Je suis tombée sur cette nouvelle par hasard, alors que je cherchais un ouvrage fin-de-siècle au comptoir de vente du musée
Gustave Moreau. Champfleury est un nom que j'avais déjà croisé, mais associé à un autre Gustave, Courbet, le réaliste. Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il faisait là, dans la maison de l'"assembleur de rêve", magicien des mythologies. Séduite par le résumé j'abandonnai la correspondance de Lorrain et Huysmans, sur laquelle je lorgnais pourtant depuis un moment, à son profit, ce petit livre étant de toute façon plus abordable.
Dans cette nouvelle, Champfleury parle de la passion macabre pour l'inanimé à travers l'exemple d'un montreur de figures de cire devenu lui-même un pantin grotesque au sein d'un musée moribond. le ton est cynique, l'atmosphère malsaine. A la lecture, les images des Vénus anatomiques florentines du 18e siècle et celles, peut-être plus perturbantes encore, des poupée japonaises à taille humaine ultra réalistes ne me quittaient pas. D'un pays et d'une époque à l'autre, certaines obsessions perdurent.
Est-ce pour autant une simple histoire sordide et la seule démonstration de la bassesse humaine, j'en doute. de la part d'un auteur connu comme l'un des théoriciens du réalisme, la nouvelle pourrait être lue comme une réflexion, ou plutôt un clin d'oeil amusé, sur la finalité de la création artistique réaliste. La vraisemblance de la copie, ici de cire, finit par être telle, que l'original n'a plus lieu d'être.
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