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Critique de croquemiette


La chambre de Françoise Chandernagor nous narre la réclusion du jeune fils de Louis XVI, Charles Louis Capet, au sein de la prison du Temple. Une nuit, le garçon de 7 ans est séparé de sa famille et enfermé dans une chambre jaune.
Au début de son emprisonnement, Antoine, "l'instituteur", et sa femme prennent à peu près bon soin de lui. Ils le lavent, le nourrissent et s'occupent de l'entretien de la chambre et du linge. Ils sont un peu rustres et critiquent ses parents, mais il n'est point malheureux.
Lorsque les deux l'abandonnent et le laissent seul dans la chambre, l'enfant se retrouve confronté à ses peurs, surtout la nuit, et se replie peu à peu sur lui-même. Désormais, une flopée d'adultes "veillent" sur lui tour à tour, des commissaires, des fonctionnaires, ayant tous peur d'enfreindre le règlement quelque peu contradictoire qui régit la réclusion des otages. Ils le nourrissent et le chauffent. Point. L'enfant n'a pas de compagnie, plus de jouet, aucune notion du temps et ne voit presque pas la lumière du jour. Il est livré à lui-même et très vite se néglige. Linge et corps sales, il finit par faire ses besoins par terre et la vermine pullule. Il ne mange pas, est prostré, ne parle plus et tombe malade.
Devant l'état déplorable de l'enfant, peu d'adultes agissent et le pauvre petit se mure de jour en jour dans sa solitude et son isolement.
C'est que le contexte de la Révolution Française n'aide pas, chacun a peur pour sa peau, les dénonciations sont nombreuses et les têtes tombent. On voit que l'enfant ne va pas bien, mais chacun se rejette la responsabilité et préfère rester aveugle.
C'est un roman plein d'émotion et très fort. L'auteure alterne les points de vue, celui des médecins, des commissaires, de l'économe et notamment celui très pertinent de la blanchisseuse qui constate qu'elle n'a plus de vêtement du petit à laver. Tous ces adultes, trente ans plus tard, alors qu'ils sont questionnés, se dédouanent. A qui la faute ? A l'Histoire ? A l'absurdité des ordres donnés d'en haut ? Toujours est-il que le jeune Louis XVII a été victime de ce contexte. Il est né dans la mauvaise famille, au mauvais moment.
J'ai adoré ce texte, très intelligent. C'est effroyable mais l'auteure reste à distance. Une courte et triste tranche de l'histoire que Françoise Chandernagor nous fait revivre.
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