Alexandre Dhuless est un toxicomane dépendant au crack, en rupture de ban et au compte en banque bientôt négatif.
Son parcours pour en arriver là s'égrène au fil des pages, entrecoupé de rencontres avec quelques compagnons d'infortunes, frères de défonces.
Ce qui surprend d'emblé ce sont les prénoms des protagonistes : Alexandre ; Victoria ; Arnold ; Alain ; Damien ; Wassim. Principalement des prénoms d'origines Européennes même si la fameuse "colline du crack" sera décrite comme principalement fréquenté par des Africains, on sent que l'auteur n'a pas voulu stigmatiser© et risquer les foudres du politiquement correct. C'est donc bien d'un roman qu'il s'agit et pas un docu/fiction.
Deuxième surprise qui n'en est pas vraiment une c'est le style. Qui se veux jeune, vulgaire, tendance. Une façon pour L'auteur de dire que son livre ne s'inscrit pas dans la durée, puisque par ce choix il se condamne de lui même à l'obsolescence programmé, à la ringardise et au ridicule en témoigne l'utilisation du déjà obsolète «0.6»
On échappe pas non plus à quelques mots à la mode comme «disruptif» ou anglicismes comme «craving». Un ouvrage bien dans l'air du temps ou l'on voudrait nous faire croire que le vulgaire serait subversif, dérangeant, ce qu'il n'a jamais été. La vulgarité, j'ai la même à la maison si j'ose dire. Ce n'est pas ce que je vient chercher dans la littérature.
Côté histoire, étonnamment, on arrive quand même à s'attaché au personnage dont la descente aux enfers semble inéluctable. le récit est quand même structuré et les allés retours temporel sont bien amenés sans que le lecteur perdre le fil ce qui n'est pas fréquent.
Malgré la langue exécrable employé j'ai réussi à ne pas décrocher toute les deux pages, le format court laissant entrevoir le bout du tunnel.
Le style parfois infect, j'y revient, laisse perplexe à ce demander s'il s'agit de coquilles d'éditions ou si l'auteur à vraiment voulu écrire cela.
Des coquilles d'édition il y en a et pas des moindres, comme le père d'une des protagonistes qui passe d'ancien champion de foot à ancien basketteur ! aïe ! Difficile de ne pas le signaler même avec la plus grande indulgence.
On sent chez
Hugo Cétive et dans ce roman un côté "work in progress" (étonnant cette expression chez quelqu'un qui fustigeait les anglicismes...) une fondation solide pour de prochains opus plus abouties, ne désespérons pas.
Merci beaucoup à Babelio et aux éditions déciduales pour m'avoir offert ce livre dans le cadre de l'opération masse critique ce qui m'a bien fait plaisir tout en me faisant découvrir un nouvel auteur !