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EAN : 9782858227006
76 pages
Editions du Patrimoine (23/04/2002)
5/5   1 notes
Résumé :
La collection "La ville entière" a pour principe de confier à un "rédacteur en chef" le choix et la présentation de quatre textes, inédits ou déjà parus, signés d'auteurs sensibilisés à l'architecture et à l'urbanisme.
En 1999, Jean-Christophe Bailly présentait ainsi ses quatre titres :
"Ni la cité grecque, ni le rêve babylonien, ni la ville médiévale serrée dans ses remparts, ni la ville classique et la théâtralisation de l'espace, ni la mégalopole de... >Voir plus
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Patrick Chamoiseau s'intéresse depuis toujours aux problématiques urbaines. C'est à ce titre qu'il avait notamment été désigné en février 2011 comme chargé de mission en qualité de Directeur de programme pour collaborer avec les services de la région Martinique, alors présidée par Serge Letchimy, pour l'élaboration de projets structurants dont la création de deux zones d'attractivités régionales : Saint-Pierre au nord et Trois Ilets au sud de l'île. Ces opérations s'intitulaient « le Grand Saint-Pierre » et « L'embellie Trois llets ». Pour le développement De Saint-Pierre, Patrick Chamoiseau souhaitait notamment s'inspirer de la Bastille de Grenoble, ancien fort militaire, et de la ville de Saint-Malo ; à l'occasion de sa visite dans ces deux sites, il avait déclaré dans un entretien pour France TV Info (http://culturebox.francetvinfo.fr/grenoble-et-saint-malo-inspirent-Patrick-chamoiseau-pour-le-grand-saint-pierre-59095, Consulté le 30 janvier 2015) :

"Imaginer une ville, c'est intégrer toutes les dimensions qu'une vision purement sociale ou économique ne saurait introduire. La solidarité, la convivialité, l'amour, la rencontre, la fréquentation des arts, le goût de la beauté, l'entreprise citoyenne, la coopération, la responsabilité, l'homme restitué au centre de toutes choses."

Aujourd'hui, la structure chargée du projet n'existe plus car les contrats des personnes en charge de la mission n'ont pas été renouvelés après le 31 décembre 2015 par le nouveau Conseil Régional et Patrick Chamoiseau, qui devait cependant rester pilote du projet jusqu'en 2017, a choisi de démissionner de sa fonction en février 2016. Il a déclaré en avril 2016 dans un entretien pour France Antilles : « les intellectuels se terrent et se taisent » (http://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/culture/patrick-chamoiseau-les-intellectuels-se-terrent-et-se-taisent-353659.php, consulté le 30 mai 2016).
Pour Patrick Chamoiseau, ce n'est qu'après la vision poétique que les spécialistes peuvent se mettre au travail : architectes, ingénieurs et autres techniciens. Dans Livret des villes du deuxième monde, publié en 2002, il nous livre sa vision globale, c'est-à-dire à la fois historique, mythique, économique, sociale et prophétique du monde urbain dans une écriture lyrique qui confronte le passé et le futur, le jour et la nuit, les merveilles et les horreurs. Il y célèbre l'ouverture à l'altérité et à la contradiction, la grande richesse de la mixité et du métissage. Il y présente la ville comme le lieu des « points d'aboutissement et de réenclenchement, une fin qui s'ouvre à réintroduction, la dynamique d'une spirale où l'humanité arquait sa tragédie » (p. 15). Les villes ne sont plus des territoires mais des sociétés à part entière : la ville « fonde le vivre-ensemble qui se déprend du vivre-avec-la-terre. Elle noue le vivre-seul qui se dégage du vivre-pour et du donner-à-vivre » (p. 34) et annonce le monde et l'interdépendance. L'auteur du carnet trouvé par le narrateur utilise la formule anaphorique « j'ai vu… » pour insister sur une connaissance profonde des villes : « j'ai vu les villes dans leurs fascinations… » (p. 37) écrit-il au début car toute ville est une invocation d'une cité idéale, un lieu de diversités, de rencontres et d'échanges. Plus loin, il confesse : « j'ai vu le nocturne des villes… » après avoir décrit des villes vampires, pleines de dangers et des villes mortes (p. 45). Il continue par « j'ai vu les villes dans leur néant… » (p. 56) car l'univers urbain au lieu de favoriser des lieux de vie et des liens sociaux crée des ghettos ; toute association y est éphémère, toute rencontre y devient hasardeuse, tout y est trop mobile et superficiel ; il y a agglutination et non communauté. Mais il a aussi vu les villes du futur et surtout la « méta-ville immatérielle », faite d'ondes de toutes sortes, « déprise de toute géographie », sans frontières, sans drapeaux, sans hymne et sans religion. C'est un univers mental, une « réalité multiphonique, omni-dimensionnelle, presque irréelle » (p. 66) ou même l'altérité devient immatérielle puisqu'on n'y a plus besoin de corps. le carnet se termine par une prière à la ville pour qu'elle soit le lieu de l'humain, du vivant, de l'échange et du partage, du respect de toute diversité, de la prudence technique, des libertés, de toutes les mémoires, des liens et des réseaux et d'une démocratie ardente.
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