dans l’OTAN ainsi que l’implication de nombreux acteurs étrangers (Etats, ONG, individus) en font un phénomène international, produit de la science des transitions géopolitiques provoquées (transitologie), de l’industrie du changement de régime de l’axe Washington/Bruxelles/Tel Aviv et de ses efforts continus pour renverser les gouvernements qui seraient tentés d’échapper à son contrôle.
L’Ukraine est un laboratoire d’ingénierie sociale mondialiste, dont les résultats peuvent être transposés ailleurs.

L’objectif de ces rassemblements commençant au soir de la présidentielle française serait donc de lancer une révolution colorée sur le modèle ukrainien, dont un test de faisabilité a déjà eu lieu autour du mouvement Nuit Debout : occupation d’une grande place avec des tentes et du ravitaillement organisé, matraquage d’éléments de langage stéréotypés et de revendications abstraites, gros plans sur des jeunes et des filles, manifestations qui dégénèrent avec des provocateurs pour brûler des voitures, casser des vitrines et aller au contact des forces de l’ordre – ne manquaient que des tireurs embusqués pour faire des victimes dans la foule. La France entrerait alors dans une nouvelle phase de cette guerre hybride mondiale menée par l’OTAN et ses alliés, couronnement de la fameuse stratégie de la tension élaborée en cultivant les groupes extrémistes de tous bords (réseaux « Gladio ») pour entretenir l’instabilité et tenter de renverser le gouvernement légal quand il fait preuve d’indépendance.

Les idées de ces groupuscules n’ont aucune importance, seul compte le profil psychologique de leurs membres : immatures, en quête d’identité et de sensations fortes, plus ou moins suicidaires. Malléables et façonnés par des professionnels du renseignement, ils sont ensuite envoyés se battre pour le compte du complexe militaro-industriel sans rien comprendre à ce qui se passe sur le fond.
Les « antifascistes » en France, les « fascistes » en Ukraine, les « djihadistes » un peu partout obéissent tous aux mêmes patrons et aux mêmes protocoles scientifiques de radicalisation et de conditionnement motivationnel, d’où la présence pas si étonnante que ça de nationalistes ukrainiens dans les manifestations organisées par la gauche contre la loi Travail à Paris en 2016.
Les revendications politiques relèvent du prétexte et sont interchangeables […]

(Introduction, p. 25-26)
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A partir d’un certain seuil d’information, la fable des insurgés de Maïdan accomplissant une révolution par leurs propres moyens au terme de trois mois d’insurrection populaire, de barricades et de bagarres de rue ne tient plus qu’auprès des naïfs et des agents d’influence.

La CIA et l’OTAN ont en effet travaillé Durant des années à prendre en tenaille tout l’appareil d’Etat ukrainien, de sorte à pouvoir l’attaquer de l’extérieur et l’infiltrer de l’intérieur.

Xavier Moreau, consultant français installé en Russie, note plusieurs raisons à la faiblesse de la réponse du gouvernement ukrainien aux putschistes. Après avoir fui de Kiev, le Président Yanoukovitch était exfiltré en Russie, à Rostov: « Il y prend la parole le 28 février 2014, dénonce le coup d’Etat en cours et affirme qu’il est toujours le seul président légitime.
La sanction occidentale ne se fait pas attendre. Le 6 mars suivant, LES AVOIRS DE SA FAMILLE DANS LES BANQUES OCCIDENTALES SONT GELÉS. On comprend à ce moment ce qui a empêché le président désormais en exil de prendre les décisions musclées qui auraient empêché le coup d’Etat. (…)

La deuxième raison, liée à la première, est que Yanoukovitch ne peut pas s’appuyer sur les services intérieurs ukrainiens, notamment le fameux SBU, comme Vladimir Poutine s’est appuyé sur le FSB.
Pendant les 10 ans qui précèdent son arrivée au pouvoir, toutes les structures ont été infiltrées.
La loyauté de toutes les structures de force vis-à-vis des institutions ukrainiennes est une chimère: LES OFFICIERS S’ACHÈTENT COMME DES DEPUTES.

Ajoutons que les gouvernements successifs, et ce, jusqu’à aujourd’hui, ont toujours évité de faire monter des officiers brillants, de peur de se retrouver avec un Général Lebed, ou un Vladimir Poutine, comme candidat à la présidence. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 45-46)
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L’Ukraine a été le théâtre de deux de ces événements préfabriqués, la Révolution orange en 2004-2005 et l’EuroMaïdan en 2013-2014, ce qui place certainement ce pays à l’avant-garde des expérimentations de renversement de régime. L’implication occidentale dans ces deux événements oblige à utiliser le terme de « révolution » avec des pincettes, car il produit l’illusion d’un soulèvement populaire spontané.

