Le faubourg qui s'étendait au lourde la muraille de l'ancienne Université, était déjà couvert d'habitations, lorsque la reine Marie de Médicis entreprit de faire construire un palais nouveau sur un emplacement qu'elle acheta en 1612, au duc Piney de Luxembourg, et qu'elle augmenta par de nombreuses acquisitions faites aux Chartreux, à l'Hôtel-Dieu et à divers particuliers. Elle confia la direction des travaux à l'architecte Salomon de Brosse, qui suivant le désir de la reine, s'inspira du style à bossages du palais Pitti, sans que cette imitation très lointaine ait nui à l'originalité de l'oeuvre nouvelle, assurément supérieure à son modèle.
La Révolution a démontré l'impossibilité de supprimer absolument tout ce qui rappelle le passé. Malgré les mesures prises par un gouvernement disposant des pouvoirs dictatoriaux les plus étendus, il ne put supprimer tous les usages de l'ancienne administration dont bientôt les chaînons se rejoignirent. Moins indispensables aux besoins de la vie journalière, les œuvres d'art devaient être plus atteintes et elles reçurent des blessures nombreuses dont elles ne sont pas guéries et qui sans doute resteront à tout jamais ouvertes.