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Critique de Floortje


"La première épouse" ... à ne pas confondre avec "La première femme" de Nedim Gürsel.

L'un parle de la femme en tant qu'être souffrant et l'autre de la femme en tant que corps sexuel.

Ce livre parle d'amour conjugal, un thème qui n'est pas très à la mode. L'adultère fait plus recette de nos jours.

"La première épouse", le titre sonne comme un écho venu du harem, de ce monde féminin que les romantiques du siècle dernier ont fantasmé. C'est un titre qui commence par "souffrance féminine" puis se transforme en "acceptation" (L'acceptation totale de Tara Brach ?) pour éclore sur la plénitude, le tout avec l'aide de Dieu.

C'est le premier roman de Françoise Chadernagor qui ne soit pas historique. Est-il autobiographique ?
Françoise Chandernagor elle-même dit qu'il s'agit de son ouvrage le plus autobiographique.

Je n'ai pas voulu aller fouiller dans la biographie de Françoise Chandernagor mais je suis tombée par hasard sur la petite vidéo sur la page de Babelio où on la voit et on l'entend parler de son problème de vue. Cela a tout de suite fait écho à ce passage : « je ne souffre pas seulement de myopie, mais d'un « défaut de convergence oculaire » - terme noble pour désigner le strabisme, la loucherie (…) ». Elle écrit : Aux clairvoyants je veux dévoiler les beautés fragiles que mes yeux d'aveugle m'ont révélées (…) ». Comment quelqu'un d'aussi myope peut faire d'aussi belles descriptions ? « ce givre sur les vitres, ces paillettes de soleil, ces écheveaux de fumées, et le ciel écumeux, les lacs de brume, les nuits laiteuses, les aubes nacrées .»

Elle a vécu les étapes d'un divorce mais son mari n'était pas violent : « ce n'était pas du tout ma vie » dit-elle avec véhémence dans l'émission « le grand entretien » du 18 mai 2011 sur France Inter. Un divorce c'est une épreuve, ce n'est pas un grand malheur. Un grand malheur, c'est perdre un enfant. On pense tout de suite à ce passage qui m'a beaucoup marqué : « Et puis, je ne confonds pas la rupture avec la tragédie. La tragédie, je l'ai vue à l'oeuvre, elle frappait chez les voisins, au hasard ; elle avait les yeux candide, le sourire sage, de deux petites soeurs qui rentrent de l'école et qu'une voiture fauche sur le trottoir ; elle avait la peau soyeuse d'un nouveau-né que sa mère contemple extasiée quand l'accoucheur sait qu'il ne marchera jamais. La tragédie, ce n'est pas Phèdre ni Didon ; et encore moins Bérénice ; c'est une femme qui regarde, impuissante, souffrir son enfant. Notre divorce n'a rien d'une tragédie, c'est juste une épreuve, un chagrin. »
Elle continue : "Après, on peut toujours rebondir". Ce verbe l'énerve car on a toujours l'impression de jouer à la balle.
- ce sont deux femmes de formation supérieure : l'une est professeur à l'Université et l'autre haut fonctionnaire;
- toutes deux sont écrivains.

J'ai trouvé ce livre très bon. Mais qu'est-ce qu'un bon livre ? le personnage principale s'interroge à ma place : "Qu'est-ce qu'un « bon » livre pour moi ? D'abord, un livre bien écrit. ". Françoise Chandernagor précise : « Un bon livre, c'est un livre que j'aime » . J'aime qu'on me raconte une histoire. le « bien-écrit » est-ce écrire classique ? Oui, en partie.

Le parallélisme ne s'arrête pas là : les deux femmes sont toutes deux catholiques : « J'ai combattu pour faire passer mon amour devant ma haine, des vérités éternelles avant des sentiments changeants »

Ce qui rend difficile le choix du livre à lire après avoir malheureusement terminé "La première épouse". Je vous laisse juger : entre Guillaume Musso, Didier van Cauwelaert et autres écrivains télévisuels, je cours à la déception .. Il me faudrait plutôt quelque chose comme Une enfance sicilienne d'Edmonde Charles-Roux !

Pour finir, son mari est un bon salaud qui demande deux, pardon ! trois femmes en mariage en même temps ! Mais, comme l'héroïne (« faiblesse, tu es femme ! ») on lui laisse le bénéfice du doute. Il ne fait pas souffrir volontairement …
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