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Critique de kikenbook


« Fin du premier tome ». Les derniers mots de la page 394 surgissent comme le cri strident de la sonnerie du réveil qui vous extirpe d'un rêve fantastique. « le Sang de la Cité » s'achève mais je n'ai pas envie de quitter Nohamux, dit Nox, le héros de ce premier tome de « Capitale du Sud » , la trilogie qui, avec « Capitale du Nord » de Claire Duvivier, constituera le Cycle de la Tour de Garde.
Je ne suis pas du tout familier du genre Fantasy, je ne sais pas en parler, je n'en possède ni les codes ni les références et je le regarde le plus souvent avec l'appréhension de ne rien comprendre à ces univers où les prénoms des personnages semblent directement sortis d'un tirage de lettres qu'on aligne hasardeusement sur un chevalet de Scrabble, et où la magie côtoie de vilaines bêbêtes qu'on extermine à coups d'épée ou de sortilèges pour délivrer la princesse de Blablabla… Bref, je n'y connais rien, et c'est avec ma curiosité en poche et mon petit baluchon d'apriori que je suis entré dans Gémina. Et que j'en suis tombé amoureux au point de ne plus vouloir en sortir.
Tout me retient à Gémina, la Cité dont le chant, harmonie naturelle des cigales et des hommes, résonne en Nox comme les pulsations d'un coeur vaillant, comme la scansion de vers homériques. Tout y titille les sens : l'écriture envoûtante de Chamanadjian donne à la Cité, inspirée des bâtiments de la Sienne de Toscane, les couleurs, les odeurs, le goût, la musique de ce Sud médiéval. Tel est le décor dans lequel se déroule une intrigue construite à l'image du jeu dont raffole les habitants de la Cité : la Tour de Garde. Chaque personnage avance ses pièces sur un échiquier politique qui laisse peu de place à la pitié ; entre les dirigeants des différents duchés qui composent la ville, on ne se fait pas de cadeaux, ou, si l'ont s'en fait, il y a des risques qu'ils soient empoisonnés.
Et Nox, dans tout ça ? Que vient faire cet ado épris de poésie au milieu de ces jeux de pouvoir ? En est-il un simple pion ? Ou un rouage indispensable ? le garçon est guilleret de prime abord mais sa part sombre ne tarde pas à se révéler. Est-ce un hasard si le diminutif dont on l'affuble évoque la nuit, voire le sommeil éternel ou les Enfers ? Peut-être pas. le pouvoir qu'il se découvre petit à petit grâce à la Poésie donne une touche de noirceur qui ne fait qu'ajouter à la richesse du roman.
Il y aurait tant à dire de ce roman d'apprentissage que j'ai adoré. La plume de Chamanadjian, qui fait la part belle à des personnages féminins forts parmi lesquels l'indomptable Daphné, soeur de Nox, est enchanteresse, capable d'être aussi radieuse, qu'empreinte de noirceur, tour à tour épique, poétique et teintée d'humour dans des dialogues qui sonnent juste. Bref, tu l'as compris, j'ai maintenant le « Sang de la Cité » qui coule dans mes veines et c'est trop bon. Vivement la prochaine transfusion.
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