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4,27

sur 3115 notes
4 étoiles...Selon le code Babelio, cela veut dire « J'ai beaucoup aimé ». Aimé ! Quelle ineptie, de parler d'aimer, à propos de ce roman de feu, de sang, de larmes !

Pour la première fois, je me rends compte que c'est très difficile de parler de guerre, de n'importe laquelle, d'ailleurs. Ici, elle se passe à Beyrouth, et pour moi, c'est très difficile aussi de comprendre ce qu'il s'y passe.

En deux mots : Georges, un jeune anarchiste forcené, qui vient à peine de se ranger en se mariant et en ayant un enfant, est happé par le désir – non, la volonté ultime – d'un Grec, juif, metteur en scène, de réaliser au coeur du conflit israélo-palestinien, une pièce de théâtre, LA pièce de théâtre : Antigone. Ce Grec, Sam, va mourir, et il veut à tout prix que cette pièce, qu'il avait si bien « préparée » en amont, se joue. Mais pas de n'importe quelle façon ! Georges en est pleinement conscient !
« Cette fois, il ne s'agissait pas de réciter trois répliques de théâtre dans une Maison des Jeunes, mais de s'élever contre une guerre générale. C'était sublime. C'était impensable, impossible, grotesque. Aller dans un pays de mort sans savoir qui est qui. Retrancher un soldat dans chaque camp pour jouer à la paix. Faire monter cette armée sur scène. La diriger comme on dirige un ballet. Demander à Créon, acteur chrétien, de condamner à mort Antigone, actrice palestinienne. Proposer à un chiite d'être le page d'un maronite. La guerre était folie ? Sam disait que la paix devait l'être aussi. Il fallait justement proposer l'inconcevable. Monter « Antigone » sur une ligne de feu allait prendre les combats de court. Ce serait tellement beau que les fusils se baisseraient. »

Et voilà, tout est dit, la tragédie peut commencer.
A coups de fusils et de bombes, à coups de mots, à coups d'amour.
Car Georges, une fois « là-bas », dans cet antre de terreur, ne parvient plus à s'en défaire.
Et par la plume de Sorj Chalandon, tout entière nourrie de poésie et de souffle épique, je suis malgré moi emmenée là-bas, aussi.
Malgré moi, malgré tout, je suis revenue dans ma petite vie, « dans mon pays à moi, avec le ciel sans avion, les nuits sans frayeurs, les caves qui ne protègent que le vin. Retrouver ma vie, mon amour, ma tendresse. Surveiller les gamins du collège, boire une bière d'automne en terrasse, trouver une place sur les pelouses du dimanche, trembler devant un film, fermer les yeux pour une chanson ».
Car Sorj Chalandon, s'il insuffle l'horreur, nous repousse malgré tout dans l'amour.
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Le premier chapitre du roman ressemble au prologue d'Antigone, il annonce la tragédie. Cette pièce se trouve au coeur du destin de Georges et de sa troupe de comédiens. En 1982, ils répètent Antigone en vue d'une unique représentation à Beyrouth avec des comédiens issus des différentes communautés. le danger et les tensions sont omniprésents. C'est une pure folie dans un pays en proie à de violents combats quotidiens.
« Nous portons des masques de tragédie. Ils nous permettent d'être ensemble. Si nous les enlevons, nous remettons aussi nos brassards, et c'est la guerre. » dit l'un des comédiens.
Georges porte ce projet à bout de bras, fiévreusement. Il l'a promis à Sam, son ami grec mourant, un vieux juif au long passé politique et théâtrale. Georges reste fidèle à ses idéaux et son ami.
C'est un jeune idéaliste en quête d'un idéal autant que d'une figure paternelle, il admire Sam plus que tout mais il va se perdre dans la guerre du Liban. Éternel étudiant, il a endossé un rêve et un costume un peu trop grands pour lui face à l'horreur de la guerre.
« On a toujours deux yeux de trop » le prévient avec sagesse le médecin de Sam. Mais il est déjà trop tard… Il continue le dernier combat de Sam, ce juif assoiffé de liberté, engagé dans la politique dès son plus jeune âge.

