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J'aime beaucoup le projet littéraire sous-jacent. Intitulé « La Tour de garde », c'est un cycle composé de deux trilogies : Une trilogie pour la capitale du Sud, que je viens donc de démarrer avec ce tome 1, et une pour celle du Nord, chacune écrite par deux auteurs, respectivement Guillaume Chamanadjian et Claire Duvivier. Une épopée écrite à quatre mains donc dans laquelle les univers sont communs au cycle mais où chaque auteur développe sa propre intrigue urbaine et maitrise son territoire y apportant son ton, ses couleurs, son ambiance. Dans laquelle aussi chaque auteur a son style d'écriture propre.

Comme l'expliquent les auteurs dans une interview qu'il est possible de retrouver sur la toile, « la Capitale du Sud, c'est Gemina. Une ville tentaculaire, inspirée par Sienne et la Florence de la Renaissance. Une cité chaotique aux ruelles protéiformes, divisée en quartiers régis par des ducs, qui s'affrontent sur le terrain politique pour la gloire, l'argent. Gemina, c'est aussi la ville de la poésie, de la gastronomie, du vin. Tandis que La Capitale du Nord c'est Dehaven. Une ville inspirée par l'Amsterdam du Siècle d'or : une cité traversée par des canaux, prospère économiquement, même si sa richesse repose sur l'exploitation de ses colonies. À Dehaven, la science et la raison tiennent une place prépondérante, jusque dans l'agencement des rues et des quartiers ».
Et bien entendu il y a des passerelles entre les deux capitales, entre les deux trilogies, nous voyons dès ce 1er tome par exemple des personnages qui voyagent d'une ville à l'autre, et les menaces qui planent au-dessus des deux villes sont éminemment liées. On pressent dès la lecture de ce premier tome que les capitales vont s'influencer respectivement, chacune gardant cependant sa culture, sa façon de vivre, ses us et ses coutumes et ses mythes fondateurs.

Il ne s'agit nullement de science-fiction, on le comprend du fait de la sensation immédiate de saut dans le passé que le lecteur ressent dès les premières pages, dès le prologue, du fait aussi de l'absence de toute technologie futuriste, mais c'est un livre de pur fantasy dans le sens où notre héros est confronté à un phénomène fantastique inexpliqué : le passage d'un monde à l'autre. Hormis ce point, présent seulement à quelques moments particulièrement épiques, l'essentiel du livre fait la part belle au fonctionnement de la ville, à ses senteurs, ses bruits, ses secrets, sa lumière, ses passages sombres. La richesse du style, les nombreux personnages attachants et intéressants, l'art de la narration, les décors magnifiques, les enjeux subtils et passionnants, sans oublier l'omniprésence de délices culinaires qui maintient en éveil tous nos sens constituent bien le coeur de ce tome.

Le prologue de quelques pages nous happe immédiatement…Nous sommes plongés dans une guerre qui oppose le Duc Serviant au Duc d'Adelphes, la Maison de la Tortue à la Maison du dauphin, la soeur de Serviant ayant été capturée par Adelphes. Mais ce qui nous laisse bouche bée est la découverte faite par le Duc Serviant dans les souterrains de sa demeure : en voulant fuir l'ennemi par ces passages secrets, il découvre horrifié, deux enfants sales, immergés dans leurs déjections, un frère et une soeur aux yeux blancs à force d'être enfermés. Surnommés les Suceurs d'Os, Nox et Daphné, dont les liens familiaux avec Serviant vont se clarifier au cours de l'intrigue, vont devenir les protégés du Duc. Nox, devenu commis d'épicier, désormais adolescent, connait la ville comme sa poche et c'est lui qui va nous servir de guide pour déambuler dans tous les coins de cette ville portuaire, immense cité entourée d'une double muraille, composée de plusieurs clans dirigés par des Ducs ayant chacun un animal pour emblème.
Le principal problème, source de tensions politiques, voire de corruptions, est l'acheminement des marchandises entre le Port et les clans du Nord. Serviant a peut-être trouvé la solution en ayant le projet ambitieux de construire un canal, s'inspirant par là même des canaux de la Capitale du Nord. Ce canal est rejeté par certains clans car il remet en cause leur hégémonie, alors que d'autres y voient un moyen d'obtenir plus facilement les marchandises. Tensions que Serviant, très calculateur, pense pouvoir régler au moyen d'un mariage avec un des clans problématiques…Nox, qui connait bien la ville et les gens, sera missionné par Serviant pour tenter de comprendre les complots, pour convaincre les riverains, pour dénouer les tentatives d'assassinat. Missionné ou manipulé plutôt…


