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sur 289 notes
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Le personnage principal de ce roman graphique
est un banc public
et puis il y a ceux qui passent par là avec leurs petites gueules bien sympathiques
s'y assoient y dansent y pique-niquent
c'est une chronique
poétique
féérique
mélancolique
elle traverse le paysage bucolique
des saisons parfois nostalgiques
ici deux enfants déjà épris d'un amour idyllique
se jettent des baisers pudiques
creusent le bois d'un serment presque magique
un homme titube pathétique
un autre fait de la musique
est-ce du blues ou bien du classique
il y a même un flic
qui embête l'homme éthylique
j'aime ce roman graphique
j'aime ses dessins qui font la nique
au temps qui passe aux modes frénétiques
on passe d'une saison à l'autre onirique
les personnages reviennent c'est cyclique
on croirait que rien ne change dans ce ciel oblique
presque rien ne change à peine c'est fantastique
la page bouge dans une nuance océanique
trois cent vingt-cinq pages sur une belle rythmique
pas un seul mot le silence ici est magnifique
d'une saison à l'autre les petites gueules demeurent bien sympathiques
les timides deviennent lyriques
les commères deviennent romantiques
puis voilà Monsieur le Maire qui passe avec sa clique
avec leurs petites gueules pas sympathiques
tout ça n'est pas très catholique
ça sent brusquement la politique
alors c'est comme un déclic
ce banc public est devenu trop rustique...
ce roman graphique
aux trois cent vingt-cinq pages électriques
c'est comme un folioscope est-ce une illusion optique
qui chatouille nos zygomatiques
du bonheur nous en ressentons les secousses sismiques
des larmes viennent et c'est tout d'un coup tragique
parfois aussi un peu caustique
cela nous rappelle que les bancs publics
sont des havres des îlots des refuges des scènes authentiques
avec des petites gueules bien sympathiques.
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Histoire sans paroles...

Gonflé le gars d'oser proposer un tel concept sur plusieurs centaines de pages !
Impression de base à la découverte des premières planches qui se tournent et offrant au lecteur la vue récurrente , presque en plan fixe , d'un banc dans son plus simple appareil : ouais , d'accord , y a comme un p'tit goût de lassitude qui devrait pas tarder à pointer le bout de son nez là...
Puis le rythme de lecture se fait plus pressant au gré des saisons se succédant , des personnages devenant familiers , des historiettes s'égrenant dans leur bienfaisante simplicité...
Des tableaux du quotidien empreints , tour à tour , de poésie , d'humour , de tendresse , de bêtise crasse...de tout ce qui finalement caractérise l'humain et son cortège d'humeurs .
Un Chabouté confondant d'authenticité , artisan en noir et blanc d'un récit terriblement haut en couleur ! Usant d'un trait toujours aussi maîtrisé , l'auteur assène un concept album de toute beauté et assoit , si besoin était , une réputation d'auteur désormais incontournable !

Un Peu de Bois et d'Acier : à déguster dans le «  banc «  des yeux !
http://www.youtube.com/watch?v=AFC_ATRExsA
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Un peu de bois et d'acier raconte la vie non moins trépidante et passionnante d'un banc, adossé à un bel arbre. Et, autour de ce banc, gravitent des personnages que l'on revoit à différentes saisons de l'année et que l'on voit grandir ou vieillir.
Certains sont là pour partager un morceau de gâteau, lire du Cartland, quotidiennement passer devant ou bien encore attendre impatiemment que leur bien-aimée arrive à l'heure au rendez-vous fixé; d'autres, comme ce SDF, viennent s'y reposer pour la nuit avant de s'y faire déloger par un policier peu scrupuleux ou bien y graver leur amour adolescent d'un coup de canif mal assuré. Ce sont des personnes que l'on croise et que l'on reconnaît, pour qui l'on se prend d'affection tellement leurs regards et leurs expressions en disent long sur ce qu'ils sont ou ce qu'ils attendent. En effet, une fois n'est pas coutume, Chabouté laisse place à un silence si magistral que cet album est parlant à lui tout seul.
C'est une profusion de bons sentiments tels que la tendresse, la compassion, l'humour, l'attente, la mélancolie ou l'espoir qui s'en dégage. Ce sont des instants fugaces et volés que Chabouté décrit avec virtuosité et excellence.
Un chef d'oeuvre singulier au graphisme splendide, tout en noir et blanc, plein d'amour, d'humanité et de poésie qui nous berce au fil des pages et que l'on referme avec douceur.

