Une vérité ? Les choses chiantes s'arrangent jamais, surtout quand on a le diable dans la peau et des bêtes qui tournent autour en se régalant de votre vilaine sueur. "Moi aussi je veux du mal et du vice" dit une drôle de voix intérieure.
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Ouvrier du futur,le développeur web sera l'équivalent du tourneur fraiseur quand le monde ne sera plus qu'un vaste réseau virtuel.
Mon corps réclame cette claque, pourquoi l'en priver ? Je souhaite me vautrer dans le crime. Quelle morale serait assez puissante pour me contraindre ?
Margaret comprend que je suis en train de m'exciter et que j'échafaude des plans d'opium. Elle m'attrape le cou et plonge son regard bleu gris dans mes yeux qui s'échappent.
- Souviens-toi de ces nuits atroces... Tu rentrais, ne dormais pas, tu pleurais, tu lacérais tes bras avec des couteaux...
Je baisse la tête.
Et puis après, les jours, ombre, dépression...
Elle touche au coeur. Je suis battu. En sortant du Uber, elle me termine.
- Fais tes rendez-vous avec le psychiatre, sinon je te quitte.
Sous mes pieds fragiles je la sens respirer, battre comme jamais
Et l'aube pointe son nez, le soleil vient s'écraser sur moi comme si j'étais le premier homme de la première dynastie et des premières civilisations. Derrière, ils remontent les filets et les mouettes viennent gueuler au-dessus de nous comme des dingues. Je me sens revigoré. Redoutable ! Absolument épuisé mais fou de joie et de désespoir. Ma vie a aucun sens. Je vais rater le boulot qui commence dans trois heures mais je m'en fous. De toute façon, je rate ma vie ! (pp. 130-131)
Les nouvelles générations, Internet et les réseaux sociaux, c'est la fin absolue de la modestie. Je vous dis ça car je passe beaucoup de temps sur la toile.
Tout le monde y est très important, tout le monde y a droit, et y a droit non pas à un quart d'heure de célébrité espèce de pingre mais y a droit à une exposition permanente de soi pour que le public, tout le monde dise "oh que j'aime ta photo" et "comment j'adore de fou ce que tu as à dire". Et c'est la merde : on est des tas à se trouver spéciaux. (p. 45)
- [...] Ces gens n'avaient pas d'histoires, pas de crimes, pas d'espoirs, pas d'instincts. La drogue ne pouvait rien pour eux; Ils auraient pu s'injecter des étoiles dans la tête, ils n'auraient pas dépassé le toit de l'appartement.
Toute enfance paisible est forcément une arnaque.
Fatigué comme la lune, son absence me soulage.
J'ai envie de dévorer sa bouche. Et aussi de danser dans ses longues jambes.