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(01/10/2016)
4.23/5   13 notes
Résumé :
Texte violent, âmes sensibles s'abstenir.
Fruit du croisement de la violence et la haine, né dans la souffrance et la froideur, il est différent.
Rien, dans son bagage génétique ou acquis, ne le prédestine à connaître les sentiments inhérents au genre humain.
Pour lui, la vie n'a aucune valeur, et lui-même n'a aucune existence légale.
Il se souvient de tout, au delà des simples souvenirs d'enfance, jusqu'à ce qu'il a vécu dans le ventre d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un thriller ébouriffant, bluffant où l'auteur ne cesse de nous manipuler pour le meilleur et pour… l'horreur !

Dès le début, c'est comme se prendre un coup de poing : on est sonné ! le narrateur nous partage ce qu'il a vécu dans le ventre de sa mère puis son enfance. le père est une véritable abomination, la mère ne vaut guère mieux. le seul amour qu'il connaîtra sera celui de son frère Ernest de cinq ans plus âgé, déficient mental léger, qui lui donnera le nom de Fregory et de sa chienne Dolly qui lui procurera chaleur et premiers soins si l'on peut dire.

Fregory va survivre, il n'a pas d'existence légale mais il est très intelligent. C'est un autodidacte, il n'éprouve peut-être aucun sentiment mais il s'est marié pour se donner l'apparence de la normalité. Sa vie est jalonnée de meurtres dont il se souvient et d'autres dont il n'a gardé aucun souvenir. Et tout le talent de Cetro est là : d'abord, bien qu'il soit un meurtrier, j'ai éprouvé de la tendresse pour son Fregory et j'ai passé toute ma lecture à espérer que ce ne soit pas lui le tueur en série.

Et puis il y a Julie jeune bibliothécaire qui a échappé de peu à un tueur en série appelé l'empailleur, son petit ami Quentin qui lui a sauvé la vie lors de cette agression et est DJ. Ils forment un petit couple adorable. Nous faisons également connaissance avec Eglantine une vieille dame assez antipathique, querelleuse et pilier de la bibliothèque ; Alceste un SDF haut en couleurs ; Camille et Mandy, deux étudiantes pétulantes adeptes de l'amour vache en paroles ; Sébastien le beau gosse rencontré par Mandy au QI pas très élevé. Nous retrouvons le regard plein de tendresse de Cetro sur tout ce petit monde, les dialogues sont ciselés et débordent d'humour virant au noir parfois.

Avec Fregory, Cetro nous livre une critique acide de Facebook et dénonce le danger de se dévoiler permettant à n'importe quel prédateur de tout connaître de notre vie. « Facebook est mon informateur à domicile, mon fournisseur d'accès à la vie des autres, le google map du cambrioleur et le meetic de l'assassin. »

Il dénonce notre société individualiste où chacun vit pour soi et a peur de son ombre, où l'altruisme a disparu. Il pose la question dérangeante de notre obsession morbide pour les monstres, les démons. Et je me suis demandée ce que cela faisait de moi cette fascination pour les thrillers mais je renverse également la question : qu'est-ce qui pousse un auteur à les écrire ?

Donc un roman très très riche comme toujours avec Cetro et très bien écrit ; un thriller où on est au-delà de l'horreur avec un père qui n'a d'humain que le nom, un tueur en série tellement monstrueux qu'on a du mal à l'imaginer et à travers toute cette horreur des pépites d'amour comme celui d'Ernest pour Fregory, de Quentin et de Julie, des dialogues et des réflexions qui sont des petits bijoux d'humour avec des répliques hilarantes. Et un Cetro en grande forme qui nous mène où il veut et nous fait douter de tout et même du nombre de tueurs, un Cetro qui nous fait passer par toute une gamme de sentiments allant du sourire aux larmes, de l'angoisse au rire, de l'envie de vomir à l'émerveillement… Ce livre est en même temps déchirant à cause de toutes ces âmes perdues, déchues de leur humanité à cause d'une enfance, d'une adolescence fracassées ou d'une rencontre avec l'insoutenable.