Je ne suis pas une grande adepte des romans de fantasy, j'aime en lire un de temps à autre seulement, et pourtant j'ai lu celui-ci d'une traite. J'ai tout simplement pris un plaisir fou à le lire et ne l'ai pas lâché de tout le week-end. J'imagine tout à fait que l'intrigue soit de facture classique pour ce genre de roman, un féru de littérature de fantasy ne sera pas étonné me semble-t-il par le scénario, mais la façon de plonger dans cette ville grâce à son ambiance terriblement sensorielle m'a littéralement enchantée. La narration de ce livre est très immersive.

Tout d'abord, le chant et la poésie sont omniprésents et constituent une porte d'entrée dans la Cité, une porte entre les deux mondes aussi, celle de la Cité et celle de l'autre monde où il n'y a rien, nommé Nihilo, découvert par hasard par Nox. Chant composé des bruits mêmes de la ville en vagues rythmiques. le poème sur la fondation de la Cité trouvé par Nox, en effet, reproduit d'une curieuse façon ce chant de la Cité, le chant de la ville et ses propres règles rythmiques et lui permettra de comprendre comment entrer dans ce monde inversé.

Les odeurs et les couleurs ensuite, mis en valeur par la chaleur qui s'abat sur Gemina, ne cessent de nous exploser à la figure à chaque détour de ruelles bondées de marchands ambulants et de crieurs de nouvelles, bondées d'une masse grouillante de vie. Vins et mets saturent l'air de leur odeur. Des vins boisés aux nuances subtiles de cerise noire, de sous-bois et de vanille. Epices, herbes aromatiques titillent les narines, mais aussi beignets à la violette et aux amandes, au miel et à l'écorce d'orange, orechies au lard blanc et au fromage de brebis, gâteaux à l'anis, cannelons à la fègue, cuisine du sud imprégnée d'huile d'olive, nous régalent de leurs saveurs lumineuses et roboratives.

« On dit des habitants de la Cité que le sang ne coule pas dans leurs veines, qu'il a été remplacé par le vin. Grands crus de l'Entre-deux-Murs pour les prestigieuses maisons, tout-venant pour le bas peuple. Et entre les deux une foultitude de nuances de rouge et de blanc. – Dis-moi ce que tu bois, je te dirai d'où tu viens et où tu vas – le dicton se vérifie depuis des siècles. Et bien évidemment, pour que l'âme de la Cité puisse parcourir les habitants comme autant de vaisseaux sanguins d'un tout plus vaste, il fallait bien inventer une gastronomie appropriée ».

Il m'est d'avis que Guillaume Chamanadjian est un passionné de jeu d'échec. Un jeu très proche, le jeu de la Tour de garde, est onmiprésent et présenté de façon passionnante dans ce premier tome. Chaque citoyen semble avoir sur lui ses propres pièces dont la matière et la finition en disent long sur qui ils sont. Jeu stratégique qui semble se déployer grandeur nature au sein de la Cité.


Vous l'aurez compris, ce premier tome est particulièrement prometteur pour le projet littéraire dans sa globalité, projet qui, en plus d'être ambitieux, est beau je trouve quand on comprend que le fonctionnement des villes, leurs aspects politique, économiques, sociétal sont véritablement analysés, décortiqués, entremêlés l'un à l'autre. Je me suis prise à imaginer ce projet avec deux autres extensions, celle de l'est et de l'ouest. Quatre trilogies réunissant quatre auteurs différents…Bon en attendant, il y a de quoi faire et le lecteur a le luxe du choix : il peut lire d'abord la trilogie dédiée à Capitale du Sud puis celle du Nord, ou bien dans l'ordre de parution (Les tomes de Capitale du Sud sont publiés chaque mois d'avril depuis avril 2021 tandis que les tomes du Capitale du Nord sont publiés chaque mois d'octobre depuis octobre 2021), donc en alternant Sud et Nord…un projet réjouissant dans lequel j'imagine certains personnages, pour le moment bien ancrés dans l'une des capitales, se rencontrant plus tard…J'opte pour ma part pour l'entrelacement de l'histoire des deux cités en comptant les lire alternativement. Et ce projet de lecture est tout simplement réjouissant !
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Les éditions Les Forges Vulcains nous proposent encore une fois une petite pépite avec ce premier tome de la Capitale du Sud ! Projet d'écriture à quatre mains avec Claire Duvivier ("La Capitale du Nord"), Guillaume Chamanadjian lance les hostilités en nous proposant ici un travail d'orfèvre avec la ville de Gemina.

