AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Amnezik666


Fidèle à son habitude Cédric Cham nous en met plein la tronche avec son dernier roman. On ne pourra pas lui reprocher de nous avoir pris par surprise, le titre et la couv' annonçaient en effet la couleur. N'empêche qu'on referme le bouquin en étant au bord du KO.

Le gars n'a aucune pitié, dès le premier round il monte à l'assaut ; à peine le temps de comprendre ce qui nous arrive et nous voilà plongés dans un océan de noirceur. du noir bien épais et visqueux, qui vous colle à la peau, au coeur et aux tripes, vous vrille les nerfs et vous fout des bleus à l'âme.

En moins de 300 pages Cédric Cham nous livre une intrigue parfaitement aboutie, maîtrisée jusque dans le moindre détail. Pour que la sauce prenne, l'auteur se transforme en sniper littéraire, s'il économise les mots et les tournures de phrases, il fait implacablement mouche à tous les coups. Il nous touche directement là où ça fait mal, là où ça nous parle. Une plume d'une redoutable efficacité qui brille par un minimalisme savamment dosé.

Ajoutez à cela des chapitres courts qui alternent entre une numérotation classique (chapitre 1, 2, 3…) quand il s'agit de suivre Christo et une numérotation chronologique (jour 0, 1, 2…) quand c'est Mathias qui occupe le devant de la scène. Tout est fait pour aller à l'essentiel avec un maximum d'efficacité. Résultat des courses j'ai dévoré le bouquin quasiment d'une traite.

Une fois de plus l'auteur apporte énormément de soins à ses personnages, en fonction des besoins de l'intrigue il sublimera l'humanité de certains, comme un contrepoids à la noirceur absolue d'autres.

Ainsi Christo essaye tant bien que mal de composer avec les blessures de son enfance ; s'il se tient à l'écart des autres, ce n'est pas par indifférence, mais au contraire parce qu'il est tellement à fleur de peau que sa violence contenue peut rejaillir face à la moindre injustice.

De son côté Mathias a été complètement formaté et déshumanisé par des années de dressage intensif. N'ayant appris à vivre et à s'exprimer que par la violence, il est socialement inadapté.

J'ai assez vite subodoré le lien entre Christo et Mathias, toutefois il m'aura fallu attendre le chapitre 13 pour la présomption devienne une certitude (la suite me donnera raison).

Salomé de son côté est l'atout charme du roman (mais loin d'être cantonnée à un rôle de godiche ou de faire-valoir), elle aussi a connu un parcours plutôt chaotique et n'est pas encore au bout de ses peines. Elle aimerait réussir à percer la carapace dont s'entoure Christo… sans savoir ce à quoi elle s'exposerait alors.

Si chez eux on discerne encore un soupçon d'espoir et plus ou moins d'humanité, comme une loupiote vacillante dans l'obscurité ambiante, chez d'autres c'est le noir absolu qui règne. La quintessence du mal étant en sans aucun doute Vadine, le geôlier/dresseur de Mathias.

Puis il y a Ringo, le fidèle compagnon de Christo. Certes c'est un chien, mais il n'en reste pas moins un personnage à part entière du roman. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé cette grande complicité entre l'homme et l'animal ; deux âmes (et j'emmerde bien profond ceux qui prétendent que les animaux n'ont pas d'âme) brisées qui se sont trouvées au bon moment.

Une fois de plus Cédric Cham a su viser juste me concernant, impossible de ne pas attribuer un coup double (coup de coeur / coup de poing) à ce roman. Une fois de plus j'en ai pris plein la gueule… et j'en redemande !
Lien : https://amnezik666.wordpress..
Commenter  J’apprécie          61



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}