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Benoît Cohen (Autre)
EAN : 9782749309002
168 pages
Glénat (13/01/2021)
3.77/5   155 notes
Résumé :
Un Français, chauffeur de taxi à New-York.

Après avoir réalisé des films et des séries pendant 20 ans, Benoit Cohen sent qu’il a besoin de prendre un nouveau départ. En 2014, il déménage pour New-York et décide de devenir chauffeur de taxi pour les besoins de l’écriture d’un scénario. En plongeant au cœur de la ville, en se nourrissant de la richesse de la métropole, il espère retrouver l’inspiration. Dans une école du Queens, il apprend les ficelles ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un an que Benoit et sa compagne vivent leur rêve américain. Mais depuis quelque temps, ce dernier est fatigué et ressent le besoin de souffler et de retrouver son enthousiasme. Depuis 20 ans qu'il réalise des films et des séries, il a envie de faire tout autre chose, exercer un métier plus concret, comme devenir serveur, barman ou pourquoi pas promeneur de chien. Une expérience qui pourrait ensuite devenir le scénario d'un film. Lui vient alors l'idée de devenir chauffeur de taxi afin de pouvoir écrire et nourrir son histoire. Si Éléonore le trouve complètement dingue, il se lance tout de même à fond dans sa nouvelle aventure et entame, dès le lendemain, toutes les démarches pour devenir chauffeur de taxi. le yellow cab, c'est l'essence même de New York. La semaine suivante, il s'inscrit dans une école spécialisée...

Installé à New York depuis un an, Benoit Cohen décide de devenir taxi driver dans le but d'y écrire le scénario d'un film. Finalement, il en fera un livre que Chabouté mettra en image quelques années plus tard. Chabouté, un trait reconnaissable et une palette de couleurs se limitant au noir et blanc. Au vu de la couverture, l'on aurait pensé que le dessinateur aurait dérogé à la règle en y insérant du jaune. Il n'en sera rien. Mais il donne à la ville de New York toutes ses lettres de noblesse, nous plongeant avec ravissement dans les ruelles du Bronx ou de Manhattan et ce, dans une ambiance toute particulière. New York, véritable personnage à part entière au coeur de laquelle Benoit officie en tant que chauffeur de taxi. Il posera alors un regard bien différent sur la ville et ses habitants au fil de ses courses mais aussi en côtoyant ses collègues.
Un album sensible et humain...
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Benoit est à la ramasse.
Réalisateur de films et de séries, le puits de la créativité semble tari.
Enfin presque.
Dernière fulgurance, s'immerger corps et âme dans un job puis en tirer sa quintessence dans un long métrage appelé à devenir un must have.
Pouf, pouf, ce se-ra chau-ffeur de ta-xi à N.Y.

A y est.
Benoit vient de décrocher le saint graal.
Sa licence de taxi driver.
Tout comme Bob en son temps, il allait bouffer du bitume pour se nourrir de cette nouvelle expérience jusqu'à satiété.

Rien à redire sur le graphisme Chaboutesque, Chaboutien, enfin le style qui lui est propre, j'ai toujours adhéré sans réserves. N'était ce p'tit manque de jaune délicatement présupposé en première de couv', je partais sur un sans fautes.
Une maîtrise hors norme de l'ombre et de la lumière, Chabouté s'y entend pour donner vie en bicolore.

Le scénario m'aura un peu moins emballé.
La faute aux trop nombreuses réflexions parasitantes de notre Benoit venant souligner des faits déjà superbement mis en images dans la même planche.
Rien de rédhibitoire en soi mais l'impression persistante de repasser par un chemin déjà emprunté et ça, c'est moche, fut-il à N.Y.

Si Chabouté fait dans le noir et blanc, il fait également dans l'humain et là, j'ai envie de dire carton plein.
De notre poor lonesome cab driver aux innombrables et diverses rencontres qui traverseront ses nuits, le spectre de l'humanité se veut dès lors sans limites.
Le dessinateur excelle dans l'art de retranscrire des émotions brutes, en quelques coups de crayons bien sentis, signe d'un talent évident pour la sobriété stylistique au service d'un ressenti profond et immédiat.

Bref, encore un bon Chabouté, peut-être pas le meilleur..