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C'est du "thriller noir" dans toute son horreur...avec des descriptions où on se croirait "sur un étal de boucherie"....c'est effrayant et bestial....mais c'est à la fois humoristique et très imagé...: "du pur Cetro".
C'est un roman très addictif, et même si certains passages ne sont guère recommandés aux âmes sensibles, on a envie d'aller plus loin pour en connaître le dénouement. Comme toujours, la plume de l'auteur est un "pur délice", de précision, de sarcasme...avec des pointes de sensibilité.
C'est un thriller "renversant", "qui remue les tripes"...on imagine parfois certaines scènes ignobles et ecoeurantes...mais c'est tellement bien écrit et rendu que j'en retiens souvent la forme, plus que le fond quand c'est trop pénible à lire....Jamais déçue par cet auteur !.
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C'est sur l'enfance du personnage central du nouveau Cetro que commence l'histoire. Accrochez-vous mes amis, c'est très chaud, les mots sont durs et le quotidien de ces deux gosses est terrible. Il y a toujours des enfants dans les histoires de Cetro, encore une fratrie née au très mauvais endroit. Ils vivent dans des conditions plus qu'épiques, vous comprendrez quand vous lirez le portrait que dresse Cetro du daron et de la daronne. le père m'a rappelé un tueur en série Canadien, le fameux Pickton qui donnait ses victimes à bouffer à ses porcs. le personnage central n'a aucune existence, pas de nom, ses géniteurs ne l'ont jamais déclaré. Seul, son frère déficient mental mais aimant à sa façon, l'a baptisé Frégory.

Passé le cap de l'enfance, on se détend un peu dans la lecture et l'humour s'installe lentement mais sûrement, elle est au rendez-vous même si l'horreur pointe son nez par à-coups… Les années ont passé, le voilà en couple avec une femme au physique de camionneur, il ne l'aime pas, il ne sait pas aimer mais cela lui permet d'atteindre la normalité. Il écrit des articles sur le net et sait freiner ses pulsions grâce à la bouffe! Il a passé quelques années dans la rue, et commis des actes dont il n'a aucun souvenir ou quelques brides. La violence est là, elle ne demande qu'à surgir, alors il s'empiffre gras à longueur de journée, pas besoin d'antidépresseurs. Il vit désormais dans une bourgade où depuis deux ans des meurtres violents sont commis dans son entourage, sa mémoire se fait alors étrangement aléatoire.

« Sans existence et sans nom » c'est de la violence, de l'hémoglobine, des scènes d'horreur, de l'humour, beaucoup de dialogues peut-être trop mais en même temps, dans la vie on cause alors… des situations flippantes, d'autres très drôles, trois copines qui passent leur temps à se chambrer dur, un DJ en devenir, un autre en charpie, des chiens (il y en a toujours dans les romans de Cetro car il les aime), une bibliothèque, des livres, une pizzeria du tonnerre, une vieille bibliothécaire pas très nette, un vieil sdf qui zone dans les rues de la bourgade, un patron de boîte aux allures de mafiosi reconverti, une paire de tueurs à gage qui ne font pas dans la dentelle, un tueur qui tue et empaille ses victimes, une jeune rescapée qui vit recluse depuis deux ans. Et toujours le colosse et insensible Frégory devenu Marc, qui brille par son humour ravageur et son appétit gargantuesque. Mais méfiez-vous de l'homme et de ses vieux démons !