Lutte de pouvoir entre grandes familles, magie discrète et légendes obscures seront le sel de ce récit baigné dans une ambiance inspirée par les grandes villes méditerranéennes. Guillaume Chamanadjian arrive parfaitement à instaurer une ambiance particulière et immersive très appréciable accompagnée d'une très jolie plume. Nous suivons principalement le personnage de Nox, jeune livreur d'un marchand au passé obscur. le récit est énigmatique et addictif. Guillaume Chamanadjian charme avec l'ambiance de sa ville tout en proposant une intrigue intelligente. Attention, la fin est très frustrante et laisse beaucoup de questions en suspense ! Vite la suite !
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Aujourd'hui nous sommes le 22 novembre 2023 et cela fait exactement dix ans que je suis sur Babelio !
C'est l'occasion pour moi de dire à quel point Babelio revêt de l'importance pour moi. Tous les passionnés de lecture ne me contrediront pas !
Babelio, c'est la bibliothèque rêvée ...Alors,oui, bien sûr, il peut y régner une certaine confusion lorsqu'on y pointe le bout de son nez, mais c'est pour mieux y trouver la perle rare !
C'est l'endroit idéal pour ne jamais être à cours de lectures ! ça en devient même étourdissant !

Ce fut le cas pour cette nouvelle série La Tour de Garde que j'ai découverte au hasard de mes pérégrinations sur ce site magique.
Ils sont deux auteurs. Guillaume Chamanadjian s'est attelé à nous narrer l'histoire de Nox vivant à Gemina, capitale du Sud. Claire Duvivier, elle, s'est attardée dans la Capitale du Nord à Dehaven.
Visiblement, les deux "Capitales" peuvent se lire indépendamment mais il existe des liens inévitables entre les deux alors autant ne pas gâcher son plaisir et s'engouffrer avec délectation dans la série complète de la Tour de Garde.

Ce premier tome m'a ravie et donne vraiment envie de connaître la suite.
Nox, le personnage principal, est attachant et nous entraîne à la découverte de Gémina, une mégapole surpeuplée, où se côtoient, avec plus ou moins d'animosité, une multitude de duchés.
Entre secrets politiques, trahisons, mystères antiques, amitiés et amours qui se nouent, rebondissements retentissants, on ne s'ennuie pas une seconde dans ce roman ! La fin est particulièrement haletante et laisse son lecteur sur sa faim...
Mais avant d'attaquer le second tome, je vais d'abord aller faire un tour du côté de la Capitale du Nord.
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Après la révélation Claire Duvivier l'année passée, Aux Forges de Vulcain se lance dans un projet fantasy d'envergure : une double trilogie réalisée par deux auteurs français, Claire Duvivier (encore) et Guillaume Chamanadjian.
C'est ce dernier qui a la tâche ardue d'entamer l'aventure avec le Sang de la Cité, premier volume de la trilogie Capitale du Sud.
Vous l'aurez compris, il s'agit ici d'entrelacer l'histoire de deux cités : Gemina, Capitale du Sud (dont il sera question ici) et Dehaven, Capitale du Nord (dont s'occupera Claire Duvivier en octobre prochain).
Pour son premier roman et cette première incursion dans le cycle de la Tour de Garde, que nous réserve Guillaume Chamanadjian ?

