La Bête

Cet album est constitués de planches toutes en noir et blanc, à l'encre de chine, travaillées en contrastes forts, en aplats et en lignes. Cela donne une ambiance noir et froide, encore accentuée par les flocons de neige qui parsèment les pages. Les trait des personnages sont tendus, tristes et usés.
L'Histoire est bien menée, grâce à cette ambiance, dommage cependant que l'intrigue finale soit déjà vue et revue des milliers de fois. C'est un peu ce que je reprocherais à Chabouté en général, le histoires de vengeance, j'ai l'impression d'en avoir fait le tour depuis suffisamment longtemps pour que ça ne me surprenne plus.

C'est dans le silence que naît l'histoire. Un lapin est poursuivi dans la forêt par un loup sur une pente enneigée de montagne lorsqu'un homme apparaît. Soudain, l'homme se tourne, horrifié, un cri puis plus rien. Commence alors le chapitre 1, sous la neige une voiture s'approche du village et un homme s'arrête au café hôtel C'est avec suspicion qu'est accueilli notre homme qui constate que chaque client est armé. Il n'y a que le dénommé Vinasse qui n'a pas dessoûlé depuis des années qui semble lui montrer un peu de chaleur. On fait assez rapidement connaissance avec notre homme qui est le lieutenant Tarpon venu faire une enquête sur le décès de la forêt. Pensant que celui-ci est du à une meute de loups ayant été réintroduits, il se dit que l'affaire sera vite classée. Cela ne peut pas être aussi simple. Un autre meurtre se produit et il semblerait que ce ne soit pas un loup qui en soit responsable. Notre inspecteur va donc mener l' enquête.

C'est un livre que j'ai pris plaisir à lire c'est sûr, je ne me serai pas arrêtée avant de l'avoir fini. Sur le plan du graphisme le noir et blanc contribue à l'histoire et je trouve le trait de l'auteur parfois gênant, torturé, agité.

Le scénario est là encore très bien ficelé. L'auteur sait faire monter le suspense et tenir son lectorat en haleine. La fin m'a encore surprise. Il est clair que l'auteur est très imaginatif.

Cependant, même si sur le plan du ressenti, j'ai trouvé beaucoup de points communs avec Zoé. Il y a une violence qui ressort des ses livres, une vision très négative de ses personnages et de l'agressivité qui a le don de me mettre mal à l'aise...
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Dans "La bête", Chabouté nous fait sa démo Black &White, avec ici une ambiance "bête du Gévaudan" qui fonctionne... un peu.

Sur un plateau montagneux où les bergers se plaignent de la réintroduction du loup, un enquêteur de seconde zone est dépêché un hiver pour élucider ce qui ressemble à des agressions mortelles par un prédateur monstrueux...

Pas la peine de spoiler ça se lit vite, enfin quand je parle de lire... On ouvre ça pour les contrastes, les cadrages et les trognes impayables des protagonistes, plus que pour lire les bulles !
Bon, le scénar est un prétexte assez simpliste mais c'est pas trop grave, c'est vraiment le genre de Chabouté qu'on apprécie surtout pour le choc visuel, la pure leçon de noir et blanc.
Y a une ambiance, donc. Un peu disais-je, et je maintiens. Juste un peu.
Elle est liée aux conditions climatiques extrêmes, à la rude topographie d'un lieu isolé, et Chabouté s'y entend pour installer une tension en exploitant tout ça graphiquement.
Beau boulot pour le visuel, comme dab. Pas plus, pas moins...

EXTRAIT "Serait-ce le Chabouté de trop pour moi? Y aurait-il un ordre à respecter pour lire certaines de ses oeuvres? Car très sincèrement, je trouve que nous avons là un classique de Chabouté qui n'apporte pas grand chose de plus que ce qu'il a fait par ailleurs. On a les bouseux consanguins ou presque, les sorcières tenues à l'écart du village, la pièce rapportée qui vient tout chambouler, et une conclusion encore plus acide que le corps du récit. "
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