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A la veille de la Révolution, la Comtesse de Breyves, jeune veuve d'un mari qu'elle aimait passionnément (pas si courant à l'époque pour une union "arrangée " ), d'un mari coupable de s'être donné la mort (quelle ignominie alors !), se rėfugie à la campagne avec son jeune fils de 7 ans. Oubliant sa propre vie de femme, la Cour et ses fastes, la grande affaire de sa vie désormais va être l'éducation de son garçon. Moderne par rapport à ses contemporains mais avant tout obsédée à l'idée qu'il se montre faible comme son père, elle lui façonne une éducation à la carte afin qu'il devienne invincible et dur comme un roc.Mais élever un enfant ne se révèle pas aussi simple qu'éduquer un animal et ses propres traumatismes, ses blessures et ses sourdes envies de revanche la feront alterner entre douceurs et rejets. Il s'agit lå d'un magnifique et émouvant roman traitant à la fois de l'amour entre une mère et son fils mais aussi d'Histoire, de politique. Comme la plume de Françoise Chandernagor est somptueuse et érudite !
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Merveilleux ancien régime !

Veuve à trente ans, seule, Madame de Breyves fuit Paris après le suicide de son mari, ruiné par des affairistes, abandonné de ses amis, déshonoré.
Se donner la mort est une infamie dans ce XVIIIe siècle peu reluisant.

Cette femme va s'isoler avec son fils de sept ans et décide de consacrer sa vie à son éduction, afin qu'il s'endurcisse et ne périsse pas comme son père.
Une femme forte, déterminée et têtue, dure aussi et complètement obstinée.
Comment faire pour que son cher fils soit suffisamment fort, intelligent pour déjouer tous les plans, toutes les ruses des humains ?
Utilisant les moyens de la paysannerie et ceux plus intellectuels des philosophes des Lumières, a-t-elle raison ou est-ce simplement une vengeance sur la vie, sur ce siècle ?


L'auteure nous immerge complètement dans cette fin du XVIIIe siècle où sous le vernis de l'atticisme et de la galanterie (la douceur de vivre de Talleyrand !) c'est un monde de sang et d'argent (spéculation, traite des noirs, corruption…).

Mais L'Enfant des Lumières est aussi l'histoire d'amour fou de cette mère afin de sauver son fils !

Superbe.
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Le roman commence sur une révolte qui tourne au massacre dont surgit, par le miracle de l'amour, une petite rescapée. Nous suivons la vie mouvementée de cette survivante, ballotée par le cours de l'Histoire. Y en a-t-il d'autres ? Illusion de controle de sa destinée. Ironie suprême : le roman s'achève, en des temps troublés, sur une révolte qui tourne au massacre ... mais chut. J'aime assez ces récits dont la fin reflète le début car ils donnent à penser que tout peut recommencer de nouveau avec certaines variantes. Espèce de permanence dans l'incertitude, comme si L Histoire se répétait sans fin.

Après avoir survécu à une tragédie, hérité d'une fortune collossale bâtie sur l'esclavagisme, cette femme se retrouve seule car son mari si beau et cultivé mais idéaliste et naïf a quasi tout dilapidé dans des placements douteux, comme la compagnie des Indes, avant de se suicider - quelle noblesse?! Alors il faut quitter Paris et ses salons, Paris et la cour, Paris qui vit d'illusions, fuir créanciers et cancans. Alors comment faire face avec une propriété, des champs, un bois, quelque étang et des droits de fermage, ... ? Au-delà, la vie se poursuit, différente mais en un sens pareille dans ses fondements.

Comment éduquer son enfant et dans quel but ? Qu'est-ce qu'une éducation réussie ? Voilà les questions principales que Françoise Chandernagor revendique vouloir adresser par ce roman peignant la vie d'un fils espiègle, malin, viscéralement optimiste, ouvert au changement et sa mère devenue résiliente obstinée, archeboutée sur ses acquis, enchaînée à son passé. En tant que rat* des champs, j'ai trouvé des longueurs dans ce style par trop fleuri à mon goût et s'enlisant parfois dans des descriptions bucoliques, les parisiennes, elles, s'esbaudiront ... Malgrè ces réticences, je me suis de plus en plus attaché à ces deux personnages qui prennent corps au fil de l'histoire. Cependant, avec moins de "phrases", cette présence m'eût été d'autant plus proche et mon ressenti d'autant plus fort.