Un peu de bois et d'acier... une histoire pas ban(c)ale...
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Le banc occupait déjà une jolie place dans 'Un îlot de bonheur', de Chabouté. Ici il a la vedette, il est le héros.

Qu'est-ce qu'un banc ? "un peu de bois et d'acier", parfois orné de graffitis. Que voit un banc ? passer des gens, se succéder les saisons. Que fait un banc ? il accueille. Des couples, des solitaires, des groupes, des lecteurs, des contemplatifs, des SDF, de bonnes nouvelles et de mauvaises, les pipis de chiens...

Un album sans paroles, hormis quelques rares et brefs textes sur des T-shirts, des journaux.
Sans paroles mais pas muet, très riche au contraire. On le savoure, on tourne les pages lentement, on s'attarde sur chaque vignette pour ne rien manquer, d'autant que le graphisme est superbe (exception faite des visages dont je trouve toujours les traits lourds, chez cet auteur).
Quelques retours en arrière peuvent s'avérer nécessaires pour repérer les personnages, ils ont tendance à se ressembler. Mais on finit par les reconnaître, on s'émeut de leur sort, et on attend impatiemment d'en savoir plus sur chacun...
Un bémol sur la fin, ultra-classique et de ce fait facile et prévisible.

Chabouté est un poète et il a de l'humour, un humour subtil, qui attendrit et fait sourire, pas éclater de rire. Cet album est dans la même veine que 'Tout seul' - lequel restera LE chef-d'oeuvre de l'auteur, difficile à détrôner, je pense.

Je regarderai et utiliserai les bancs différemment, après cette belle lecture... si j'arrive à en trouver encore des "vieux", pas les récents conçus pour empêcher les vagabonds d'y dormir....
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Un peu de bois et d'acier est la vie trépidante d'un banc public, dans un jardin public, devant un arbre public.
Et le public passe. Ou s'assied. Ou utilise le pauvre banc à d'autres desseins. Une vie de banc, ce n'est pas une vie de bâton de chaise. C'est plus immobile et plus calme. Ce n'est pas non plus une vie de barreau de chaise. C'est moins incendiaire.

Star inhabituelle d'un roman graphique, le banc - quelques planches et quatre pieds- se plaît à se montrer sous toutes les coutures qu'il n'a pas. Sous le crayon de Chabouté, il cabotine davantage que son copain le chien qui arrose régulièrement d'un petit jet d'urine son pied avant droit. Il n'hésite cependant pas à poser sous la pluie ou la neige, à arborer la sale mine de celui qui est bestialement taggé, à supporter avec un stoïcisme admirable les figurants humains, habitués ou pas, qui le fréquentent. Et tout muet soit-il sa présence est irremplaçable. Même un banc design à l'aspect de paquebot tarabiscoté ne saurait jouer son rôle.
Mais…

La vie d'un banc de bois, c'est comme la vie d'un banc de thons. C'est intéressant un moment mais un poil lassant. Même si le banc se refait de temps à autre une beauté. de toutes les façons, un acteur passe toujours par la séquence maquillage. Sauf qu'on ne lui met pas autour du cou un écriteau pour avertir que sa peinture est fraîche. Bon, il est vrai qu'on s'assied moins souvent sur un acteur que sur un banc. Pardon, Je digresse, je digresse.

