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Le personnage principal de ce roman graphique est un banc public et puis il y a ceux qui passent par là avec leurs petites gueules bien sympathiques s'y assoient y dansent y pique-niquent c'est une chronique poétique féérique mélancolique elle traverse le paysage bucolique des saisons parfois nostalgiques ici deux enfants déjà épris d'un amour idyllique se jettent des baisers pudiques creusent le bois d'un serment presque magique un homme titube pathétique un autre fait de la musique est-ce du blues ou bien du classique il y a même un flic qui embête l'homme éthylique j'aime ce roman graphique j'aime ses dessins qui font la nique au temps qui passe aux modes frénétiques on passe d'une saison à l'autre onirique les personnages reviennent c'est cyclique on croirait que rien ne change dans ce ciel oblique presque rien ne change à peine c'est fantastique la page bouge dans une nuance océanique trois cent vingt-cinq pages sur une belle rythmique pas un seul mot le silence ici est magnifique d'une saison à l'autre les petites gueules demeurent bien sympathiques les timides deviennent lyriques les commères deviennent romantiques puis voilà Monsieur le Maire qui passe avec sa clique avec leurs petites gueules pas sympathiques tout ça n'est pas très catholique ça sent brusquement la politique alors c'est comme un déclic ce banc public est devenu trop rustique... ce roman graphique aux trois cent vingt-cinq pages électriques c'est comme un folioscope est-ce une illusion optique qui chatouille nos zygomatiques du bonheur nous en ressentons les secousses sismiques des larmes viennent et c'est tout d'un coup tragique parfois aussi un peu caustique cela nous rappelle que les bancs publics sont des havres des îlots des refuges des scènes authentiques avec des petites gueules bien sympathiques. + Lire la suite |