En choisissant cette période de décadence, c'est bien la fin d'un système que nous vivons à travers le roman, Françoise Chandernagor dresse un décors où vient s'ajouter l'interrogation sur les savoirs, valeurs et qualités à transmettre aux enfants pour qu'ils soient les mieux équipés non pour un monde qui n'existe déjà plus mais pour le monde dans lequel ils vivront et qu'ils doivent inventer. Comment éviter le parallèle avec le Paris d'aujourd'hui : décadence, perte des repères, estompement de la norme, magouilles aux plus hauts niveaux, manipulations des taux de changes et cours de bourses, et possiblement banqueroute de l'Etat avec confiscation de l'épargne. Alors serait-il salutaire de se préparer, en ces temps troublés, à une révolte qui tourne au massacre ... ?

Réalité augmentée, big data, nano-technologies, clonage, transgenisme, exo-squelettes, robots androïdes, transhumanisme, émergence de post-humains, transcendance de l'intelligence artificielle, université de la singularité... autant de nouveautés qui vont révolutionner le futur, autant de bonnes raisons, me semble-t-il, pour lire ou relire ce roman sous un autre éclairage.

* dédicace à mon ami Walktapus. -:)
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Histoire qui met beaucoup de temps à se dérouler,les passages concernant les fraudes banquaires et les banqueroutes occupent beaucoup trop d'espace dans ce livre et n'apporte rien de plus au récit.
Belle histoire d'un siècle lointain qui aurait pu être allégée par des descriptions d'ordre financière moins présentes.
Je suis déçue par cette lecture.
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Le comte de Breyves, ruiné par d'illustres spéculateurs, finit par se donner la mort. Sa veuve, la comtesse de Breyves, s'installe dans son domaine de la Commanderie, dans la province de la Marche (Creuse). Meurtrie et rongée par la haine qu'elle porte à ses ennemis, qu'elle accuse de la disparition de son bien-aimé, il ne lui reste plus que leur fils Alexis qu'elle doit désormais élever seule. Mais sa candeur la fait trembler, elle le façonne, décidé à faire de lui un être insensible et sans attaches, jusqu'à se sacrifier. Ce roman historique, très bien documenté, est composé de personnes historiques (notamment Necker, au nombre des ennemis de la Comtesse) et fictionnels. Les passages relatifs à la situation financière et aux spéculations, traînent un peu en longueur et pourront rebuter le lecteur. Au-delà de la période historique choisie par l'auteur, c'est avant tout et surtout un roman sur l'amour maternel et sur l'éducation.
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Quelques années avant la Révolution, le naïf comte de Breyves, ruiné, se pend. Pour son épouse, c'est non seulement la ruine mais aussi la honte et le scandale. Elle s'installe avec son fils Alexis dans la Creuse dans le seul domaine qui lui reste. Elle travaille dur, vit modestement et éduque son fils dans l'idée de lui donner les qualités que son père trop honnête et naïf n'avait pas, de l'endurcir, le faire réussir en affaires et l'adapter au monde des financiers requins qui ont tué son père. Elle connaît le décalage entre les grandes vertus prônées par les philosophes des Lumières et la déliquescence de cette société des années 1770-1780. Elle profite du caractère enjôleur et cynique d'Alexis. Mère et fils ne se comprennent pas toujours mais sont liés par un amour indéfectible.
Thème de la Révolution et des années qui la précédent, de l'Education, des milieux financiers.
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Un récit émouvant et palpitant!

L'enfant des lumières n'est pas un livre sur lequel je me serai diriger directement!
C'est un cadeau.

Dès les premières pages, petite appréhension.
Ayant lu Mme Bovary et n'ayant pas aimé, j'ai eu peur de me retrouver dans le même genre de récit.

La comtesse de Breyves vient d'enterrer son mari qui s'est pendu.
Ce dernier n'a pas supporté d'avoir perdu la fortune de sa femme (lui a le titre, elle l'argent).
Elle se retrouve obligé de vendre la plupart de ses biens pour éponger les dettes de son mari et décide de partir à la campagne, dans une maison qui appartenait à son grand père.
Elle emmène avec elle son fils, Alexis, un garçon espiègle, drôle et pleins de vie.
Le fil rouge du récit est les décisions de la comtesse sur l'éducation de son fils.
Elle souhaite faire de lui, un homme fort, sans attache et capable de comprendre les rouages du monde aristocratique, bourgeois et financier.

Et donc, j'ai eu peur, peur de ne pas arriver jusqu'à la fin du livre (conséquent) ou de ne pas pouvoir m'empêcher de bâiller.
Il n'en ai rien, bien au contraire!
Bon, j'avoue, les parties sur la finance ont été un peu fastidieuse pour moi mais hormis cela, j'ai passé un très bon moment en compagnie de la comtesse et de son fils.
Leur relation et l'amour qu'ils se portent sont complexes et intéressants.
C'est émouvant. Je me suis étonnée moi-même à la fin, d'avoir presque la petite larme.
De voir grandir Alexis et de découvrir l'homme qui l'est devenu et de savoir ce qu'il va devenir est passionnant.

