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EAN : 9782218051753
Hatier (27/10/1997)
4/5   2 notes
Résumé :
La collection « Brèves » se propose de faire découvrir ou redécouvrir du public le plus large la littérature française et son histoire. Cela par le biais de courts essais confiés moins à ceux qui font métier de critique ou d'historien qu'à ceux-là même qui font la littérature de notre temps, les écrivains. Pour sa part, dans ce premier volume sur l'époque médiévale, J. Cerquiglini-Toulet revendique implicitement son statut de critique, elle qui, loin de s'épuiser à ... >Voir plus
Que lire après La couleur de la melancolie , la frequentation des livres au xive siecle 1300-1415Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Premier volume d'une série d'essais littéraires, "La couleur de la mélancolie" est un ouvrage plein d'intérêt mais non exempt de défauts. Son principal intérêt est de nous ramener non aux origines de notre littérature, mais au milieu du Moyen-Age, à son "automne", les XIV° et XV°s, siècles créateurs mais non fondateurs. L'essayiste, par de nombreuses et belles citations expliquées et traduites, nous fait connaître et apprécier des auteurs importants que tout le monde semble avoir oubliés : Alain Chartier, Christine de Pizan. Elle les présente intelligemment, comme des exemples d'une démonstration sur la littérature médiévale française. Elle n'échappe pas, toutefois, aux tics et aux effets de langage lacano-universitaires qui ont fait rage parmi les médiévistes de l'enseignement supérieur ("Ce qui s'articule dans la gorge des textes", est un sous-titre qui illustre bien un certain jargon). L'on retire de cette série de brèves et brillantes explications de texte une impression d'émiettement, de dispersion, qui laisse le lecteur en quête de synthèse et d'idées claires un peu sur sa faim, mais émerveillé par les extraits qu'on lui a donné à lire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[Pères et fils]
Pères historiques et lointains. Pères temporels. Pour des raisons religieuses et culturelles, la paternité est un modèle de pensée au Moyen Age. Il nous faut donc être sensibles aux couples de fils et pères qui occupent l'espace politique et littéraire au XIV°s. Du côté des princes, des grands seigneurs et du roi de France, tout d'abord.
La légende des siècles a enregistré dans nos mémoires, par le biais des livres d'histoire de notre enfance, une image royale de père et de fils : Jean le Bon et ses fils à la bataille de Poitiers (1356). La scène est, chez Michelet, superbe. Nous avons tous dans l'oreille le mot rapporté par le chroniqueur italien Villani, ou plutôt son continuateur, le "Père, gardez-vous à droite, gardez-vous à gauche" de Philippe, le plus jeune des fils, âgé de quatorze ans. Son attitude, dit-on, lui valut le surnom de Hardi et l'apanage de la Bourgogne. Sur ordre du roi, les trois autres fils s'étaient retirés du champ de bataille. Par son absence dans ce moment final du combat, par la captivité de son père en Angleterre, le Dauphin, le futur Charles V, n'aura pas la possibilité d'être un fils. Il doit gouverner et il gouverne non pas sous le signe de la jeunesse, mais de la vieillesse. Selon la formule de Jules Michelet, "le jeune roi était né vieux", en accord en cela avec tout le siècle. Il meurt en figure de patriarche d'après Christine de Pizan : "En approchant le terme de sa fin, en la manière des Pères patriarches du vieil Testament, fist amener devant lui son filz ainsné, le dauphin." (Le livre des fais et bonnes meurs, II p. 190)
Nous sommes en 1380. Le roi a quarante-deux ans. Si Charles V n'avait pas eu le temps ou le goût d'être un fils, son fils ne sera jamais qu'un fils. L'image paternelle laissée par Charles V était lourde à porter, et la folie, présente dès 1392, - Charles VI a vingt-quatre ans -, maintient le jeune roi dans une sempiternelle enfance, dans une perpétuelle dépendance.

pp. 29-30
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"Moyen-Age" et "Renaissance".
Etienne Gilson le rappelait dans la réflexion qu'il proposait sur "Le Moyen-Age comme Saeculum Modernum" : "Rien ne fut plus nouveau en son temps que la méthode scolastique, rien de plus moderne, et c'est ce qu'ont détesté en elle les Humanistes de l'âge suivant. On ne pense peut-être pas assez que leur culte bien connu de l'Antiquité impliquait une détestation complémentaire de la Modernité." Et Etienne Gilson, appuyant son argumentation sur l'analyse du "Traité d'Architecture" de Filarète, montre que ce que l'on nomme aujourd'hui médiéval, et que l'architecte florentin combat, est toujours appelé par lui "moderne". (...)
Les humanistes ont opéré sur la période que les précédait des coups de force. Une réduction massive à l'unité : le "Moyen Age" était ramené à un concept et à une pratique, la scolastique. Et de l'unité ainsi obtenue, on donnait un traitement péjoratif. Scolastique était égalée alors à pédanterie. Mise à distance pour cause de proximité ? Autres motivations ?

pp. 155-156
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Videos de Jacqueline Cerquiglini-Toulet (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacqueline Cerquiglini-Toulet
« J'habiterai mon nom », conférence ayant pour sous-titre "Christine de Pizan et le pouvoir du nom", prononcée par Jacqueline Cerquiligni-Toulet, au Collège de France, le 30 janvier 2013, dans le cadre de la chaire exercée par Michel Zink.
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