Ce projet artistique est-il la dernière part d'humanité possible ou une terrible utopie inutile ou futile face à de tels évènements ?

Sorj Chalandon trouve les mots justes, qui percutent ou nuancent, ses phrases sont courtes et élégantes, son roman est bouleversant et les personnages saisissants de vérité.






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Paris, début des années 70, Georges étudiant et militant , rencontre Aurore, la femme qui va changer sa vie (elle le rend père et mari) et Samuel Akounis, grec, juif de Salonique, exilé en France pour fuir le régime des colonels, qui LUI, bouleversera sa vie.

Leur passion commune le théâtre.

De cette rencontre naît une indéfectible amitié qui s'avérera destructrice pour Georges car une décennie plus tard, son ami à l'agonie le charge d'une mission, un projet artistique et culturel a réalisé à sa place dans Beyrouth partagée par la Ligne verte.

Le rêve de Sam: jouer l'Antigone d'Anouilh (et non de Sophocle) au Liban avec des acteurs amateurs de toutes confessions.
Un pied de nez à la guerre civile qui ravage le pays du cèdre.
Un rêve de paix et de fraternité.

C'est beau et émouvant.
C'est grand et violent.

Une tragédie bien réelle (avec le souvenir des massacres de Damour en 76 et ceux de Chabra et Chatila en 82) qui dépasse celle de la fiction.

"Nous portons des masques de tragédie. Ils nous permettent d'être ensemble. Si nous les enlevons, nous remettons aussi nos brassards, et c'est la guerre."

Merci pour cette invitation à franchir le quatrième mur.
Bravo à Sorj Chalandon pour la démonstration.
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Je continue mon exploration de la bibliographie de Sorj Chalandon avec énormément d'intérêt.
Après nous avoir parlé de l'Irlande avec "l'ami irlandais", l'auteur va nous emmener cette fois au Liban au plus fort du conflit, un livre intéressant à plus d'un titre principalement en raison de l'approche proposée.
"L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth.", ce livre va nous parler d'un rêve fou, d'une utopie, il va surtout nous faire réfléchir à plusieurs niveaux et je l'ai apprécié pour cela.
Difficile de dire ce que chacun gardera de cette lecture, s'il sera question du Liban bien sûr, l'auteur ne nous instruira pas sur les causes du conflit, cela-dit il va par contre nous présenter les différentes factions au travers des acteurs pressentis pour jouer la pièce, acteurs qui doivent représenter toutes les composantes de ce Liban en guerre.
Réflexion sur la violence, réflexion sur la violence qui engendre la violence, réflexion sur l'engagement pour une cause, réflexion sur la paix, réflexion sur la réconciliation et le pardon, réflexion sur les convictions, réflexion sur la justesse des convictions, beaucoup de grain à moudre, beaucoup...
Réflexion aussi sur la vision de la guerre selon que l'on soit en France ou selon que l'on s'y confronte sur place, la scène n'est pas la même et le décor non plus.
Sorj Chalandon va étayer son histoire en nous proposant des portraits d'une belle intensité, des gens avec des qualités et des défauts, cela-dit si la trame de l'histoire est claire, l'auteur va de façon admirable nous laisser nous débrouiller avec nombre de contradictions car son propos semble être de ne pas prendre parti et j'ai fini par apprécier cette idée.
J'ai aimé le personnage de Samuel, beaucoup, même si on peut se poser au moins une question, beaucoup moins aimé Georges, personnage bancal et peu fiable, aimé les acteurs, les libanais toutes factions confondues.
J'aurais aimé pouvoir discuter avec l'auteur pour comprendre quelles étaient exactement ses attentes en écrivant cette histoire, j'ai rarement "phosphoré" à ce point au moment de terminer un livre.
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Sacré coup de poing que ce choix des lycéens 2013 pour le prix Goncourt!