Gemina, cité des Ducs
Tout commence par une guerre. Celle qui oppose le Duc Serviant de la Caouane (que l'on appelle aussi Maison de la Tortue) et celle du Duc Adelphes du Souffleur (aka la Maison du Dauphin). L'enjeu de cette guerre : une femme, en l'occurrence la soeur du Serviant, gardée captive par Adelphes le sus-nommé.
Et si la bataille tourne rapidement à l'avantage de la Tortue, là n'est pas l'intérêt de ce prologue. Sous le Moineau-du-fou, siège du pouvoir du Dauphin, le Duc Serviant et les siens découvrent deux enfants crottés enfermés dans une cellule ténébreuse. Surnommés les Suceurs d'Os, les deux gosses deviennent vite les petits protégés de Serviant, et si Daphné cause bien des problèmes au Duc du fait de son tempérament de feu, c'est bien de Nohamux dit Nox, dont il sera ici principalement question.
C'est Nox qui sert en effet de guide et narrateur à Guillaume Chamanadjian pour ce premier volume. Grâce à lui, nous découvrons Gemina, une immense cité entourée d'une double-muraille et dont la structure politique s'appuie sur une série de clans dirigés par des Ducs. Chacune des maisons adopte un animal-totem comme emblème et l'on retrouve la maison de la Tortue, du Chien, de l'Hirondelle ou encore de la Baleine. Comme dans toutes les cités de cette taille, un rapport de force particulier régit les échanges entre les puissants clans du Massif au centre de la Cité et les ambitieux clans du Port tout au sud.
Le principal problème politique et commercial du moment : l'acheminement des marchandises venant du Port vers les clans du Nord. Un problème auquel le Duc Serviant pense avoir trouvé une réponse par la construction d'un canal. Un projet épineux tant il remet en cause l'hégémonie des clans du Massif.
C'est dans ce contexte que Nox, fils adoptif officieux de la maison de la Tortue, va tenter de démêler les complots et les tentatives d'assassinats.

Le jeu des trônes
Qu'apporte donc de neuf Guillaume Chamanadjian une fois les bases de son récit et de son monde posé ? En réalité… pas grand chose.
Influencé par Robin Hobb et George R.R. Martin, le français nous montre une aventure qui tient à la fois du traditionnel (et largement balisé) parcours initiatique du jeune héros en quête d'un statut social et de l'affrontement entre maisons nobles qui oscille entre complots sanglants et petites manigances entre amis. Et si Nohamux n'a pas la finesse d'écriture d'un Syffe, il n'en reste pas moins un personnage central tout à fait passionnant et attachant dont le rôle sera loin de se limiter à la lutte de pouvoir qui se profile.
De ce côté, l'auteur français place ses pions avec une grande intelligence et ébauche une intrigue solide et plaisante à suivre qui rappelle La Tour de Garde, un jeu d'échecs propre au monde de Gemina et particulièrement populaire parmi ses habitants. La visite des différentes maisons nobles, les relations qui les unissent, les vieilles rivalités ou les nouvelles alliances, tout ce background contribue à donner de la chair à l'univers du Sang de la Cité.
Heureusement, l'histoire ne compte pas simplement sur un énième brassage de poncifs fantasy pour séduire le lecteur et cherche à trouver une identité propre pour le différencier du tout-venant, un peu à la façon du magistral Un Long Voyage mais sur une note nettement plus fantastique cette fois.

Les sens de la Cité
En prenant son temps, Guillaume Chamanadjian sculpte patiemment sa mégalopole en s'appuyant avant tout sur les sens du lecteur (et du narrateur).
C'est par la poésie et la chanson que l'on pénètre dans Gemina, que l'on découvre les premières légendes autour de la découvertes de Nox et de sa soeur, puis l'on suit notre jeune héros à travers une occupation particulièrement inattendue : celle de commis de cuisine d'un artisan en vins et autres mets précieux pour les maisons nobles de la cité. Dès lors, le récit se teinte des couleurs d'un vin intra-muros, des saveurs de gâteaux au miel et de fougasses chaudes et croustillantes, des cris de marchands ambulants et des plaisanteries des débardeurs à pied d'oeuvre. C'est par l'ambiance que tente de se distinguer (avec bonheur) le Sang de la Cité.
La découverte des maisons et des enjeux politiques va de pair avec les saveurs, la poésie et la littérature de ce monde alors que Nox, pris par l'enthousiasme de la jeunesse, découvre par hasard la magie au coeur de la pierre.
Dès lors, le français saupoudre son monde d'éléments surnaturels, des pouvoirs de bâtisseurs du clan de la Recluse à l'envers-monde découvert par accident par Nox.
Il reste alors beaucoup de sous-intrigues en suspens quand les choses s'accélèrent vraiment pour notre suceur d'os. Alors que les retournements de situation pleuvent, on oublie un temps la beauté des légendes et mythes qui s'infiltrent dans la rues de Gemina pour le bruit des armes. Pas pour longtemps, heureusement, car c'est là tout l'intérêt de ce premier opus : faire naître un univers fantasy qui donne envie d'y retourner, et cet objectif-là, Guillaume Chamanadjian, par sa langue élégante et sa plume volubile, l'atteint pleinement.