L'écriture de l'auteur est fluide, chantant par moment...un plaisir.

Un bel ouvrage!
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Deuxième rencontre littéraire avec Françoise Chandernagor. Ma première était La Chambre. Livre au titre mystérieux qui m'avait fait découvrir un joli récit. Celui d'un enfant, Louis XVII, isolé de sa mère, Marie-Antoinette, enfermé dans cette geôle dans laquelle l'ont placé les révolutionnaires.

Toujours dans de ce XVIIIème siècle que l'auteure semble affectionner, L'Enfant des Lumières s'appuie également sur le thème de la relation mère-fils. Faisant un parallèle avec le destin d'Andromaque, Chandernagor dépeint une comtesse déchue qui a perdu son mari, suicidé après avoir été entraîné dans des affaires financières fragiles par des personnages qui ont historiquement existé et qui ont abusé de sa naïveté. Alors, réfugiée sur ses terres dans la Marche, elle doit faire face, même dans cette région, à la méchanceté, l'envie et la vénalité de son voisinage qui voudra grignoter son domaine. Aussi, bien que désireuse de respecter les dogmes de la gentillesse et du respect des autres, elle choisit, à contre-coeur, d'éduquer sont fils à l'encontre de ces règles pour l'amener à être le porteur de sa vengeance et, surtout, à ne pas subir le même sort que ses parents dans un monde qui parait perfide.

S'opposant à la naïveté philosophique du « bon sauvage », elle réussira à faire de son chérubin, un être malin, capable de retomber sur ses pattes en toute circonstance, sans remord mais sans méchanceté. Comme si sa malice était une naïveté enfantine sans conscience des conséquences. le but de l'auteur est donc d'amener le lecteur à se demander si finalement il y a intérêt pour un parent à éduquer ses enfants pour qu'ils aient l'innocence de l'agneau, alors que le monde est peuplé de loups contre lesquels il faut savoir se défendre. Très tôt, Chandernagor cite la phrase de Hobbes « l'Homme est un loup pour l'Homme ».

Au-delà de cette réflexion, j'avoue que j'ai ressenti de la lassitude à la lecture de certains passages trop longs ou n'apportant pas forcément de plus-value à la suite du récit. Je pense que La Chambre était un ton bien au-dessus. Je ne connais pas les autres livres de Chandernagor mais ce n'est probablement pas le meilleur, même si sa lecture n'est pas inintéressante.
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Ce roman est un coup de coeur parce que je m'en souvient encore alors que je l'ai lu il y a plus de vingt ans. "L'enfant des Lumières" de Françoise Chandernagor est un livre que ma mère m'a offert. A l'époque j'étais une jeune maman de trois garçons alors j'ai été très réceptive à cette histoire de mère se sacrifiant pour son fils. C'est aussi un beau portrait de femme au siècle des Lumiéres qui décide de prendre sa vie en main. Car à la mort de son mari qui s'est suicidé, Madame de Breyves, ruinée, doit s?exiler avec Alexis, son fils unique de sept ans. Ils réussissent à rejoindre la Commanderie, seul bien qui lui reste. C'est donc à la campagne, dans ce manoir de la Marche qu'elle va éduquer son fils et décider de le confronter aux réalités du monde. Pourtant, il n'est pas simple d?élever seule un enfant, surtout un garçon sans modèle paternel.
Ce qui m'avait beaucoup plu c'est que ce roman philosophique sur l'éducation est aussi un roman historique et politique sur le grondement de la révolution montante.
Peut-être qu'aujourd'hui je trouverais cette histoire un peu à l'eau de rose mais j'aime en garder un bon souvenir.


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Forêts et marais, champs et étangs se rivalisent, se bousculent.
Les temps se font mauvais, plus durs pour les uns que pour les autres.
Ces autres qui se démènent dans une histoire se noyant de son propre sang.
Et, traversant ces marasmes, une mère, gardienne d'espoirs d'une famille et de ces regards la scrutant.
L'enfant de ses attentions sautillant de frasques en épisodes de vie avec l'inconscience et la maladresse de ses naïvetés.
Les pages défilent, les lignes se succèdent et les destins s'enchaînent.
Le talent de son auteur nous entraîne dans le parcours de cette femme, de cette mère et veuve qui, dans un siècle de douleurs tente de survivre aux affronts de son temps.
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