Pour tenir une promesse faite à son ami Sam, qui vit ses derniers jours, Georges prend l'avion pour le Liban avec ce projet fou de mettre en scène Antigone à Beyrouth au milieu du champ de bataille qu'est cette ville, et avec une troupe hétéroclite rassemblant des acteurs qui hors de la scène se tireraient dessus…

Ce destin était écrit pour Georges, militant dans l'âme, prêt à en découdre contre les fascistes de tout acabit. L'arrivée de Sam, juif chassé De Grèce dans les années 70 au temps de la dictature des colonels, étaye et canalise sa soif d'agir. Son mariage et la naissance de sa petite fille aurait même pu éteindre cette flamme combattive qui l'anime. Mais Sam va mourir, et confie à Georges la lourde tâche de mener à bien sa propre utopie.

Beyrouth agonise sous les bombardements. Les massacres répondent aux massacres, aveugles, odieux. La canonnade incessante rend les instants de silence insoutenables. Chaque au-revoir est un potentiel adieu. Et Georges donne son corps et son âme au sein de ce combat qui n'aurait pas dû être le sien. Au risque d'atteindre le point de non-retour…

Sorj Chalandon connaît la question et embarque le lecteur au coeur de ce conflit complexe où se croisent et se déchirent Druzes, chiites, sunnites, chrétiens et palestiniens. La haine mène la danse. Les scènes sont dures, et l'on n'a pas ici la bulle isolante de la fiction pour épargner la sensibilité : on n'est pas dans un polar!

Malgré cela, l'auteur parvient à nous faire sourire! Pas à toutes les pages, certes, mais sa plume acérée lance des coups de griffe bien inspirés lorsque l'absurdité tient lieu de rituel.
L'écriture est superbe et c'est ce qui rend ce roman attrayant malgré l'agression que l'on subit.
Et puis Antigone est là, en filigrane, magnifiée par l'enjeu qu'elle représente, et ça, c'est inestimable.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Devoir sacré qu'est la promesse à un ami ( presque ) défunt.

Pour respecter la vision humaniste de Samuel, Georges doit monter l'Antigone d' Anouilh à Beyrouth avec une troupe d'acteurs multi confessionnelle. Une représentation en parenthèse, deux heures de trêve de haine et de combats en opposant le théâtre à la guerre.
Car en 1982, "le Liban tire sur le Liban". Et Georges va plonger, tel le Candide, dans un monde incompréhensible et d'une violence inouïe.

Un livre construit sur l'amitié, la fraternité, l'idéalisme, thèmes universels qui parlent au coeur de tous. Une vision ubuesque d'un conflit entre chiites, maronites, druzes, palestiniens dans Beyrouth découpée en tranches de ruines.

La plume de S. Chalandon est d'une élégance sans pareille, elle déborde de douceur, d'amitié, de mots et formules choisis. Elle est aussi violente et crue. L'auteur offre à nouveau dans ce livre des personnages charismatiques, provoquant l'immédiate empathie du lecteur. L'émotion est au bord des lèvres, tout au long des pages.
La guerre civile libanaise et le contexte politique européen reviennent à nos souvenirs d'actualité, avec une vision de l'intérieur de cette génération post 68, très engagée et politisée.

