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Critique de Lamifranz


Gilbert Cesbron, c'est peu de le dire, est un auteur 'attachant". Non seulement parce que ses romans, ses nouvelles, ses essais ou ses pièces de théâtre nous émeuvent, nous touchent profondément (ce pourrait n'être que l'effet d'un savoir-faire très efficace) mais surtout parce qu'à travers ces oeuvres, filtre l'immense humanité de l'auteur.
Cette humanité, nous l'avions déjà perçue dans le bouleversant Les saints vont en enfer, où Gilbert Cesbron nous faisait plonger dans un bidonville de l'immédiate après-guerres, où se côtoyaient l'atroce et le sublime, avec un regard d'une infinie compassion pour les humbles et les déshérités.
Et la revoilà, cette humanité, dans cette chronique adolescente où chacun de nous retrouvera un peu de sa jeunesse. Cesbron n'a pas son pareil pour décrire les émois, les espoirs et les désespoirs, les petites joies et les grandes peines. Plus encore quand il s'agit d'enfants où de jeunes adultes, comme ici, dans Notre prison est un royaume (1948)
Dans un lycée comme on en a tous connus, ils étaient quatre inséparables, les "Quatre Mousquetaires" : François (Athos), Pascal (Aramis), Jean-Jacques (Porthos) et Alain (D'Artagnan). Alors que la vie de lycée se déroule, entre routine et épisodes tragi-comiques, un drame se prépare. Pascal disparaît, on apprend quelque temps plus tard qu'il s'est suicidé. François, son ami le plus proche, cherche à savoir ce qui s'est passé, et pourquoi.
Telle est la trame de ce roman profondément émouvant. L'auteur ne décrit pas "de l'extérieur" les états d'âme de ces adolescents en recherche d'eux-mêmes, au contraire il se place (et il place le lecteur avec lui) à leur niveau, il s'identifie à eux, à leur quête d'amour, ou d'absolu, ou simplement d'un sens à la vie. Les adultes, profs ou parents, restent des silhouettes, et s'ils influent sur l'intrigue, c'est par pure mécanique. le vrai thème du roman, c'est le passage de l'enfance à l'âge adulte, avec toutes ses interrogations, ses espérances, et parfois aussi ses déceptions.
C'est pourquoi ce roman ne peut que nous toucher. Vous et moi, et bien d'autres avant nous, et bien d'autres après nous, sommes passés par là. Nous pouvons comprendre ce qui passe dans l'esprit de ces enfants qui testent leur toute jeune maturité
Rendons grâce à Gilbert Cesbron de nous faire toucher, avec tant de vérité - et en même temps tant de pudeur - ces états d'âme qui jadis furent les nôtres.

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