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EAN : 9782914980272
559 pages
Les Editions Libertaires (16/06/2006)
3.5/5   1 notes
Résumé :
L'Espagne est le seul et unique pays d'Europe Occidentale qui ait connu une révolution populaire au XXe siècle. Une révolution sociale, économique, culturelle. D'inspiration libertaire. La plus radicale, peut-être, de tous les temps !
César M. Lorenzo nous en explique le pourquoi et le comment. Il montre, en analysant les luttes de classes qui la précédèrent, que ses origines comme ses contradictions dataient des années 1870 au moins. Que cette révolution à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Critique parue en mai 2007 dans Le Monde Diplomatique signée Christophe Patillon : -Cette édition très augmentée et remaniée d'un livre publié en 1969 s'attache à analyser les relations des anarchistes ibériques avec le politique . Même si son travail couvre une large période , la partie la plus importante , intéressante et polémique porte évidement sur les années 1936-1939 , qui virent des anarchistes devenir les ministres d'une République en sursis .
Fils d'un des leaders de la CNT ( Horacio Prieto ) , César M. Lorenzo défend une thèse iconoclaste : la nécessité pour l'anarchisme social d'accepter le jeu politique en pleine conscience et non de le subir , d'imaginer en quelque sorte ce que pourrait être une " période de transition " libertaire . Car ce qu'il reproche aux anarchistes espagnols de l'époque , c'est leur atermoiements , leur naïveté , leur incapacité à imposer sur le terrain de la politique partisane leur puissance numérique , leur créativité ( les expériences autogestionnaires ouvrières et paysannes ) et leur autorité morale sur le prolétariat , notamment catalan .
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Extrait du prologue :
Le caractère le plus original de l'histoire sociale contemporaine de l'Espagne réside dans l'extraordinaire développement de l'anarchosyndicalisme , ou syndicalisme révolutionnaire à finalité anarchiste , depuis le début de sa diffusion , en 1868-1870 , jusqu'à la fin de la Guerre civile de 1936-1939 .
Durant ces 70 années , la composante libertaire du mouvement ouvrier espagnol a failli disparaître bien des fois : après l’échec du soulèvement cantonaliste de 1873 et le " pronunciamiento " du général Pavia en janvier 1874 ; vers 1900 , à la suite des controverses acharnées entre " collectivistes " et " communistes " , ou entre syndicalistes et spontanéistes ; en septembre 1923 , lors de la prise du pouvoir par Primo de Rivera . Mais véritable phénix , elle a resurgi , encore plus forte , après chaque épreuve , en faisant montre d'une vitalité unique au monde . En Russie et en Ukraine , en effet , les libertaires furent totalement vaincus et décimés par les bolchéviks ; en Bulgarie , ils succombèrent sous les coups des militaires, puis des communistes . En Argentine , l'anarchosyndicalisme s'effondra à cause de ses propres excès et des luttes impitoyables de tendances qui le gangrenaient ; en Suède , son expansion fut bloquée par la social-démocratie ; au Etats-Unis , l’avènement précoce de la société de consommation le mena très vite à sa perte . Quant aux militants français , italiens et portugais , cubains et mexicains , etc... , ils n'eurent , pour des raisons très diverses , qu'une influence éphémère parmi le prolétariat industriel ou parmi les paysans pauvres .
A vrai dire , même la longue dictature de Franco , bâtie sur d'épouvantables massacres , et maintenue par une constante répression policière , ne pourra venir à bout du mouvement libertaire . L'écroulement ( définitif ) de l'anarchisme espagnol se produira plus tard , avec la consolidation de la démocratie " bourgeoise " moderne .
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La " Restauration sociale " entreprise à partir de décembre 1933 s'était encore durcie après octobre 1934 . Propriétaires terriens et patrons de l'industrie crurent prendre définitivement leur revanche : baisse des salaires , détérioration des conditions de travail , expulsions de familles paysannes , licenciements d'ouvriers d'usine . Le statut de la Catalogne fut suspendu , des conseillers municipaux furent destitués , les instituteurs réduits à la misère , les militaires républicains évincés , les arrestations multipliées pour un oui ou pour un non .... On étendit le champ d'application de la peine de mort , déjà rétablie le 3 avril pour les braquages et les délits à l'explosif . Mais la situation économique générale ne s'arrangeait pas pour autant , le déficit de la balance commerciale se creusait , le chaos social menaçait avec près de 700 000 chômeurs recensés ne bénéficiant d'aucun secours institutionnel ....
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