Merci à Babelio et aux éditions Vents d'Ouest pour la balade.
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L'époustouflante vitalité de cette ville
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. La première édition de cet ouvrage date de 2021. Il s'agit de l'adaptation en bande dessinée du roman Yellow Cab (2017) de Benoît Cohen, producteur, réalisateur, scénariste et écrivain. L'adaptation a été réalisée par Christophe Chabouté, pour le scénario et les dessins. La bande dessinée compte 162 planches en noir & blanc.

Le mercredi 3 juin 2015, Benoît et sa compagne Éléonore se promène à New York, le long du fleuve. Elle remarque que quelque chose préoccupe son compagnon. Il lui répond qu'après 20 ans passés à réaliser des films et des séries, il ressent le besoin de souffler, se reposer, lâcher un peu. Maintenant qu'ils vivent leur rêve américain, il souhaite s'immerger plus dans la culture du pays, et faire un métier concret, un métier où il ne se triture pas le cerveau jour et nuit. Ils s'assoient sur un banc, et il continue : serveur, barman, chauffeur de taxi, de bus, vendeur de hot-dogs, ou même promeneur de chiens. Il continue : il pourrait ensuite se servir de cette expérience pour en faire un scénario dont le personnage serait un acteur venu aux États-Unis pour vivre son rêve américain, et qui se retrouverait tout en bas de l'échelle sociale, et deviendrait chauffeur de taxi.

Sa compagne sourit : alors que Benoît déclarait cinq minutes avant être en panne d'inspiration, il est en train de débiter plusieurs idées. Chauffeur de taxi. Dès le lendemain, Benoît effectue une recherche sur internet pour savoir comment on devient chauffeur de taxi à New York. Il pense bien sûr à Taxi Driver, de Niro, Scorcese, Jarmush, Breakfast at Tiffany's, The Game de Fincher, Brand dans Sur les quais, James Cagney, Audrey Hepburn, Ben Gazzara, Benny the cab… C'est une fenêtre sur la folie, l'énergie, la diversité et la violence de cette ville. Il téléphone et effectue sa première démarche : s'inscrire dans une école spécialisée. Il obtient un rendez-vous pour le mardi d'après. le processus : valider un minimum de 24 heures de cours, passer un examen écrit, et faire un test qui prouve qu'il ne consomme pas de drogue. Coût moyen : 500 dollars. Une fois dans l'école, il regarde autour de lui : que des hommes de nationalité très diverse, une affiche du film Taxi Driver. Il repère une personne qui prend les inscriptions et oriente les clients vers les cours. Celui-ci lui explique qu'il doit commencer par prendre un cours de Defensive Driving, et qu'il doit aussi déposer un dossier au TLC, la Taxi Limousine Commission. En réponse à la question de Benoît, il précise qu'il s'agit d'un cours de prévention et d'information pour récupérer des points. Il lui précise également la salle, car le cours commence d'ici quelques minutes. Une dizaine d'hommes écoutent déjà l'intervenant. Celui-ci expose les cinq règles : viser haut, avoir une vision panoramique, garder les yeux en mouvement, toujours avoir une solution de repli, faire en sorte d'être vu tout le temps. Dès la première infraction, il faut immédiatement engager un avocat et faire durer le processus le plus longtemps possible pour pouvoir continuer à conduire.

En découvrant cet ouvrage, le lecteur peut avoir deux a priori : ça devrait être pas mal parce qu'il s'agit d'une BD d'un bédéaste renommé, c'est dommage que ce soit une adaptation. Il espère également qu'il en apprendra plus sur le métier de chauffeur de taxi à New York. Sur ce dernier point, il est immédiatement rassuré : il va suivre Benoît alors qu'il effectue une à une les démarches pour exercer ce métier, et pendant les premiers mois où il effectue des courses. Cette dimension du récit participe du reportage, avec un le lecteur en journaliste embarqué qui observe chaque étape aux côtés du protagoniste. C'est instructif : découvrir chaque démarche, le cours exotique, les conseils des anciens aux nouveaux, regarder les clients en se demandant qui ils peuvent être, s'ils vont discuter ou pas du tout, flâner dans les rues de New York. À plusieurs reprises, le lecteur se retrouve surpris par un moment auquel il ne s'attendait pas : voir des dizaines d'adultes de tout âge en train de passer une épreuve écrite, se lancer pour la première fois dans la circulation newyorkaise, attendre dans l'agence de taxi pour se voir attribuer un véhicule, ne pas retrouver son taxi après avoir mangé parce qu'il a été emmené à la fourrière, avoir un client s'endormir à l'arrière, prendre soi-même un taxi et bénéficier de conseils sur le l'agence où prendre son taxi, etc. Les dessins apparaissent comme très simple, vite fait, les personnages vite croqués, les contours pas très arrondis aux entournures. Cela insuffle une forme de naturel pris sur le vif à chaque individu, tout en conservant un naturalisme certain dans les tenues vestimentaires pour des personnes de cette classe sociale.

