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EAN : 9782917778142
Les éditions le trotteur ailé (01/11/2009)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Les Bourgeois de Molinchart, par ChampfleuryDate de l'édition originale : 1855Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces Œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, ... >Voir plus
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Grande audace qu'a eu Julien, le comte de Vorges, de choisir pour amante la femme de l'épicier de Molinchart dans un village où tout se sait.

Un simple procès de voisinage ameute toute la population, alors imaginez si le scandale de la relation entre le comte et Louise, la femme de l'épicier, était connue.

Pour l'heure, il n'est que suspecté, aussi pour détourner l'attention, il n'y a rien de mieux que de remplacer un sujet populaire par un autre.
C'est l'écuyère du coin qui est maintenant follement amoureuse du comte, dit-on. Les ragots pleuvent de tous les côtés quand l'écuyère chuta de son cheval à trop regarder au loin le comte avec admiration en perdant l'équilibre… La rumeur bouillonne, c'est un succès !

Les visites étant rares et difficiles, il doit aussi gagner la confiance du mari, l'épicier, dont le comte s'efforce d'en faire un ami, ou plutôt de subir sa lourde amitié.
L'amour est un concept inconnu chez cet épicier, sa femme est un acquis comme un autre, c'est plutôt les petites associations du coin qui méritent tout son amour de petit bourgeois médiocre et vaniteux.
De grands congrès pompeux où se mélange tout un tas de vieux et fantasques savants du dimanche et poètes maladroits : c'est le lieu favori de l'épicier, spécialisé dans la météorologie. Totalement inconnue du grand public, les membres de l'association y sont fiers comme si elle avait une dimension internationale.

Ce grand niais d'épicier dans la poche du comte, le comte peut entretenir des visites régulières et cachées à sa femme.

Tout n'est toutefois pas si simple dans un petit village où grouille des vieilles femmes qui ont pour unique occupation celle des autres.
Ursule, la soeur de l'épicier est une experte en ragots et rumeurs en tout genre, elle dévore de ses yeux le monde extérieur et voit le mal partout sans pourtant voir sa propre putréfaction intérieure.

En peu de temps, elle dévoilera avec certitude la relation et en fera jaser le tout public, elle rabaissera Louise avec une cruelle joie tout en la renfermant dans son foyer à subir ses railleries et discours culpabilisants à longueur de journée.

Des projets de fuite de cet enfer sont entretenus par la femme de ménage de Louise, qui sert d'intermédiaire au comte qui tente l'exiler à Paris.
Son projet aboutit et le rêve se réalise mais Louise passe d'un monde à un autre sans préparation. Elle n'aime pas l'esprit des femmes entretenues et coquettes qui règnent sur Paris, le bruit incessant… Se cloîtrer dans son appartement est son quotidien mais en outre elle a ce grave défaut d'être trop parfaite, trop douce, trop compatissante, sans réelle volonté. C'est un animal sauvage trop vite et mal apprivoisé, elle se complait dans une languissante vie sans buts. L'amour a beau contredire l'esprit de Julien, il est conscient que la situation sera fatale un jour ou l'autre sans en connaître le dénouement.

Au moment où il développe d'amer regrets, il est rattrapé et condamné par la justice pour détournement de femme mariée.

L'auteur a plein de bonnes idées mais devrait appuyer avec davantage de forces les points qu'il veut démontrer.
Il ironise sur les petits bourgeois de campagne, les commères, la réputation publique, les petits procès… C'est élégant mais cela ne pique pas. Seule la vieille et ignoble commère qui fait du chantage culpabilisant et manipulateur est marquante tant on la déteste.
Le comte seul a de l'esprit dans le roman, sorte d'introspection de l'auteur dans un personnage unique, conscient dans un monde médiocre et qui se noie dans l'espoir d'un amour impossible avec cette femme dont il a tellement boulversé le destin qu'elle n'est plus maître de rien. Et en s'abandonnant à lui tout entier, l'amour s'est abandonné dans un néant insipide et irréversible. C'est l'amer regret de la fin du roman.

Le roman a connu un fort succès à son époque grâce à ces petits épisodes de réalisme où l'on observe en autres : la plaidoirie mielleuse et larmoyante d'un avocat manipulateur et une autre qui joue sur les attaques personnelles avec excès ; la description du petit de salon de thé du coin où foisonnent toutes les rumeurs… On détaille avec beaucoup de sarcasme le mode de vie du petit bourgeois moyen et cela plait/plaisait au lecteur de l'époque. Il est dommage que l'intrigue principale prenne tant de temps à décoller pour finalement retomber à plat assez brusquement à la fin, cela aurait mérité une suite pour donner un peu de profondeurs.
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