Le Sang de la Cité n'a rien de révolutionnaire en soi et, finalement, ce n'est pas forcément ce qu'on lui demande. Guillaume Chamanadjan fait dans le classique mais il le fait bien, tout en apportant une touche personnelle et particulièrement sensorielle à cette Cité qui semble prendre vie sous nos yeux. Efficace, addictif et prometteur, ce premier volume atteint son objectif principal avec aisance : ferrer le lecteur pour l'emmener vers le prochain volet imaginé par Claire Duvivier.
Rendez-vous en Octobre donc.
Lien : https://justaword.fr/capital..
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Je lis ce tome après Capitale du nord mais ce n'est pas du tout gênant je trouve ! On y retrouve un personnage commun aux deux romans mais aussi une ambiance et un "sombre secret". En lisant les deux tomes on se dit qu'on tient un riche univers et la suite des deux sagas est prometteuse ! J'ai déjà hâte !
Mais pour parler un peu de Capitale du Sud, C'est une ville portuaire où de riches familles au nom d'animaux se partagent le pouvoir. Rivalités, influences, jeux de pouvoir et au milieu de tout ça le jeune Nox, trouvé prisonnier dans une cave avec sa soeur et pupille d'une des familles les plus influentes. Jeune commis, il va vite se rendre compte qu'il n'est pas le petit protégé du duc pour rien. J'ai adoré ce tome, le rythme est un peu lent au début mais ensuite ça monte crescendo, au même rythme que le pouls de la ville. On y retrouve un peu de l'assassin royal et du trône de fer, c'est une lecture qui se révèle vite addictive et dont on voudrait déjà la suite !
Challenge Mauvais genres 2022
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Un roman introductif et immersif. La lenteur sans ennui est de mise dans ce récit, mais elle permet au lecteur de se délecter des saveurs, des odeurs, des sonorités, des sensations, des mystères qui émanent de la cité de Gemina. On se laisse aisément entrainer par la plume ciselée et envoûtante de l'auteur, dans une aventure à la force tranquille et à la magie énigmatique. L' atmosphère étrange et fascinante donne à elle seule, l'envie de lire la suite.
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Belle découverte que cette Fantasy à la française, bien écrite et aux codes renouvelés. Ce premier tome de Capitale du Sud, conserve toujours de nombreux mystères qui poussent forcement à découvrir les épisodes suivants avec de belles promesses. Les pages se tournent avec une facilité déconcertante et parfois même trop rapidement. Les instants de « magie » affleurent aux abords de la réalité mais restent pour le moment discrets et assez étranges. Une construction narrative de Guillaume Chamanadjian qui stimule l'imagination.

Gemina est une cité médiévale de plusieurs millions d'habitants. C'est un grand port commercial entouré par deux immenses murailles. A l'intérieur, la vie est réglée par des ducs qui règnent sur différents quartiers, et même si ceux-ci entretiennent une relative cordialité, les tensions y sont parfois palpables. Nox et sa soeur ont été retrouvés par le Duc de la Caouane, enfermés dans un souterrain. Depuis, Nox est devenu commis d'épicerie et fait des livraisons dans les différents quartiers. Pourtant le projet de construction d'un grand canal et les ambitions du Duc pour ces deux enfants vont entrainer des réactions en chaine difficilement maitrisables.

Il existe 3 tomes de la saga Capitale du Sud, ce qui me laisse de belles heures de lecture en perspective. En cherchant un peu j'ai découvert qu'il existait une autre saga Capitale du Nord écrite par une auteure, Claire Duvivier. C'est vraiment intrigant cette proposition littéraire. Quoi qu'il en soit Guillaume Chamanadjian sait nous faire parcourir les rues de cette cité immense qui n'a pas livré tous ses secrets. A très bientôt.