Dès la première page, le lecteur constate que New York est un personnage à part entière, avec cette promenade en bord de fleuve, la rambarde en simple ombre chinoise, l'alignement des bancs qui fait comme une ligne de fuite, et un simple réverbère. En page 10, c'est la silhouette du pont à structure métallique qui domine la case occupant la moitié de la page. Tout du long, le lecteur s'amuse à repérer les éléments d'urbanisme typiques : la ligne de métro en aérien, les voitures du métro, les feux tricolores suspendus au milieu des carrefours, les entrées de métro, les entresols des immeubles, etc., et puis page 69, c'est parti pour la première journée de travail en taxi. Il s'en suit 7 pages muettes au cours desquelles, le lecteur regarde les panneaux de signalisation avec la même inquiétude que Benoît. Il voit les gratte-ciels et leur façade imposante, les lignes électriques aériennes. Il repère l'Empire State Building dans l'alignement d'une avenue. Il s'inquiète en voyant arriver un policier en uniforme alors que Benoît est garé. Il peut observer les différents immeubles lors des courses, constatant les changements de quartier avec les changements d'architecture. L'artiste ne réalise pas un guide touristique, mais il montre la ville au gré des destinations où le taxi emmène ses clients. de ce point de vue, l'ouvrage tient sa promesse implicite de voir du paysage, sans tomber dans l'enfilade de clichés pour touriste.

Le lecteur est vite happé par la narration visuelle qui semble évidente à chaque page. Chabouté dose savamment la densité des décors, généralement réduit à quelques meubles lors des séquences d'intérieur et des dialogues, beaucoup plus descriptifs dans les séquences d'extérieur. Cela ne constitue pas un raccourci pour réaliser certaines plus rapidement : cela fait sens à la lecture. Lors des scènes d'intérieur, l'accent est mis sur la prise d'information, sur la compréhension des démarches à réaliser, et sur les personnages. Cela donne une lecture rapide et légère. À l'extérieur, il y a moins de dialogue, car finalement les clients ne sont pas si causants que ça. L'auteur en vient même parfois à dissocier image et texte, en plaçant ce dernier en dessous pour un ou deux paragraphes, que le lecteur devine repris du livre. Cela donne un ton naturaliste et une lecture très fluide, très agréable, entre les dialogues réalistes et concis, les pages dépourvues de mot montrant les rues, les immeubles et les clients, et les récitatifs épisodiques pas trop longs correspondant à Benoît en train de réfléchir à son scénario, à son personnage principal, à sa situation.

En effet, il songe à restituer son expérience sous la forme d'un film dont le personnage principal serait une actrice venue à New York pour essayer d'y percer et exerçant un boulot alimentaire en attendant. le lecteur relève de petites touches sociologiques régulières. La place du Yellow Cab dans la représentation de New York, le fait que chaque nouvelle course soit une nouvelle histoire, le fait que la seule couleur de peau qui compte soit le vert (la couleur du dollar), la différence d'échanges avec des clientes s'il avait été une femme conductrice de taxi, le regard de ses amis sur lui maintenant qu'il exerce ce métier, son imposture (conducteur grâce au GPS dans une ville qu'il ne connaît pas), cette situation sociale qui est l'envers du décor du rêve américain. Et puis court tout du long du récit, ce projet de réaliser un film par la suite. Benoît y pense régulièrement en réfléchissant la manière dont il va mettre en scène son vécu de chauffeur de taxi, au travers de ce personnage d'actrice exerçant ce métier. Il se produit donc une double mise en abîme : le récit parle d'un autre récit imaginaire, tout en étant lui-même l'adaptation du récit d'une autre personne, celui de Benoît Cohen qui a écrit le roman, et qui est lui-même un créateur et un auteur d'histoires. Il n'y a bien sûr rien de fortuit dans ce dispositif en enfilade. du coup, le lecteur y voit aussi un auteur (Chabouté) qui parle de l'acte de raconter une histoire, de création, ce qui devient le thème majeur du récit. Il parle aussi du métier d'acteur, son personnage fictif, une actrice, disparaît du regard des autres en exerçant le métier de chauffeuse de taxi. Mais aussi, elle devient spectatrice de la vie des autres, comme lui est devenu spectateur dans sa bulle à l'abri du froid et du bruit, en écoutant sa musique et en regardant les passants dans la rue.

