Joachim

Vous avez déjà refermé un livre en vous tenant le ventre par main et en ayant l'autre devant la bouche en vous disant: « Ça va aller, tu vas pas vomir ton roulé à la fraise de ce midi… Oui tu pourras remanger un jour sans avoir envie de vomir… Ça va aller, tu vas te faire une romance derrière pour oublier tout ça (sauf que j'ai pas de romance dans ma pal, merde!) … » Bon, vous avez compris, j'ai la gerbe. Mais allons y par étape:

L'histoire de Joachim en soi m'a beaucoup plu, j'avais envie de savoir, de voir comment ça allait se terminer, vraiment j'étais curieuse, surtout que même si certaines scènes étaient assez écoeurantes, j'étais à fond. Pendant les 3/4 du livre, je me suis dit c'est un bon young adult avec des ados en héros, un petit côté surnaturel sympa, c'est pas ce que je lis d'ordinaire mais j'aime bien.
L'écriture, tout du moins, sur la narration est agréable, parfois, c'est une peu too much, on peut simplifier plutôt que de vouloir trop en faire mais c'est vivant, vraiment on en prend plein les narines (je ne vous dirais pas pourquoi) et vraiment, c ‘est très prenant.

vous avez compris, je viens de vous énumérer les deux points positifs du roman, à mes yeux, je vais maintenant passer à ce que je n'ai pas apprécié.

Les dialogues. Oh la la, alors là, désolée, mais il n'y aura rien pour me faire changer d'avis sur la question, limite à croire que c'était une autre personne qui les avait écrits. Franchement, les ados ne parlent pas comme ça. Aucun ne parle de cette façon. Je n'ai pas compris tous les mots mais pire, je ne les ai même jamais entendu, c'est grossier, lourd, et en plus, ils parlent beaucoup. Au milieu de tous leurs échanges sur le monstre qui enlève les enfants, on a un peu de pathos « je t'aime mon frère, je te le dis jamais mais je t'aime », non les dialogues, zéro pointé. Autant, quand dans les romans, les ados parlent avec des réflexions d'adultes, c'est agaçant, autant quand c'est un adulte qui fait parler des ados en utilisant un langage de « d'jeuns » ou en essayant de s'en rapprocher, ça fonctionne pas non plus. Désolée, je suis dure mais ça ne reste que mon avis. C'est dommage en plus car si les dialogues avaient été plus légers et compréhensibles, j'aurais pu dire que j'avais apprécié ma lecture, alors que là, c'était trop prenant et trop présent.
J'oublie la quasi absence des parents et leur cécité devant ce que vivent leurs enfants. Je me suis dit c'est normal, les enfants sont les héros…
Et nous arrivons à la fin du livre et là… le drame. J'ai juste envie de dire pourquoi? Pourquoi avoir fait ça? C'est too much, ça sert à rien et ça a accentué mon envie de vomir déjà très présente durant tout le livre. C'est dur de ne pas trop en dire, pour ne rien spoiler mais là, ça casse tout, ça casse tout ce que j'avais apprécié dans l'histoire au moment où je pensais que c'était plus axé young adult.

Vous avez compris, je suis dépitée. S'il y a des points positifs, la fin m'a tout ôté de mon plaisir de lecture et de découverte et ça, c'est vraiment dommage.
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“Tu as vu ça, chérie, encore une disparition. C'est la deuxième en deux mois, dans le coin. Une enfant de huit ans, cette fois-ci, d'après le journal. C'est terrible, et fort préoccupant. Lucas, il vaudrait peut-être mieux éviter de trop traîner dans les bois, au moins le temps que la police éclaircisse cette affaire.”
Voilà, je me permets d'utiliser ce dialogue pour résumer le livre.
Flirtant ainsi avec le kitsch mais toutefois pas dénués d'excellents échanges à l'occasion (j'ai beaucoup apprécié la magnifique complicité entre Lucas et Ali, ainsi que la narration s'intéressant à Marc), je trouve tout de fois ce Joachim pas totalement abouti. Ou moins que l'Abîme, du moins, du même auteur. On y retrouve pourtant pas mal de similitudes avec ce dernier. Dommage.