❓Connaissez-vous cette série Capitale du Sud ?

Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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Côté sud.

Nox est commis d'épicier dans la Cité. Celle-ci est immense et se divise en de nombreux duchés. Nox est lié à la maison de la Caouane. Progressivement il va être mêlé aux intrigues politiques de cette dernière.

Le cycle de la tour de garde est un projet ambitieux d'écriture à quatre mains. Il comporte deux trilogies se déroulant l'une à Gemina au sud et l'autre à Dehaven au nord. le cycle ayant été désormais publié dans son intégralité, je me suis lancée dans sa lecture.

La ville de Gemina s'inspire des Cités-Etats italiennes du XV-XVIe siècles. L'ambiance est vivante, joyeuse. Culturellement un certains chaos règne avec les différentes factions qui contrôlent la Cité. le style est coloré, les arts et la gastronomie occupent une place importante dans la vie des habitants.

L'intrigue reste classique. Découverte de la cité, jeux de pouvoir... sont des enjeux classiques en fantasy. Toutefois Nox et ses compagnons sont attachants. Chacun à sa propre personnalité. Leur évolution sera intéressante à suivre. de plus il est fait mention de Dehaven à plusieurs reprises. Certains personnages en sont originaire. Je suis curieuse de voir comment chaque cité va s'influencer mutuellement.

Bref, j'adore le concept.
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Voilà une cité construite à flanc de montagne et qui étend ses pieds dans la mer. Gigantesque, elle est divisée en de nombreux quartiers, petits duchés aux armoiries particulières, aux buts différents, aux intérêts propres. D'où des rapprochements et des trahisons, des coups en douce et des alliances à base de mariages arrangés. Et au milieu de tout cela, Nox, jeune garçon recueilli dans son plus jeune âge par la maison de la Caouane, dont l'emblème est la tortue de mer. Nox, qui passe ses journées à livrer à travers sa cité les marchandises de l'épicerie Saint-Vivant. Nox qui a passé son enfance sous terre, lui et sa soeur Daphné, les deux Suceurs d'Os.

Gemina, la cité où se déroule tout le roman est impressionnante de vie, de mouvements, de goûts, de couleurs, d'odeurs. Guillaume Chamanadjian l'habite totalement et nous y plonge dès les premières lignes. On est envahi par les bruits et les cris, le rythme trépidant. Elle est bien le personnage central de l'histoire. Avec ses quartiers si proches et pourtant si éloignés, car aux mains de dirigeants qui se haïssent ou, pour le moins, ont des besoins et des intérêts autres. Avec son architecture resserrée tant la place manque, ses murets et ses maisons instables, des vignes plantées à la verticale le long des murs pour gagner de l'espace. Avec sa répartition pas toujours facile à saisir, même pour certains habitants. Avec ses coutumes, ses groupes. Comme la Recluse, seul maison autorisée à effectuer les travaux dans la cité. Et, peu à peu, on comprend pourquoi. Car cette ville se découvre au fil des pages. On est balancé au milieu de son agitation avec Nox et ce dernier nous sert de guide, de chapitre en chapitre. Un procédé classique, mais qui fonctionne bien une fois de plus.

Et donc, c'est à Nox que Guillaume Chamanadjian attache nos pas. Et, en tout cas pour moi, c'est une bonne pioche. Ce jeune homme, un peu trop petit par rapport à ses amis, rapport à son enfermement dans les caves pendant sa jeunesse (pour en savoir plus, il faut lire le roman, je ne vais tout de même pas tout raconter) devient tout de suite sympathique. Rien que son adresse dans ses déplacements, lui qui connaît la moindre ruelle, le moindre raccourci (qu'il soit terrestre ou aérien, car Nox n'hésite pas à sauter les murs, escalader les toits et sauter par-dessus les obstacles), fascine. Et aussi ses liens avec les autres habitants, le sourire aux lèvres, toujours, un petit mot gentil. Il est un hôte charmant et parfait. Et le mystère de ses origines, révélé par petites touches renforce l'attirance que l'on ressent pour lui. On veut comprendre qui il est, d'où il vient et quels sont les enjeux qui le cernent.