En outre, la structure profonde de l’EuroMaïdan, son ossature, à savoir qu’il s’agit d’une ingérance étrangère culminant en coup d’Etat, cette vérité n’est même pas cachée, ou à peine.

George Friedman, fondateur de STRATFOR (« Strategic Forecasting »), une agence de renseignements surnommée la « CIA de l’ombre », le reconnaissait sans difficulté en décembre 2014 :
« La Russie appelle les événements de ce début d’année d’Etat organisé par les USA. Et ce fut effectivement le coup d’Etat le plus évident de l’Histoire. (…) C’est précisément dans ce contexte qu’il faut considérer les événements en Ukraine. Apparemment, les Russes n’ont pas bien anticipé le sérieux avec lequel les USA percevaient leurs actions, ni leur facilité à trouver des contre-mesures.
Les USA ont regardé la Russie et ont conclu que ce qu’elle voulait le moins était l’instabilité en Ukraine. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 41-42)
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La coopération entre les forces de l’ordre françaises et ukrainiennes pendant cette formation à Kiev s’est prolongée quelques mois plus tard. Du 28 novembre au 1er décembre 2016, des psychologues français dispensaient une formation au sein de l’université du ministère de l’Intérieur ukrainien pour le personnel de la police, des gardes-frontières et de la Garde nationale, LAQUELLE INTEGRE DEPUIS 2014 LE REGIMENT AZOV ET QUELQUES AUTRES UNITES CULTIVANT LA MEMOIRE DU TROISIEME REICH.

La coopération s’approfondissait encore à l’occasion du salon de la sécurité « Milipol 2017 » à Paris, pendant lequel un accord était signé entre le ministre de l’Intérieur français, Gérard Collomb, et son homologue ukrainien, Arsen Avakov, pour lancer une coopération à plusieurs niveaux entre la gendarmerie française et la Garde nationale d’Ukraine. L’unité paramilitaire Azov obtenait ainsi l’aval du ministère de l’Intérieur français pour se développer en France. En cas de dissolution officielle en Ukraine, elle pourra ainsi renaître et être déployée dans l’hexagone pour être articulée avec les antifas et les mosquées islamistes – les deux autres branches néo-« Gladio » - et maintenir une stratégie de tension permanente.

L’accord signé en 2017 portait notamment sur la cybersécurité, autrement dit la surveillance et la censure éventuelle des sites internet russes et pro-russes, comme on l’a vu avec « Russia Tuday » et « Sputnik » […].
En 2018, Arsen Avakov annonçait que les pilotes d’hélicoptères de la Garde nationale d’Ukraine [comprenant des néo-nazis, donc !] sont entraînés en France, au centre de formation d’Airbus à Toulouse.

(Introduction, p. 27-28)
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Tribus arabes radicalisées et instrumentalisées contre le pouvoir central en Syrie, en Lybie ou en Irak, extrême-droite en Europe de l’Est, séparatistes tibétains en Chine, étudiants gauchistes écervelés un peu partout, bref, à chaque fois les services secrets prennent ce qui tombe sous la main et s’appuient de façon pragmatique sur les forces locales susceptibles d’un passage à l’acte pour élaborer leurs armées de procuration quand il s’agit de fomenter un coup d’Etat maquillé en révolution ou en guerre préventive.
Telle est la philosophie du conflit triangulé, mené au moyen de petits groupes en essaims de paramilitaires et terroristes avançant par hordes et qui seront jetés après usage.

Fin novembre 2016, un John Kerry sur le départ présentait dans un discours officiel son bilan globalement positif de l’action américaine dans le monde, vu depuis son poste de secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères.
L’utilisation de forces de procuration dans les champs djihadiste et ukrainien est évoquée rapidement, trop rapidement, mais présentée comme un progrès de civilisation :

« L’une des grandes réalisations de l’ordre mondial et de la structure que nous avons créée est, en fait, que nous ne voyons pas les nations se déclarer la guerre les unes aux autres.
Nous voyons bien des « proxies » ; nous voyons des guerres de substitution.
Mais c’est une avancée, croyez-le ou non. […] »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 75-76)
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Interview de Lucien Cerise à l'occasion de la sortie de "Photographies d'un hamburger" (1/2) – Source : http://wrath.typepad.com/wrath/
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