Chabouté tient la promesse du titre et va même bien au-delà. le lecteur plonge dans l'adaptation d'un roman qui se lit comme une vraie bande dessinée, tout en conservant la personnalité et l'esprit de l'oeuvre originale. Il place le lecteur aux côtés de Benoît qui se lance dans le processus de devenir chauffeur de Yellow Cab, dans une veine de quasi-reportage, avec des personnages presque croqués sur le vif, et une immersion remarquable dans les rues de New York. Il évoque les conditions capitalistes de l'exercice de ce métier, de façon sous-jacente. Par une narration très immédiate et simple de lecture, il immerge le lecteur dans le quotidien de son personnage, au point que le lecteur peut ne pas se rendre compte que l'auteur développe également une mise en perspective de l'art de raconter des histoires, une thématique autoréflexive sur son propre art.
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Il y a les douze travaux d'Astérix et il y a vouloir devenir taxi à New-York. C'est ce que va découvrir un écrivain français en mal d'inspiration. Biographie mise en scène par le fameux Chabouté où l'on apprend, en autre, que de Niro l'a passé aussi pour faire « Taxi Driver ». Manque de texte à mon avis et le jaune.
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Cette fois-ci, Chabouté nous emmène à New-York, son personnage, cinéaste, décide de s'immerger dans la vie d'un chauffeur de taxi pour trouver l'inspiration. C'est une occasion de nous faire découvrir un New-York très ancré dans la réalité, par ses journées pleines d'une vie mouvementée, trépidante et pourtant monotone. le graphisme est tout en contrastes secs et durs, sans nuances, tout en finesse de détails et en lumières agressives, cinglant, Chabouté excelle dans sa technique, mais s'éloigne de la nature très présente dans ses autres oeuvres. Il nous dépeint un monde artificiel, très citadin. J'ai été enchanté par cet aspect.
Par contre je suis un peu moins convaincu par le scénario, qui joue entre le reportage et le roman, celui que le héros souhaite écrire et l'histoire même de cet écrivain chauffeur de taxi, une sorte de mise en abyme inversée ou de récits gigognes, mais son aspect “prétexte” est un peu trop gros. C'est un détail qui n'altère pas la qualité de la description de New-York, mais qui n'apporte pas non plus un intérêt supplémentaire. La pirouette finale est un effet un peu forcé et téléphoné et n'était pas nécessaire, ça ne m'a malheureusement pas touché. Associé au reportage sur la façon de devenir chauffeur de taxi, les portraits des différents passagers sont bien plus forts et racontent bien plus, comme dans “Un peu de bois et d'acier”. Et les mots deviennent parfois superflus, les regards fiers ou baissés, leur intensité en contrastes, les silhouettes des taxis, les vues générales de rues... c'était déjà suffisant.
Ce n'est pas parfait, mais c'est tout de même une belle lecture que je vous conseille vivement.
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critiques presse (6)
Bedeo
24 février 2021
Yellow cab constitue une immersion intéressante dans la psyché de l’auteur qui se met lui-même en scène ainsi qu’une invitation au voyage dans une ville de New-York qui, si elle a fait l’objet de très nombreuses représentations, mérite d’être redécouverte sous les traits de l’excellent Chabouté.
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
18 février 2021
"Yellow Cab" : une aventure sensible, profondément humaine, à conseiller aux lecteurs avides d’évasion et d’authenticité.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Actualitte
16 février 2021
Dans ce nouvel album, librement inspiré du roman autobiographique de Benoît Cohen, le dessinateur livre une adaptation en forme de catharsis. Ce récit graphique puissant retrace le parcours d'un réalisateur en manque d'inspiration qui, pour les besoins d'un nouveau scénario, devient chauffeur de taxi.
Lire la critique sur le site : Actualitte
BoDoi
15 février 2021
Car ce qui devait être une base de recherche devient un travail de documentariste, entre fable sociale et essai anthropologique. Une plongée dans l’envers du décor, passionnante et humaine de bout en bout.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LaTribuneDeGeneve
