Citations sur Féroce (10)
Les sentences nous sculptent. Et comme Fenris avait cette terrible apparence, qui manquait faire s'évanouir d'effroi les loups les plus aguerris, il en vint, en plus de son allure redoutable, à commettre des actes qu'il jugeait en accord avec ce qu'on pensait de lui.
"Il se produisit une chose commune, qui fût que Fenris, à force d'avoir malgré lui l'air méchant et de terroriser chacun par sa seule apparence, finit par devenir vraiment cruel.
Pour peu qu'on soit fragile de caractère, on grandit en imaginant qu'on est ce que les autres nous renvoient."
Le grand loup lui offrit son sourire le plus affreux, croyant déjà entendre son cri d'épouvante. Mais la petite fille se contenta de hausser les sourcils ; elle prit le temps d'assurer la belle fleur dans ses chevaux, puis s'approcha de Fenris et, à l'immense stupéfaction de celui-ci, tendit la main pour tirer sur sa paupière.
- Hmm, grommela-t-elle d'une voix ténue, mais au ton assuré. Hmm, oui, oui... Je vois. Ces yeux rouges... Vous faites des allergies au pollen ? Non ? Vous ne fumez pas, j'imagine... Alors, mon petit vieux, vous avez de la conjonctivite !
Quand Fenris naquit, il n'était, comme tous les louveteaux, qu'une petite boule de poils gluante, que sa mère lécha afin de la nettoyer. Mais dès qu'il écarquilla les yeux et ouvrit la bouche pour bâiller, il eut l'air tout à fait sanguinaire, épouvantable et cruel. C'était certes une qualité indéniable pour un loup, mais point trop n'en faut: ses frères eux-même furent effrayés.
Il ne faisait rien de spécialement affreux, il n'était pas plus méchant que les autres, mais rien qu'à le regarder, on se surprenait à claquer des dents.
Et il se produisit une chose commune, qui fut que Fenris, à force d'avoir malgré lui l'air méchant et de terroriser chacun par sa seule apparence, finit par devenir vraiment cruel.
Il ne faisait rien de spécialement affreux, il n’était pas plus méchant que les autres, mais rien qu’à le regarder, on se surprenait à claquer des dents.
Fenris croyait être fier de ce règne par la peur, mais il se mentait lui-même. Quand une situation vous dépasse, dit-on feignez d'en être les organisateurs.
"LES LIVRES, C'EST BON POUR GRANDIR, APPRIVOISER SES PEURS, ENTRER EN AMITIÉ AVEC SOI-MÊME"
Voici un témoignage qui me touche beaucoup.
Dans "Féroce", Ilyona, reçoit des images et des mots qui lui font tant de bien.
Enfant malmenée par la vie, Ilyona aime lire et relire l'histoire de ce loup.
En caressant Féroce au fil du récit, Ilyona apprivoise sa propre colère face à l'adversité de la vie.
Merci à la plume de Jean-François Chabas.
Merci aussi à David Sala.
"Martine, bonjour.
merci de ton méssage.Ilyana, a fait de sérieux progrès, à l'école.
lorsqu'elle vient, elle va chercher toute seule, le livre " Féroce", et elle me le lis. (...)
M-C
Pour peu qu'on soit d'un fragile caractère, on grandit en imaginant qu'on est ce que les autres nous renvoient. Les sentences nous sculptent.