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Citations sur Alphonse Boudard : Une vie à crédit (15)

Il sait qu’il doit se faire discret et éviter les débordements : «Un pénible folliculaire figaroteux est venu m’interviouver chez Plon. Il voulait me photographier, je l’ai menacé de lui casser la gueule.» C’est le début d’une relation compliquée avec les journalistes, dont il se méfie depuis ses précédentes apparitions dans les colonnes des faits divers. Et ça n’augure pas d’une bonne critique dans le journal.
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Des années plus tard Alphonse dressera un constat terrible de la situation, celui d'une France humiliée sous les cris de la victoire : "On est symbolique en quelque sorte de l'état de la France à cette époque... la pagaille, la misère, la mendicité. On a juste de Gaulle qui nous cocorique la victoire, mais rien dans nos galtouses, nos fouilles [...] Nos libérateurs, on les amuse à l'occasion, nos filles et nos mères les sucent, nous on quémande..."
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"Je n’ai pas souffert du manque de respectabilité bourgeoise. Que foutre ! J’ai vite bifurqué dans les délinquances. Ma mère n’en était pas responsable… J’avais sans doute des chromosomes louches non identifiables."
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Les lettres lui arrivent chaque jour avec leur lot de tapeurs. Au fil des ans, sa clientèle s’est diversifiée : "Selon le livre publié, ça me ramène les malades, les cinéphiles (ce qui revient au même), les anciens maquisards, les obsédés sexuels… un vieil artilleur qui vous tance à propos d’une petite erreur… un 75 qui n’était pas en 1944 sur une certaine sorte de blindé de l’armée américaine. […] On attend tous – enfin mes confrères hétéros – la lettre d’une charmante avec sa photographie dans un camp de nudistes. «Je suis à vous, cher Maître, demain soir.» Elle n’arrive pas, bien sûr."
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Jeanne Birmont, la compagne de l’écrivain [Albert Paraz] raconte l’arrivée de cet étonnant voyageur [Alphonse Boudard] qui ne se déplace jamais sans ses instruments de travail : "Lorsqu’il a ouvert son bagage, j’ai vu, sur les vêtements, un pied de biche tout neuf. Voyant ma surprise, il m’a expliqué avec le plus grand naturel : « C’est ma plume. Vous ne saviez pas que je vivais de ma plume ? » Et comme je le suppliais de ne pas faire de « casses », il m’a rassurée : « Non, jamais chez des amis. Mais en montant, j’ai vu de belles maisons… On ne sait jamais… »"
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Les troupes alliées prennent bientôt leurs marques au bord du lac de Constance. Et quand les militaires sont désœuvrés, les mauvaises habitudes reviennent à toute berzingue. L’alcool, bien sûr, omniprésent, comme autrefois chez les paysans du Loiret ou dans les rades du XIIIe. La biture quotidienne devient l’occupation favorite des chambrées, « où le niveau intellectuel était plutôt au-dessous de la moyenne des alcooliques français ordinaires ».
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Quelques jours plus tard, Michel Tournier vient le chercher lui-même à l’hôpital pour lui faire signer son premier contrat d’édition. Alphonse a été opéré quinze jours auparavant et se déplace encore péniblement. Il pénètre alors dans un monde qui lui est totalement étranger, avec ses personnages élégants, raffinés, ses académiciens qui passent dans les couloirs et ses auteurs furieux qui engueulent leur éditeur. A l’un d’entre eux qui lui a dit d’aller «se faire enculer», le directeur littéraire répond : "Ecoutez, c’est une éventualité, mais ça ne nous avancerait pas beaucoup". Des manières très éloignées de ce qu’il a connu jusque-là dans les chambrées militaires et les prisons.
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"Le matin, les soins dans les piaules. Ensuite on allait en cure, par tous les temps, sur des chaises longues, de une à trois heures. En cure, on ne parle pas, on ne lit pas, on n’écoute pas la radio, on ne dessine pas, on ne chante pas, rien du tout. On doit être les bras le long du corps sur la chaise de cure. Inutile de dire que moi, j’avais des carnets, des livres, des trucs… Je me faisais gauler par les surveillants en blouses blanches – Ah, vous ! Crac, les livres…"
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La stratégie de l’état-major français consiste justement à coller au plus près de ces Américains suréquipés qui balaient tout sur leur passage pour aligner quelques victoires le moment venu et être du côté des vainqueurs.
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Plus que le boulot, le sexe est déjà sa grande préoccupation. Une employée de la fonderie a justement besoin de distraction.
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