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EAN : 9782754090636
368 pages
First (13/04/2017)
5/5   3 notes
Résumé :
Après le succès inattendu de La Vendée PLN, voici l'histoire d'une période qui a résonné bien au-delà des frontières de sa région après la Révolution française !
Voici l'histoire d'un épisode crucial bien que méconnu de l'après Révolution française : comment la politique délibérément anticatholique du pouvoir révolutionnaire de l'après-1789 a révolté une population qui pourtant ne lui était a priori pas hostile, provoquant l'un des plus grands génocides de l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A voir la masse d'informations que ses pages à visée encyclopédique recelaient, on aurait pu craindre que Les Guerres de Vendée pour les nuls soit un ouvrage aussi léger à lire qu'un repas typiquement anglais à ingurgiter ; il n'en est heureusement rien. La densité n'interdit pas la fluidité, et c'est avec enthousiasme que je me suis précipité dans l'épopée tragique que fut cette « guerre de géants », selon l'expression de Napoléon.
Enthousiasme tempéré par les pages les plus « fameuses » de cette histoire, que certains négationnistes de gauche s'évertuent à considérer encore comme des événements au mieux fâcheux, au pire justifiables. Ces pages, ce sont les noyades commandées par Carrier et les colonnes infernales de Turreau, entre autres. Autant de pulsions mortifères aux dépends d'un peuple révolté contre les injustices perpétrées par la Révolution alors dégénérescente – nous sommes en 1793, quelques mois après l'exécution de Louis XVI, roi qui paya, selon moi, les vanités de son ancêtre Louis XIV.
Ce « populicide » (de l'aveu du révolutionnaire Baboeuf) annonçait les massacres de masse du XXe siècle, tant dans le fond que la forme, ce que Michel Chamard démontre avec brio et sobriété, convoquant l'avocat Raphael Lemkin – à l'origine du concept de génocide – pour prouver par A + B que l'extermination de la Vendée militaire – non combattants et enfants compris ! – fut une réalité, attestée d'ailleurs par nombre de ses bourreaux : « J'ai écrasé les enfants sous les pieds de nos chevaux, massacré les femmes qui, au moins celles-là, n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé... Nous ne faisons pas de prisonniers, car il faudrait leur donner le pain de la liberté, et la pitié n'est pas révolutionnaire » (propos du général Westermann, surnommé « le boucher de la Vendée, tout un programme !).
Passons sur cette évidence que des idéologues, amoureux transis de Lénine et autres leaders rouge-sang, réfutent avec de moins en moins de succès étant donné l'avancée des recherches sur le sujet, et félicitons l'auteur de cet ouvrage qui parvient à nous abreuver d'informations avec une aisance propre aux authentiques pédagogues. On peut ainsi, en fin de volume, retrouver des extraits significatifs – et édifiants, quand il s'agit de Michelet et son aveuglement révolutionnaire – de textes, dont le discours de Soljenitsyne prononcé lors du bicentenaire de la révolte vendéenne, en 1993, aux Lucs-sur-Boulogne, où il est dit : « Toute révolution déchaîne chez les hommes les instincts de la plus élémentaire barbarie. »
Non que je veuille défendre l'aristocratie décadente d'Ancien Régime qui se vautrait à Versailles, mais ce qui s'est joué dans l'Ouest – car la révolte allait bien au-delà du département de la Vendée – prouve que la Révolution y a perdu son âme. D'ailleurs, faut-il le rappeler, c'est le peuple vendéen qui s'est soulevé et est allé chercher les nobles du coin pour le diriger, de petits nobles qui vivaient loin des dorures de la cour, soit dit en passant. Et c'est peut-être cela qui effraie autant encore aujourd'hui : le peuple a dit non à la tyrannie progressiste que la Convention voulut lui imposer, en commençant par lui interdire Dieu.
L'auteur évoque encore les derniers feux de cette révolte qui courut jusque dans la première partie du XIXe siècle – avec une intensité dérisoire par rapport aux premiers chocs –, dont l'épopée romanesque de la duchesse de Berry, qui voulut ressusciter la Vendée militaire, sans succès. Mais on ne peut parler là que de lointains échos aux années terribles dont la République s'honorerait en honorant officiellement le souvenir des martyrs vendéens.
Je l'avoue, ayant abordé, tant dans la littérature que l'histoire, cette Vendée militaire, je ne croyais pas nul en la matière. Eh bien d'une part je l'étais, étant donné tout ce que le sieur Chamard m'a appris, et d'autre part, ma découverte m'incite à aller explorer d'autres de mes nullités que j'ignore encore !
Mais comme il est ici question d'un drame, qu'il me soit permis de laisser le mot de la fin à Victor Hugo, dont l'auteur reproduit un poème si évocateur, touchant et désespérant pour finir :
« Ceux-là qui n'avaient pu te vaincre avec l'épée
Semblaient, dans leur rage trompée,
Implorer l'enfer pour appui ;
Et, roulant sur la plaine en torrents de fumée,
Le vaste embrasement poursuivait ton armée,
Qui ne fuyait que devant lui. »


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