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Critique de fanfan50


Grâce à Babelio dont je suis une fidèle babeliote, je viens de recevoir des éditions Envolume un petit roman épistolaire d'Eve Chambrot : "La Bonne distance, Lettres à un prix Goncourt". Il m'a été envoyé en format broché et non par e-book car je suis encore réticente à la lecture de livre sur une tablette. Mais il est disponible dans les deux versions, ce qui pourrait plaire à un public jeune.

Je l'ai lu rapidement et très facilement. L'écriture est agréable. Après la préface de Samuel Estier de l'Université de Lausanne qui constitue une sorte de mise en bouche, puis une courte citation de Marguerite Duras qui vient fort à propos, j'attaque la première lettre datée du 19 Mai et qui est très protocolaire. Elle commence par "Monsieur". Ensuite, nous aurons "Cher Monsieur", puis "Cher Monsieur Houellebecq", "Cher Michel Houellebecq", "Cher Michel", puis "Michel, cher Michel" et puis la dernière lettre où la narratrice revient à "Cher Michel Houellebecq". Pas de formules finales excepté dans l'avant-dernière lettre où elle risque un "Je t'embrasse, fort". Pour dire que c'est plein de pudeur, plein de retenue et très fort cependant.

En résumé, c'est un recueil de lettres qu'une admiratrice de 54 ans, écrivain, résidant à Ponte-Tresa en Italie mais lorraine de souche, adresse à Michel Houellebecq deux ans après qu'il ait reçu le Prix Goncourt pour son roman "La carte et le territoire" - en 2010. Ce roman avait fait sensation à l'époque car il y avait mis en scène sa propre mort. Pour notre plus grand plaisir, Michel a continué à écrire et son dernier roman "Soumission" est malheureusement passé à la trappe à sa sortie en janvier juste au moment des attentats parisiens. Pourtant c'est un sacré visionnaire et je ne peux m'empêcher d'adhérer pleinement à l'enthousiasme qui anime la rédactrice de toutes ces lettres enflammées.

Ce livre m'a redonné encore plus envie de relire les précédents écrits de Michel Houellebecq : "L'extension du domaine de la lutte" et "Les particules élémentaires" sont quasiment mes livres de chevet.
Et, comme la narratrice le dit page 82 : "Contrairement à ce que vous disiez dans une interview l'année dernière, il vous reste donc encore pas mal de livres à écrire - et vous m'en voyez égoïstement ravie".

Michel Houellebecq disait : le vie ne m'intéresse pas assez pour que je puisse me passer d'écrire" et bien, écrivez Michel, écrivez Eve et nous vous lirons avec grand plaisir.

Voici un petit livre qui fait l'éloge de la prose d'un grand écrivain contemporain : il serait regrettable qu'il passe inaperçu et je suis désolée que La grande Librairie n'en ait pas fait état lors de sa parution.


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