Le banc de Chabouté vaut par l'humanité qu'il attire ou qui le croise (le banc, lui, reste toujours immobile).
Il y a le couple âgé qui partage un petit gâteau (pas le même chaque fois). le skater qui méprise l'assise. La lectrice de Cartland. L'homme sans domicile qui tente de s'y allonger lorsque le gardien cesse sa traque. L'amoureux transi aux fleurs inutiles. Pas d'amoureux à la Brassens. Ni de pigeons. Deux jolies scènes cocasses.

Et un peu trop de bons sentiments au fur et à mesure que les saisons passent. Comme si les petits moments croqués autour de ce banc devaient se condenser en une histoire heureuse. Comme si les petits malheurs disparaissaient avec les tracas, les soucis, les contrariétés. Comme si Chabouté avait dérapé sur l'idée initiale pour conclure sur une happy end générale.
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Un simple banc public… et c'est toute une humanité qui défile. Il y a les passants et les habitués ; tous les âges, toutes les conditions sociales ; l'absurdité des uns, l'amour et le partage pour d'autres. Il y, en fil rouge, le clochard qui y élit temporairement domicile, l'amoureux transi avec son bouquet de fleurs, l'employé municipal chargé de l'entretien, etc… Toute une vie que vous côtoyez tous les jours, des gens que vous croisez au quotidien. Les saisons se succèdent et on découvre la vie avec ses heurs et ses malheurs.

Ce roman graphique d'une justesse incroyable est empreint de vie et de poésie. Et je n'aurais garde d'oublier la fin, positivement géniale, qui termine le livre en boucle.
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C'est du Chabouté
sans couleur, ni parole..
Mais, avec une folle tendresse!
L'histoire d'un banc public,
oui, d'un banc public.
Dans un parc près d'un arbre
il accueille sans broncher
des fessiers plus ou moins sympathiques
Des pisses de chien,
des petits pieds d,'enfants
des cascades de skateur..
C'est un guetteur du quotidien
une vigie pacifique et attentive.
Il en voit défiler, des habitués
des passants qui passent.
Il recueille la joie, l'attente, le chagrin
l'amour de ceux qui s'y arrêtent.
Il abrite le repos d'un sans logis
que la maréchaussée sans mollir
contraventionne régulièrement
jusqu'au jour où ...
les techocrates municipaux..

Un récit d'une vibrante poésie
où le réalisme ne se fait pas oublier.
Une belle récréation.



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Quoi de mieux qu'un banc public pour voir défiler la vie et les saisons. le personnage est ce banc et un banc ne parle pas, bien qu'on pourrait lui prêter des émotions. Sa mémoire de bois et d'acier, dessine des mots de neige, de feuilles mortes, de chiens qui passent et qui.... Il sert de lit à un clochard, de rendez-vous aux amoureux. On peut y faire des glissades avec un skate, s'y tenir pour faire ses premiers pas dans la vie. On y lit dans le calme, mais pas toujours. Parfois un guitariste insupportable vient apporter sa note de couleur.
Ce banc, on s'y attache. Il fait partie de la vie. On ne peut pas s'y asseoir tous ensemble, mais chacun à leur tour, les passants et promeneurs vont y déposer leurs instants, de fleurs ou de tristesse.
On ne le changerait pour rien au monde, il fait partie du paysage, des jours qui défilent.

Cet album graphique a le don de relier tous ces instants, en noir et blanc, et d'en faire une histoire multicolore, l'histoire d'une vie. Un roman graphique muet mais si parlant, dont j'ai aimé découvrir le coup de crayon de l'auteur. Tout en simplicité et finesse.