25 janvier 2021
Christophe Chabouté adapte avec brio l'expérience «Yellow Cab», vécue par le cinéaste Benoît Cohen.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
BDGest
15 janvier 2021
Non content d'envoyer de très jolies cartes postales de la fascinante « big apple », Yellow Cab véhicule une composition humaine riche d'enseignements.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
En écoutant cet homme me guider, je prends conscience que je suis un imposteur. Je prétends être chauffeur de taxi, alors que je ne connais pas vraiment cette ville, et que je suis la plupart du temps obligé de me fier à mon GPS pour conduire mes passagers à bon port. Masi n'est-ce pas le cas de la plupart des drivers que j'ai croisés sur ma route ? Ils ont débarqué comme moi de l'autre bout du monde et se sont retrouvés après quelques heures de formation à naviguer dans cette mégapole dont ils ignorent absolument tout parce que eux, contrairement à moi, n'y ont jamais mis les pieds. Certains font ce métier depuis plusieurs années et maîtrisent mieux leur sujet (surtout ceux d'avant l'ère GPS), mais les débutants sont tous dans a même galère. La seule chose qui me différencie vraiment d'eux est que je n'ai pas besoin de ce métier pour gagner ma vie. Devrais-je culpabiliser à l'idée de prendre la place de quelqu'un qui en a absolument besoin ? […] Gagner ma vie, je n'avais jamais réfléchi à cette expression et elle me semble particulièrement adaptée à ce que je ressens à travers cette expérience de Cab Driver. Je gagne une nouvelle vie, comme dans un jeu vidéo.
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J'ai vécu pendant ces quelques mois l'envers du décor, l'envers du rêve américain. La lutte des classes, l'immigration, le déracinement, l'endurance, l'humilité, la tolérance, l'injustice, l'exil, la peur, la violence, la solidarité, la folie, la diversité, l'abondance, la pauvreté, la beauté, l'ivresse, l'ennui, le partage, l'époustouflante vitalité de cette ville.
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Cette aventure intrigue beaucoup les gens autour de moi. Comment je vis au jour le jour ce nouveau métier ? Pour combien de temps encore, et est-ce que je vais y prendre goût au point de prolonger l'expérience ? Moi-même, j'en arrive à me demander si je ne trouve pas plus de plaisir à côtoyer des inconnus toute la journée, plutôt que de rester des heures à écrire seul devant mon ordinateur ? Si cette histoire de film n'est pas qu'un prétexte…
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Les chauffeurs de taxi ont trente fois plus de chance d'être tués, et soixante-dix fois plus de chances de se faire braquer que n'importe qu'elle autre profession. Les piétons nous détestent, les cyclistes nous détestent, les motards nous détestent, les chauffeurs de bus nous détestent, les routiers nous détestent. Tous les conducteurs nous détestent. Le seul moment où ils nous apprécient, c'est quand il pleut ou qu'il fait froid.
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Je ne suis plus un réalisateur qui met en scène à sa guise le cours des événements. Mais je suis un chauffeur de taxi qui doit se débrouiller pour transporter sains et saufs des gens d'un point à un autre, le plus rapidement possible, sans se perdre, sans avoir d'accident, sans se faire arrêter par les flics, sans se retrouver avec une balle dans la tête. Quand on écrit une histoire, il est exceptionnel d'être nourri au quotidien avec autant de matière. Je suis pour l'instant dans une démarche plus proche du documentaire ou de l'étude sociologique, et j'aime ça. À chaque fois qu'un passager entre dans mon taxi, tout est possible.il y aura des moments sans intérêts comme des heures de rushes filmés dont je ne me servirai pas, mais aussi des situations extraordinaires, j'en suis sûr, et je sens que je sens, que comme chez un acteur, le travail sur la longueur va infuser en moi.
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Musée, disponible en librairie
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