L'HISTOIRE est faite de hasards auxquels les historiens trouvent après coup de la nécessité.
Les batailles, vois-tu, se gagnent bien avant d'être livées. C'est vrai dans tous les domaines...
page 307.
Un affranchi n’est pas un homme libre, il n’est qu’un homme libéré.
L’anecdotique d'un côté, le répétitif de l'autre nous masquent les perspectives, ils nous trompent sur le poids respectif des événements. D'avantage aujourd'hui qu'hier ? Peut-être, tant le culte de l'éphémère et le goût du divertissement sont devenus puissants, et les peuples, futiles... Mais, pas plus que la dérive des continents, l'aveuglement des nations sur leur destin ne date de la semaine dernière : qui, en 1988, aurait pu prévoir que l'empire soviétique s'effondrerait un an après ? Et quel augure pouvait prédire en septembre 1788 que dix mois plus tard l'Ancien régime aurait sombré ? Exemples de cécité collective qui incitent à penser qu'à la veille de la chute de Rome les nobles praticiens se souciaient surtout de leur place au Cirque...
L'Histoire est faite de hasards auxquels les historiens trouvent après coup de la nécessité.
A Cesarée, Séléné, elle est pleinement heureuse d'avoir retrouvé son beau mari, le corps et les caresses de son mari.
........
Rassasié de voluptés, comblé dans tous ses désirs, Juba témoigne publiquement sa reconnaissance à sa reine "régente". Il organise une grande cérémonie pour placer le crocodile africain dans le temple d'Isis.
p.315
Le roi de Maurétanie voyageait pour se perdre et il écrivait pour se trouver. Car il ne savait toujours pas comment répondre à la question, pourtant simple, que posent à l'Ulysse d'Homère tous les hommes qu'ils rencontrent au cours de son "odysée" : "Qui es-tu ? Quels sont tes parents et quelle est ta cité ?".
page 288.
Baesilea, Regina, ma petite enfant chérie, souviens-toi que les rois peuvent tout sur les hommes, mais rien contre la nature...
page 126.
Etonnée d’avoir survécu à la ruine de sa patrie, au suicide de ses parents et à l’assassinat de ses frères, et fière d’avoir brisé ses chaînes quand tant de captifs succombaient, la jeune fille croyait maintenant qu’il suffisait de vouloir.
C'est ce qu'expliqua à la reine le bibliothécaire en chef, Hyllas, un Grec affranchi par Juba, qui commandait une armée de secrétaires, lecteurs, annotateurs et copistes qu'on voyait tantôt occupés à ranger des volumes, perchés sur des échelles, tantôt assis en scribes devant des tables basses sur lesquelles ils recopiaient ou corrigeaient des manuscrits. Certains écrivaient aussi sur de minces plaquettes de bouleau percées d'un trou, qu'ils enfilaient ensuite sur des chaînettes horizontales le long desquelles elles coulissaient.