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Critique de peloignon


Alors que le premier Don Quichotte a été écrit par Cervantès afin de combattre les mauvais romans de chevalerie, ce deuxième tome ne s'attaque avant tout qu'à un mauvais plagiaire. Par contre, si l'adversaire est incomparablement plus modeste, les exigences du génial auteur ne diminuent pas pour autant.
En effet, malgré l'immense succès de son premier opus, Cervantès ne va pas se contenter de reproduire le même type de roman, mais pousser encore plus loin son art en donnant encore plus de précision et de crédibilité à ses personnages.
Tandis que le tome I était donné au lecteur comme le récit de l'historien Ced Hamet Benengeli, ce qui implique une certaine distance d'un historien rapportant son interprétation de faits qui lui ont été rapportés souvent indirectement, le tome II part du regard critique direct, de Don Quichotte et de Sancho eux-mêmes, sur les récits qui ont été faits de leurs (més)aventures. Ceux-ci ne sont d'ailleurs pas pleinement satisfaits du travail d'historien accompli par Cid Hamet Benengeli: certains passages auraient pu être laissés de côté, d'autres auraient du être ajoutés, certains passages restés obscurs méritent aussi des éclaircissements que les deux « héros » n'hésitent pas à apporter, etc. Mais surtout, ils se sentent carrément insultés par le récit du plagiaire qu'ils critiquent sans merci.
Si le contenu idéaliste et bouffon de leurs aventures reste le même, celles-ci se déroulent donc désormais à un niveau de réalité supérieur. Leurs traits psychologiques sont d'ailleurs tracés beaucoup plus clairement, les détails des conversations apparaissent d'avantage, et ils nous semblent donc beaucoup moins bêtes que dans le tome I, surtout Sancho.
Cette fois-ci, ce ne sera donc pas la lecture trop surabondante de mauvais romans de chevalerie, mais la lecture de ses propres aventures qui donnera à Don Quichotte l'envie d'aller se risquer à de nouvelles aventures chevaleresques et c'est d'ailleurs ce qui se produit aussi pour tout lecteur de ce tome II : ils vont le lire parce qu'ils ont d'abord lu le premier. En espérant que vous apprécierez, comme moi, cette nouvelle incursion du chevalier à la triste figure et de son écuyer autour de son village encore d'avantage que la précédente.
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