Mais bien sûr, tout cela ne peut continuer ainsi. La plongée dans cette nouvelle cité (enfin, nouvelle pour nous, car elle est ancienne, cette ville, très ancienne) ne suffit pas à faire un roman. Et l'auteur se charge de nous distraire avec des intrigues et de l'action en nombre suffisant. Nox, de par sa naissance et son enfance, se retrouve au centre de nombreux intérêts qui vont rapidement le rattraper et, malheureusement pour lui, qui ne correspondront pas forcément à ce qu'il désire. Les contingences vont lui tomber dessus avec la force d'un pan de mur qui s'écroule.
Je peux ajouter, sans trop en révéler, que Nox se découvre également un lien particulier avec la cité. Un don, peut-être, extraordinaire et, en même temps, terriblement dangereux, dont il ne sait trop quoi faire au début. Et qui va ouvrir des tas de questions. Pour lui et, par voie de conséquence, pour nous. Et ainsi préparer la suite de cette histoire, annoncée comme une trilogie. Oeuvre particulière, car elle sera en principe écrite à quatre mains. Guillaume Chamanadjian s'occupe de Gemina, cette « Capitale du Sud », tandis que Claire Duvivier (qu'on connaît pour son Long voyage, paru en 2020) s'attaque à Dehaven (dont on parle dans le Sang de la cité), avec la trilogie « Capitale du Nord » : Citadins de demain devrait d'ailleurs paraître début octobre.

Le Sang de la cité a été pour moi une vraie lecture plaisir. J'ai aimé me laisser porter par Guillaume Chamandjian à travers les ruelles de Gemina. J'ai aimé les habitants de cette ville, avec leurs enthousiasmes et leurs faiblesses, leurs dégoûts et leurs désirs. J'ai aimé suivre les pas de Nox à travers sa cité et dans les méandres de la société. J'ai aimé découvrir les mystères placés comme des petits cailloux sur mon chemin par l'auteur. Et j'aimerai me plonger à nouveau dans les aventures de ces capitales, qu'elles soient au nord ou au sud.
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« Le sang de la cité » est le premier roman se déroulant dans l'univers partagé de « La tour de garde » qui sera exploité de façon complémentaire par deux auteurs : Claire Duvivier (autrice du très remarqué « Un long voyage », dont le prochain ouvrage est prévu pour octobre 2021) et Guillaume Chamanadjian. Tous deux ont pour objectif d'écrire une trilogie consacrée chacune à deux cités majeures : Dehaven dans le cas de Claire Duvivier (« Capitale du Nord ») et Gemina pour Guillaume Chamanadjian (« Capitale du Sud ») qui inaugure donc ici la saga de « La tour de garde ». Nous voilà plongé dans une sorte de cité-état inspirée de la Renaissance italienne dans laquelle plusieurs grandes familles se partagent le pouvoir. Parmi elles, la maison de la Caouane a connu une ascension fulgurante suite à sa victoire sur un clan rival, entièrement annihilé à l'exception de deux enfants à l'origine incertaine, retrouvés enfermés dans une prison souterraine lors de l'assaut final. C'est l'un d'eux qui va nous servir de narrateur pour cette histoire, un adolescent du nom de Nox dont la vie se partage entre le Moineau-du-Fou, chef lieu du camp de la Caouane, et Saint-Vivant, établissement particulièrement renommé chez les gourmets et pour lequel il assure le rôle de commis, livrant vin et sucrerie à tout le gratin de la cité. Son quotidien va toutefois être chamboulé par le projet ambitieux du duc Servaint de construire un canal traversant la cité de part en part afin de faciliter l'acheminement des marchandises. Un projet grandiose qui suscite énormément d'hostilité, notamment de la part des maisons du centre de la cité qui seraient alors privées de leur rôle d'intermédiaire et des bénéfices que cette position engendre. Bien malgré lui, Nox va se retrouver entraîné dans des intrigues politiques qui le dépassent alors que le duc entend le mettre à profit tour à tour en tant que diplomate ou assassin.