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C'est l'histoire d'un banc. Un banc qui regarde passer les gens. Certains s'arrêtent et s'assoient, d'autres l'ignorent royalement. Des gens âgés, des plus jeunes, des amoureux transis qui attendent leur belle, des lecteurs, des musiciens, un SDF qui vient de temps en temps lui tenir compagnie la nuit venue… Des gens qui se croisent sans se regarder et un banc qui, au fil des saisons et des années, demeure un spectateur aussi silencieux qu'attentif…

336 planches en noir et blanc et sans texte, il fallait oser. Chabouté le reconnaît, s'il n'avait pas depuis quelques années acquis une certaine notoriété, jamais son éditeur n'aurait accepté de publier un album pareil. Autant le dire tout de suite, je n'étais pas chaud pour me lancer dans cette lecture et si je ne l'avais pas croisé à la médiathèque je ne me serais jamais laissé tenter. J'avais peur de l'exercice de style, de la démonstration graphique froide, sans âme et surtout sans intérêt. Pour le coup mes aprioris se sont révélés totalement faux. Chabouté parvient à raconter quelque chose en laissant sa caméra posée face à ce banc sur des centaines de pages. Des petits riens qui, mis bout à bout, forment un tout. Les personnages passent, disparaissent, reviennent et évoluent (avec une mention spéciale pour le policier municipal). Aucun des procédés habituellement utilisés pour nourrir une intrigue ne sont présents et pourtant cette apparente futilité m'a beaucoup parlé. C'était d'ailleurs une volonté affichée dès le départ : « Je voulais un récit à la Tati, capable de rappeler à quel point l'inutile et le quotidien peuvent être beaux pour peu qu'on les regarde d'un oeil attentif. » (interview casemate)

Graphiquement c'est toujours aussi fort. Plutôt que de proposer un seul et interminable plan fixe sur le banc, Chabouté ne cesse de tourner autour, utilisant les cadrages somptueux et variés qui sont sa marque de fabrique. Pour une fois, les blancs sont davantage marqués que les noirs et les décors sont réduits au strict minimum, sans doute pour donner au jardin public où se trouve le banc un coté universel dans lequel chaque lecteur pourra projeter ses propres références.

Une bien belle surprise donc. Pas un chef d'oeuvre du niveau de Tout seul mais je m'attendais à beaucoup moins bien et j'avoue sans honte que mes aprioris n'avaient finalement aucun fondement. Il faut savoir le reconnaître quand on se trompe…

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Alors là bravo l'artiste, chapeau bas! le précédent album de Chabouté (Les princesses aussi vont au petit coin) ne m'avait pas totalement convaincu mais cette fois-ci pour son dernier travail Christophe Chabouté nous livre un magnifique album sur une très belle idée : raconter la vie, les gens, notre société autour d'un banc public de square. le banc public est un lieu de passage, un lieu de rencontre, un lieu de halte. Alors au fil des vignettes, Chabouté nous dévoile le monde qui tourne autour de ce banc, il nous raconte notre monde, notre société. Il brasse les gens, les générations, les classes sociales, au travers de nos habitudes, de nos train-train quotidien, de nos idées préconçues, de nos solitudes, de nos difficultés à aller vers l'autre, de nos esprits étroits et nos apriori. Chabouté dévoile tous ces travers avec beaucoup de tendresse, sans jugement et apportant à chaque fois une touche positive et optimiste. Christophe Chabouté maîtrise parfaitement l'art de l'ellipse, du raccourci qui lui permet d'agrémenter son récit de touche d'humour l'autorisant à proposer des pistes d'interrogations et de réflexions sur notre société. A celà s'ajoute un dessin en noir et blanc, simple, pur qui permet de centrer le récit sur l'essentiel et lui donner beaucoup de puissance. Un très bel album où l'on retrouve tout la maîtrise de Christophe Chabouté avec un petit air plein de douceur et de poésie, d'humour et de tendresse. On referme l'album avec le sourire aux lèvres et l'envie de s'asseoir sur un banc public et regarder passer les gens en imaginant leur histoire et pourquoi pas essayer de les rencontrer...
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