Sympathique moment de lecture, de la frayeur mais j'aime ça, des rires aussi et une chute qui suit le conseil suivant « Ne cherchez pas à rendre votre fin systématiquement positive ».
Lien : https://chroniquesaigues.com..
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Thriller avec une pointe d'humour noir. "Je conseille de ne pas manger, ni de grignoter en le lisant". Cela débute gentiment, s'en suit une séquence émotion tristesse et l'effroyable arrive… enfin j'ai cru… on écarquille les yeux : il a vraiment écrit ça !! on repart dans une séance humour noir, et ensuite, là, oh stupeur, Cédric se lâche et je n'ai plus lâcher le livre jusqu'à la fin.. Et quelle fin, innommable, assassine, cruelle, sidérante, sanglante, glaçante… toute la recette d'un thriller d'exception. A vous de le prendre en main mais attention!! Je vous aurais prévenu… Cédric nous manipule, ne vous y trompez pas…
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Je viens de terminer "Sans existence et sans nom" de Cetro et une nouvelle fois je suis toute chamboulée, car avec lui, on n'en ressort jamais indemne.
C'est son 3ème livre que je lis et à chaque fois son récit me fait passer par divers sentiments tels que : la compassion (notamment pour Fregory), le dégoût, la pitié, l'angoisse, la peur ... mais aussi au fil de l'histoire, grâce au trio de copines, de purs moments de rigolades, de complicité.
L'horreur et la douleur sont aussi présentes mais c'est tellement bien écrit que ce n'est pas choquant.
J'adore de plus en plus cet auteur dont la plume me touche à chaque fois en plein coeur.
Je ressors perturbée avec de tels récits car je me pose beaucoup de questions sur la nature humaine, sur les actes abominables que certains peuvent perpétrer, sur les relations et les rapports humains mais aussi sur les risques et dangers que peuvent représenter les réseaux sociaux.
Si vous n'avez pas peur de laisser tomber les barrières qu'elles qu'elles soient et de découvrir l'énorme talent de Cetro alors foncez mais attention ses lectures deviennent addictives !!!
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J'ai l'impression que les gens ne se sentent exister qu'au travers des réactions des autres, ne se sentent aimés que si l'on écoute leurs confidences.
Ils s'exhibent vulgairement, étalent leurs sentiments et s'ouvrent aux autres comme une pute joue de son cul et de ses seins.
Le but est d'ailleurs le même, quelque part, attirer l'attention, même si la récompense recherchée n'est pas de nature égale.
Ils cherchent à vendre le mélodrame de leur minable existence contre un sourire chaleureux, une main sur l'épaule, un échange de regards... un mot de réconfort. Ne pas se sentir seuls, s'assurer qu'ils sont vus, qu'ils existent et ont une raison d'être.
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Des meurtres atroces, d'une violence incroyable, selon les médias. Des crimes, quoi. Tuer quelqu'un, j'ai dans l'idée que ça se passe jamais en douceur.
Ils décrivent le tueur comme quelqu'un possédant une force inouïe, et ne la ménageant pas lors de ses rencontres mortelles. Mais ils n'ont aucun portrait-robot, rien. Même le jeune qui l'a embroché n'a pas pu voir son visage, juste une silhouette.
La flicaille est en effervescence, est accusée de ne rien foutre, de n’être bonne à rien. Ils n'ont aucune piste, sont sur les dents. On les pousse au cul pour enfin désigner un coupable.
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Dès tout petit, Ernest avait remarqué mes capacités. Les voisins chez qui il jardinait avaient une bibliothèque immense, comptant plus d'ouvrages que de neurones dans la tête à nos vieux. Il m'en ramenait souvent, que ces gens lui prêtaient. J'ai appris à lire seul. Et j'ai rapidement aimé ça.
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Il faut croire que certains sont destinés à vivre et survivre, à travers et en dépit de tout. C'est mon cas. Ma destinée.
Ainsi ai-je été accueilli, par la froideur d'un carrelage souillé et celle d'un père alcoolique, drogué et brutal.
Il nous a laissés ainsi, est parti se saouler.
C'est mon frère, cinq ans à l'époque, qui s'est occupé de moi, le temps que ma mère reprenne ses esprits.
Non! En fait, il s'est toujours occupé de moi, a pris la place et joué le rôle de parents incapables d'aimer.
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« Et c’est d’ailleurs ainsi que je suis né. Sous les coups de mon père et sous les yeux de mon frère. Dans une mare de sang et un océan de douleur. Dans un monde de cris, un univers de haine (…) Ernest (son frère). C’est son nom. Il m’a enveloppé dans la vieille couverture de son chien. Pas très propre, mais chaude. C’est d’ailleurs sa chienne, la vieille Dolly, qui s’est chargé de me nettoyer, me lécher, me réchauffer. Né de l’union de deux rats, je venais au monde comme un clébard ».
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