Livre éprouvant, impossible à oublier...
Je vais de ce pas relire Antigone, "la petite maigre qui est assise là-bas...", en écoutant le Pie Jesu du Requiem de Duruflé.
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Un livre à certains moments, insoutenable, qui m’a complètement retournée et qui restera dans ma mémoire car il y a toute l’humanité, dans sa générosité et dans sa cruauté, dans ce livre où Sorj Chalandon montre ce que la guerre peut faire d’un homme, Georges, et de tous les hommes à travers lui.
Le choeur d’Antigone
 :
« Tous ceux qui avaient à mourir sont morts. Ceux qui croyaient une chose, et puis ceux qui croyaient le contraire même ceux qui ne croyaient rien et qui se sont trouvés pris dans l'histoire sans y rien comprendre. Morts pareils, tous, bien raides, bien inutiles, bien pourris. Et ceux qui vivent encore vont commencer tout doucement à les oublier et à confondre leurs noms. C'est fini. »
S’il n’y avait pas de livres comme celui-là, qui se souviendrait de ceux qui ont été massacrés dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila les 16 et 17 septembre 1982 et de tous les autres déchiquetés depuis dans les attentats quasi quotidiens qui se produisent dans le monde. Un livre comme « Le quatrième mur » marque bien plus les esprits et pénètre les consciences alors que les images d’actualités glissent et s’effacent.
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C'est le deuxième roman de Sorj Chalandon que je lis et si j'ajoute une critique aux nombreuses déjà écrites c'est juste pour dire mon admiration. D'un sujet brûlant, oserais-je dire explosif, il réussit à faire un roman magnifique, plein d'humanité et de sensibilité.
C'est un roman de guerre, la guerre du Liban, le massacre de Damour auquel répond celui de Sabra et Chatila, l'intervention militaire israélienne de 1982, une guerre à laquelle j'avoue ne pas comprendre grand chose. Mais c'est aussi un roman d'espoir et d'amour, d'amour pour les Hommes, ce genre d'amour qu'on peut ressentir quand on fait abstraction de tous les clivages et de toutes les différences.
Sorj Chalandon est un magicien des mots, son écriture est superbe, forte et percutante. Son roman réunit tout à la fois l'espoir, la fraternité, l'amour et la paix mais aussi la guerre, l'incompréhension et l'impuissance. A l'instar de l'Antigone d'Anouilh, utilisée comme une métaphore du conflit, c'est beau et tragique à la fois, à lire !
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Après le très marquant « Enfant de salaud », « le quatrième mur » est un roman âpre sur la peur, la résistance, la paix, la liberté, l'amour.

Ce qui frappe d'emblée, c'est l'écriture de l'auteur, la justesse et la puissance des mots, le rythme du texte avec ses phrases courtes et mélodieuses.
Ce qui frappe également, ce sont les thèmes abordés, très dur, la guerre civile au Liban dans les années 1980, la violence intolérable des hommes ordinaires, et la douleur affreuse de ceux qui restent. Cette lutte armée est d'autant plus insoutenable qu'elle oppose les personnes d'un même pays. Vos amis deviennent du jour au lendemain vos ennemis, et les victimes d'un jour deviennent bourreaux le jour suivant. Il n'y a pas de morale. En chacun de nous, il y a la lumière et les ténèbres.

Ce roman est particulièrement noir avec des passages très durs, mais aussi de belles pages sur la liberté, la fraternité, l'amour.
Je retiens aussi de magnifiques personnages, comme Imane.

*
Le quatrième mur, c'est « Une façade imaginaire, que les acteurs construisent en bord de scène pour renforcer l'illusion. Une muraille qui protège leur personnage. Pour certains, un remède contre le trac. Pour d'autres, la frontière du réel. Une clôture invisible, qu'ils brisent parfois d'une réplique s'adressant à la salle. »

Le "quatrième mur" est donc un paravent invisible entre l'acteur et le spectateur. Elle protège le comédien des débordements émotionnels des spectateurs.
Elle est aussi une autre forme d'engagement, en défendant son point de vue sans violence, avec respect, seulement par la force des mots.

« le théâtre était devenu mon lieu de résistance. Mon arme de dénonciation. A ceux qui me reprochaient de quitter le combat, je répétais la phrase De Beaumarchais : le théâtre ? « Un géant qui blesse à mort tout ce qu'il frappe ». »

*
Samuel, un juif grec de Thessalonique, metteur en scène, a un rêve un peu fou, celui de mettre en scène la tragédie d'Antigone à Beyrouth, en pleine guerre civile, dans le but d'ouvrir, pendant deux heures, une fenêtre sur la paix et la réconciliation.
Il veut confier les rôles à des interprètes choisis parmi les différents camps en guerre, Phalangistes, Palestiniens, Arméniens, Chaldéens, Chiites, Druzes.

Mais atteint d'une maladie incurable, il convainc son ami Georges, lui-même metteur en scène, de prendre en charge la préparation et la mise en scène de la pièce.
Voulant respecter sa promesse, Georges quitte la France et s'envole pour le Liban.
Et c'est là que l'on entre de plein fouet dans la guerre.