Pour un premier tome, on peut dire que « Le sang de la cité » se révèle particulièrement prometteur. le roman met en scène une cité d'inspiration méditerranéenne, à mi-chemin entre de grandes villes italiennes comme Siennes ou Gênes ou d'une cité portuaire comme Marseille. Véritable labyrinthe de ruelles et quartiers impossibles à cartographier précisément, la ville de Gemina séduit immédiatement par la chaleur qui se dégage de ses habitants, ainsi que par les secrets qu'on y devine enfouis. Cette première ballade nous permet de nous familiariser avec l'atmosphère de la ville et ses monuments ou quartiers les plus emblématiques. L'auteur fait énormément appel à nos sens, à commencer par l'ouïe, l'odorat et le goût qu'il parvient efficacement à retranscrire au lecteur qui salivera plus d'une fois à la description des spécialités culinaires locales. le découpage par clan est intéressant et rappelle là encore les cités italiennes de la Renaissance dont l'auteur semble également s'être inspiré pour ses intrigues politiques. Complots, alliances et trahisons sont en effet au coeur de ce premier tome qui met en scène la confrontation entre plusieurs maisons rivales de Gemina. Par cet aspect, le roman a un petit côté « Gagner la guerre » (la gouaille et le protagoniste retors en moins) tout en s'inspirant pas mal de l'« Assassin royal ». On a en effet avant tout affaire à un récit initiatique au cours duquel on assiste à la transformation de Nox en assassin au service du duc qui l'a recueilli. La formation du héros est toutefois loin d'être l'unique centre d'intérêt du roman qui, comme dans la série de Robin Hobb, s'attache également à décrire le quotidien du personnage, loin des intrigues de cour. On suit ainsi le jeune homme dans ses courses pour livrer tel ou tel met délicat dans la capitale, on le voit également se lier d'amitié avec d'autres jeunes de son âge mais aussi manger, jouer, déambuler dans les rues… Loin d'être anecdotiques ou ennuyantes, ces scènes permettent de mieux cerner le personnage aussi bien que la cité dont on apprend peu à peu les codes et les spécificités.

Le début souffre cela dit de quelques longueurs et de légers problèmes de rythme, problèmes toutefois vite résolus dans la deuxième partie du récit qui se fait bien plus trépidante. La politique prend alors peu à peu le pas sur le quotidien (un peu répétitif) de Nox et permet à l'auteur de surprendre agréablement le lecteur par plusieurs retournements de situation joliment amenés. Parmi les nombreuses qualités dont peut se targuer le roman, on peut également mentionner les personnages, et notamment le protagoniste et narrateur. Un peu lent à la détente parfois mais d'une grande gentillesse et animé par une volonté de bien faire et de ne pas blesser, Nox est un personnage très sympathique qu'on prend énormément de plaisir à suivre dans ses pérégrinations au sein de la cité. L'auteur a l'intelligence de nous épargner le stéréotype de l'ado rebelle qui passerait la moitié du roman a combattre les plans fomentés pour lui par le duc et son entourage pour nous offrir à la place un jeune homme mature, qui a bien conscience de ce qu'il doit à la maison qui l'a recueilli et des obligations qui vont de paire avec son nouveau statut. le récit offre également une belle galerie de second-couteaux qui ne demandent qu'à s'étoffer et qui possèdent des origines sociales variées, du fils d'une petite propriétaire d'un vignoble à la fille d'un duc en passant par la capitaine de la garde de la Caouane ou encore une apprentie artiste-peintre. La conclusion de ce premier tome offre une fin satisfaisante, l'arc narratif développé ici étant d'une certaine manière terminé, mais la curiosité est forte de découvrir ce qui attend la cité dans les prochains volumes.

Pari réussi pour Guillaume Chamanadjian qui inaugure avec talent l'univers de la Tour de Garde qu'on ne peut qu'être ravi de voir s'étoffer sur cinq autres tomes. L'intrigue, bien qu'un peu lente à se mettre en route, est habilement construite et parvient efficacement à maintenir en éveil l'intérêt du lecteur jusqu'à la toute fin. le narrateur, lui, séduit par la sympathie qu'il dégage ainsi que par sa simplicité, de même que par le sentiment communicatif qui l'habite d'être pris dans un engrenage complexe. Une belle découverte, qu'il me tarde de prolonger avec le roman de Claire Duvivier cet automne.
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