Freddy Lombard, tome 1 : Le testament de Godefroid de Bouillon

Pour faire connaissance avec quelqu'un, et notamment avec un personnage de fiction, mieux vaut y aller doucement. A peine une quarantaine de planches suffit dans cet album pour commencer à connaître Freddy Lombard et ses acolytes, Sweep et Dina, mais aussi avec leur créateur, Yves Chaland.

L'intrigue est simple : lâchés par la mécanique sur la route de Sedan, Freddy, Sweep et Dina trouvent refuge dans une auberge dans la ville belge de Bouillon où ils font la connaissance du noble descendant de Godefroy. Celui-ci, pour prix de leur dîner, les engage à trouver le trésor de son illustre aïeul. Une rêverie médiévale complète le tableau.

Prétexte absurde, rôles à contre-emploi (on ne voit que très rarement Freddy tandis que Sweep prend les choses en main et que Dina garde la tête froide) et humour caustique sont déjà les ingrédients formels d'une bande-dessinée qui prend pour modèles esthétiques un groom en livrée rouge et un reporter à houppette. Une belle promesse, en somme.

Histoire simple (en apparence) en 29 planches dans un format hors norme, réduit pour créer une collection particulière. le produit est de très bonne facture. Résistant, bien fini, couleurs soignées.

Le dessin de Chaland rappelle les meilleures heures de la BD belge. On a une sorte de Tintin, mâtiné de tous les héros genre Rouletabille, j'en passe et des meilleurs. Imper mastic, pantalons à pinces, souliers vernis... avec une touche de génie de la part de Chaland qui se réapproprie les clichés et poncifs du genre et les réinvente à sa sauce. le lecteur, de prime abord, pense être en terrain connu, mais par petites touches, l'auteur imprime sa patte.

L'histoire évoque les secrets du Moyen-Âge, les complots, les Ardennes belges et françaises, tout cela virevolte et on tremble à plusieurs reprises. de joie, de peur. Comme pour le dessin, Chaland rend hommage à ses pairs, à ses racines, en mettant sa touche.