*
Les références à la tragédie d'Antigone réécrite par Jean Anouilh invitent à réfléchir sur la résistance incarnée par la fière Antigone et l'autoritaire Roi Créon.
« Voilà. Ces personnages vont vous jouer l'histoire d'Antigone. Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien... »

La jeune Antigone apparaît bien fragile face à l'imposant roi Créon, mais n'est-elle pas celle qui refuse de céder ? J'ai aimé cette idée de l'art du théâtre contre la barbarie des hommes.

*
Pour être honnête, j'ai nettement préféré la deuxième partie de l'histoire. J'ai eu des difficultés à entrer dans l'histoire, car l'auteur prend son temps pour mettre en place son scénario et ses personnages. le début est donc essentiellement tourné vers la présentation des deux personnages principaux.
Et puis au milieu du récit, une fois au Liban avec Georges, on bascule dans une tempête qui vous percute, vous heurte et ne vous lâche plus. C'est un déferlement de violence et d'émotions fortes auquel on ne peut être indifférent.

« J'ai cherché de l'aide autour de moi, frappé à la première porte. Elle était entrouverte. Des chaussures étaient alignées sur son seuil. J'ai pensé à Boucle d'Or, à la famille ours de ma fillette en paix. Les sandales du père, les claquettes de la mère, les chaussures des enfants. J'ai passé la tête, j'ai appelé doucement. Je suis entré. »

*
Encore une fois, j'ai été saisie par l'écriture de Sorj Chalandon, à la fois bouleversante de force et de poésie.
D'une beauté farouche, dénudée du superflu pour n'en laisser que la force vitale, ce roman m'a impressionnée par le contraste entre la retenue du style et l'intensité des émotions exprimées.
Les mots, bouleversants, choisis avec une extrême minutie, combattent, frappent, brutalisent, se défendent, détruisent, tuent.
Assourdissants, comme une déflagration.

Le lecteur tombe dans un torrent d'émotions qui le fauche, le bouscule, l'écrase, le renverse. La haine, la peur, le dégoût, la colère, la tristesse s'enchevêtrent.

"Vous ne savez pas. Personne ne sait ce qu'est un massacre. On ne raconte que le sang des morts, jamais le rire des assassins."

Le quatrième mur prend alors un autre sens, car il devient également un rempart contre l'impossible, contre le drame des massacres, le sang, la folie des hommes. Je me suis sentie oppressée, étouffée, terriblement triste devant la souffrance des personnes qui vivent la guerre au quotidien.

Et en tournant la dernière page du livre, j'ai été frappée par un silence glacé et pesant.
Le déchaînement de violence s'est arrêté, j'étais de nouveau chez moi, en sécurité.

*
Pour conclure, ce roman récompensé par le Prix Goncourt des Lycéens en 2013 consolide mon envie de poursuivre ma découverte des autres romans de Sorj Chalandon. L'auteur raconte avec respect, sans prendre parti, la folie dont les hommes sont capables.
Il m'a transportée en zone de guerre et j'en suis ressortie bouleversée, émue.

Je n'ai eu qu'une envie, celle de découvrir un autre de ses romans et y retrouver cette puissance narrative.
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Je l'ai élu le meilleur livre de l'année 2013. Lu en septembre 2013. Incapable d'en faire une critique parce que scotchée. Conseillé à une amie en audio qui me dit d'en écouter l'interview de Chalandon à la fin du CD. Et là nouvelles émotions : il y a des sanglots dans sa voix, il parle de ses angoisses et de l'après-succès de son oeuvre avec des rencontres au Liban où il a reçu le prix Goncourt des lycéens. C'est aussi fort, attachant, passionnant, émouvant que le quatrième mur. Respect pour Monsieur Chalandon !
J'avais déjà lu cet auteur. Je persiste donc dans mon opinion sur lui : enfin un écrivain qui en a ! Qui ne va pas dans la facilité !
L'histoire : Georges découvre le Liban en guerre, pour une promesse faite à son ami Samuel, metteur en scène de théâtre qui se trouve dans un lit d'hôpital. Quelle promesse ? monter la pièce Antigone de Jean Anouilh, Antigone. Il va rencontrer les acteurs choisis par son ami : palestinienne, druze, maronite, chiite, chaldéen, arménien. Une belle leçon d'espoir, de désespoir et de passion.
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